Secteur minier: le gouvernement centrafricain veut combattre la fraude

BANGUI, 1er avril 2004 (AFP) - 21h07 - Le ministre centrafricain des Mines, Sylvain N'doutingaï, a pris jeudi à Bangui une série de mesures à l'encontre des fonctionnaires de son ministère et des investisseurs du secteur minier pour lutter contre la fraude dans ce secteur, a annoncé la radio nationale.

"Il est désormais fait interdiction à tous les responsables et cadres des Mines de répondre aux invitations des investisseurs expatriés et nationaux dans les hôtels, ou tout autre endroit non indiqué, en dehors de leurs bureaux, pour éviter de prêter le flanc à la corruption (...)", selon un communiqué du ministère lu à la radio nationale.

Ces mesures ont été prises après avoir constaté "plusieurs dérapages, avec l'arrivée en RCA (République centrafricaine), sur invitation anarchique de certains compatriotes, de plusieurs prétendus investisseurs expatriés dans le secteur minier", poursuit le texte.

M. N'doutingaï, qui a participé au coup d'Etat du général François Bozizé le 15 mars 2003, a également décidé qu'"avant toute audience à la Primature, à la vice-présidence et à la présidence de la République, tous les investisseurs expatriés ou nationaux, doivent obligatoirement passer par le cabinet du ministre en charge des Mines (...)".

Aux frontières du pays, les "paquets des voyageurs" devront être systématiquement fouillés et "les responsables des hôtels et restaurants de la place qui cautionneront l'achat illicite des diamants et or (...) seront passibles d'une poursuite judiciaire", précisent ces instructions ministérielles.

Peu après son arrivée au pouvoir, le régime Bozizé avait annulé toutes les "autorisations exceptionnelles d'achats de diamants" délivrées à des particuliers par le précédent régime du président Ange-Félix Patassé et organisé les premiers états généraux du secteur minier en juillet 2003.

Le diamant est la deuxième source de revenus de l'Etat après le bois, mais la corruption est telle que le taux de prélèvement en Centrafrique est plus faible qu'en Sierra Leone ou en Somalie, selon une source au ministère des Finances. En 2003, les indicateurs économiques de ce pays d'Afrique centrale étaient au niveau de 1997, selon la même source.

Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 18