Les fameux Conseillers, membres du CNT, font-ils de la diversion pour prolonger la Transition pour des indemnités ?

Il n’y a rien de pire qu’une contradiction entre les mots et les actes. On se souvient du discours pompeux – qui s’apparente au plagiat du discours de Michel de Bonnecorse, le Conseiller aux affaires africaines et malgaches du Président français Jacques Chirac, de passage à Bangui début avril – du dirigeant du CNT, lors de la clôture de la session ordinaire de cet " organe " en début avril dernier. Il disait :

" Notre sortie de l’ornière dépend de la réussite des différentes échéances électorales à venir. C’est en cela que je pense, en mon âme et conscience, que nous devons mieux les préparer et les préparer à temps. Les délais sont désormais trop courts. Si j’insiste sur ce point, c’est parce qu’il est pire pour moi de me taire, mais en plus parce que demain il sera trop tard et je ne voudrais pas que l’on se trouve dans cette situation où quand le chauve a enfin choisi une coiffure, la fête a déjà pris fin (…). Il y a urgence! Le 30 avril 2004 est la date butoir (…) ".

Des propos complètement décalés par rapport aux actes du dit CNT, à en croire à la mise au point de ce mercredi 02 juin courant, à la radio nationale, d’un Conseiller à la Présidence, Alain Georges N’gatoua, pour ne pas le citer, en ce terme :

"Depuis bientôt deux mois, le gouvernement a fait parvenir au bureau du Conseil national de transition, pour avis, le projet de texte de la Constitution, le projet de Code électoral, le projet de loi organique relative aux partis politiques. Or, jusqu'à ce jour (...) aucun de ces textes n'a encore fait l'objet d'examen ou de discussion de la part du Conseil national de transition, qui doit dans tous les cas, donner son avis dans le délai fixé". (afp)

Les Conseillers doivent avoir la conscience de ce qu’ils n’ont aucune légitimité, par conséquent, ils sont loin de mériter les indemnités qu’ils perçoivent. Ce serait scandaleux de continuer d’en bénéficier au-delà de janvier prochain car visiblement ça se manigance pour prolonger la Transition. Ils doivent savoir que la Centrafrique n’existe pratiquement pas aujourd’hui sur l’échiquier international du fait de la non-reconnaissance du régime actuel par nombre de pays et instituions multilatérales (Union africaine, Union européenne, etc.). Le retour à l’ordre constitutionnel est impératif et le plus tôt sera le mieux pour notre pays.

Thierry BANGUI
Marseille (France)
(04 juin 2004)

Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 18