L'ancien président d'Haïti Jean Bertrand Aristide en séjour provisoire en République Centrafricaine

Bangui reçoit l'ex-président haïtien Jean Bertrand Aristide en séjour provisoire. Après les troubles éclatés et  la rébellion qui tentait de le capturer, il signa sa démission dimanche 28 février à 6h00 locales (11h00 GMT) . Les diplomaties américaine et française se sont portées sur la République Centrafricaine comme pays d'accueil provisoire en attendant de trouver un point de chute définitif qui pourrait être l'Afrique du sud selon toute probabilité. Ce départ abrégerait-il le bain de sang en Haïti? Mais il importe de souligner qu'il faut savoir volontairement ou non jeter l'éponge quand la vie de tout un peuple est en danger, même "démocratiquement élu".

Haïti a besoin de l'aide internationale et de la participation de tous les haïtiens pour sa reconstruction sans manoeuvre partisane. Que Bangui déjà en prise avec ses propres difficultés, surtout la déconfiture économique, puisse garantir la sécurité du pays et de l'illustre hôte Jean Bertrand Aristide à la recherche d'une terre d'asile.

Victor BISSENGUE (1er mars 2004)


Centrafrique: Arrivée à Bangui de l'ex-président Aristide

BANGUI, 1er mars 2004 (AFP) - 7h53 - L'ex-président haïtien Jean-Bertrand Aristide est arrivé lundi à 07H15 (06H15 GMT) à Bangui, selon un correspondant de l'AFP à l'aéroport M'Poko de la capitale centrafricaine.

Jean-Bertrand Aristide devrait rester quelques jours en Centrafrique, avant de se rendre en exil en Afrique du Sud, a précisé une source proche du protocole d'Etat à l'AFP.

L'ex-président Aristide a quitté Port-au Prince dimanche, sous la pression de la rue et de la communauté internationale, après trois semaines de troubles dans le pays.

Arrivé en compagnie de son épouse Mildred dans un avion civil aux couleurs d'Haïti, Jean-Bertrand Aristide a été accueilli à l'aéroport par le porte-parole du gouvernement centrafricain, Parfait M'Bay.

Le président déchu a ensuite été conduit au salon d'honneur où il s'entretient actuellement avec M. M'bay, le ministre délégué aux Affaires étrangères, Guy Moskit, et le chef d'état-major des forces armées Antoine Bamdi.

Ni M. Aristide, ni les responsables centrafricains n'ont fait de déclarations.


L'ex-président haïtien Jean Bertrand Aristide en route pour Bangui

PORT-AU-PRINCE, 29 février 2004 (AFP) - 5h39 - L'ex-président haïtien Jean Bertrand Aristide est en route pour la République centrafricaine, selon un responsable américain, après de multiples spéculations toute la journée de dimanche sur le pays qui lui accorderait un asile.

"C'est là (en République centrafricaine) qu'il se rend", a déclaré un responsable à l'AFP sous couvert d'anonymat. "Je ne suis pas sûr qu'il y reste sur le long terme", a-t-il ajouté, en soulignant qu'il pourrait s'agir d'un "séjour temporaire".

Parmi les rares certitudes: l'ancien président, qui a signé sa démission dimanche à 6h00 locales (11h00 GMT) devant témoins, est parti 34 minutes plus tard dans un jet blanc non immatriculé.

Il a ensuite été annoncé en République dominicaine, par la présidence de ce pays, mais les Etats-Unis, qui ont négocié et organisé le départ de l'ex-chef d'Etat haïtien, ont démenti. Le consul d'Haïti à Saint-Domingue, Edwin Paraison, a de son côté parlé "d'une escale technique à Antigua, dans les Antilles, pour un réapprovisionnement en carburant".

Le Panama a ensuite affirmé avoir accordé l'asile à Aristide. "Colin Powell m'a appelé dimanche matin pour me demander d'accueillir Aristide. Nous avons dit à Powell que nous étions disposés à le recevoir temporairement, pendant deux semaines, le temps qu'il (...) trouve un lieu d'exil", a dit le ministre panaméen des Affaires étrangères à la chaîne de télévision panaméenne.

Nouveau démenti américain. Ce n'est pas sa destination, a dit un responsable américain, relançant les spéculations.

Il veut s'exiler "dans un pays africain, vers lequel il essaie d'aller", a ensuite affirmé la présidente du Panama, Mireya Moscoso. Le Panama abrite déjà l'ancien putschiste Raoul Cédras, qui avait renversé Jean Bertrand Aristide en 1991, lors de sa première présidence, à l'occasion d'un coup d'Etat militaire sanglant.

Le Panama, qui s'est taillé une réputation de pays hôte pour dirigeants déchus, abrite également les anciens présidents guatémaltèque Jorge Elias Serrano et équatorien Abdala Bucaram.

Autre pays cité comme possible destination finale: l'Afrique du Sud. Le ministère sud-africain des Affaires étrangères a affirmé dimanche par la voix de son porte-parole Ronnie Mamoepa, n'être "au courant de rien".

Le président sud-africain Thabo Mbeki avait effectué fin décembre une visite très controversée en Haïti où il fut le seul chef d'Etat étranger à assister aux cérémonies du bicentenaire de l'indépendance.

Pretoria avait contribué au financement de l'événement à hauteur de près d'un million et demi de dollars.

Dimanche, le gouvernement sud-africain s'est distingué en soulignant que "la communauté internationale ne devait pas permettre à des +rebelles+, dont de nombreux dirigeants sont des criminels notoires responsables de graves violations des droits de l'homme, de déterminer l'avenir d'Haïti".

Outre l'Afrique du Sud, le Maroc aurait pu être aussi une destination finale, mais les autorités de Rabat ont fait savoir qu'elles refuseraient de donner asile à l'ancien président. Taïwan, également cité, mais dont Haïti est l'un des rares pays à reconnaître la souveraineté, a, de son côté, fait valoir qu'il n'avait pas reçu de demande d'asile de l'ancien président.

Les Etats-Unis ont négocié et organisé le départ d'Haïti d'Aristide, "à sa demande" et dans des "conditions de sécurité", selon le porte-parole du département d'Etat Richard Boucher.

Selon un responsable américain, l'ex-président n'a pas été maltraité comme l'ont affirmé certains médias étrangers.


Aristide se rend en République centrafricaine, selon Washington

WASHINGTON, 29 février 2004 (AFP) - 3h44 - L'ex-président haïtien Jean Bertrand Aristide est parti pour la République centrafricaine dimanche, a indiqué dans la soirée un responsable américain.

"C'est là qu'il se rend aujourd'hui", a déclaré ce responsable à l'AFP sous couvert de l'anonymat.

"Je ne suis pas sûr qu'il y reste sur le long terme", a-t-il ajouté, en soulignant qu'il pourrait s'agir d'un "séjour temporaire".

Ce responsable n'a pas été en mesure de dire si M. Aristide était déjà arrivé en République centrafricaine.

Selon la chaîne de télévision américaine NBC, qui ne cite pas de source, M. Aristide était toujours en route vers ce pays où il compte vivre.

Auparavant, Jean Bertrand Aristide, qui a démissionné et quitté Haïti dimanche matin, avait été annoncé en République Dominicaine et au Panama, deux informations démenties par des responsables américains qui ont organisé son départ de Port-au-Prince.

Actualité centrafrique de sangonet - Dossier 18