Excellence Monsieur Le Premier Ministre,

Nous étudiants boursiers de l’Etat Centrafricain en Tunisie, venons par la présente auprès de votre haute personnalité vous faire part de la situation que nous vivons dans ce pays sans bourse et vous soumettre nos doléances.

Excellence, depuis plus de quatre années que nous sommes envoyés comme étudiants boursiers de l’Etat Centrafricain en Tunisie, nous sommes marginalisés et nous n’avons cessé d’alerter les gouvernements successifs du pays de notre situation sans cesse ponctuée de difficultés de tout genre. Malheureusement, nos alertes sont demeurées sans suite. Depuis 1998 pour certains, 1999-2000-2001-2002-2003 pour d’autres et jusqu’à nos jours aucune bourse ni les frais de scolarité n’ont été payés.

Les conséquences ne sont que la misère et toutes sortes de difficultés, accumulation des arriérés de loyers, le refus de certains établissements de nous laisser continuer les cours ou de soutenir nos mémoires de fin d’année, la confiscation de nos diplômes…

Certains d’entre nous sont devenus des sans domicile fixe « SDF » ce qui n’est pas pour favoriser leurs études.

Nous avons de difficultés à régulariser nos situations administratives vis à vis du pays hôte. Nos passeports sont expirés et le pays n’a pu nous renouveler malgré que les dossiers de renouvellement ont été acheminés au service d’immigration à Bangui. Cette situation a fait que l’un d’entre nous a été expulsé.

Autant de difficultés qui non seulement n’honorent pas les étudiants mais aussi portent gravement atteinte à l’honorabilité de notre cher et bien aimé pays.

Les églises catholique et protestante qui par moment nous viennent en aide en hébergeant certains d’entre nous n’ont plus la possibilité de nous accorder cette grâce.

Excellence Monsieur le Premier Ministre, nous souffrons beaucoup et sommes cousus de honte, maculé d’humiliation et d’indignation.

Monsieur le Premier Ministre, comment concevez-vous qu’un gouvernement puisse sacrifier sa jeunesse, fer de lance de l’avenir du pays en lui tournant résolument le dos ? Pourquoi sommes-nous marginalisés d’autant que certains de nos camarades étudiants dans d’autres pays reçoivent leurs bourses ? Sommes-nous taillés d’un autre marbre que les autres ?

Nous ne savons plus par quel moyen vous faire connaître nos souffrances.

Cependant malgré nos bonnes volontés, nous nous verrons dans l’obligation de faire recours aux médias internationaux.

Nous sommes conscients de la situation fort difficile des finances publiques mais au vu de toutes nos souffrances ci-haut présentées, nous demandons votre intervention afin de trouver une solution plausible à nos doléances.

Excellence Monsieur Le Premier Ministre, nous comptons sur votre sagesse.

Par ailleurs, nous rentrerons en grève de faim au point de sacrifier notre vie si d’ici là nous n’avions pas une assurance à nos doléances.