DECLARATION  COMMUNE

SUR LE PROJET DE MARCHE EN FAVEUR

DE LA CANDIDATURE DU GENERAL FRANCOIS BOZIZE

         Depuis dix années, les malheurs qui se sont abattus sur le Peuple centrafricain procèdent de la mauvaise gouvernance, des hold-up électoraux, mais aussi du non–respect des engagements pris et de la parole donnée. La profonde crise qui en est résultée, a  ébranlé les fondements de l’unité nationale,  ruiné le Pays et engendré l’évènement du 15 mars 2003..

         Par la grande marche spontanée du 28 mars 2003, le Peuple centrafricain a exprimé un soulagement, mais surtout l’espoir d’une reprise saine  du processus démocratique, pour qu’enfin le Pays sorte définitivement de la crise. C’est dans  ce cadre que nous avons œuvré à la mise en place d’une transition consensuelle.

         Malheureusement, nous constatons avec regret et une grande inquiétude qu’au moment le plus important de cette transition, le Chef de l’Etat, garant des institutions, a choisi de rompre ce consensus par des manœuvres diverses, dont celles relatives au non–respect des actes essentiels du Dialogue National et du calendrier électoral, pourtant arrêté d’un commun accord avec nos partenaires.

         En outre,  la campagne pour l’élection présidentielle vient d’être insidieusement lancée à coup de millions à Bangui et dans les Chefs- lieux de Préfecture, alors que les retards de salaires, pensions et bourses continuent de s’accumuler.

         La dernière trouvaille consiste à faire organiser une marche dite de ‘’soutien’’ à la candidature du Général François BOZIZE, sur fond de pressions, de menaces sur les maires, chefs de groupe et de quartier, les fonctionnaires et les salariés du secteur privé, ainsi que les partis politiques et associations. A cet effet, des unités de l’Armée nationale, réputée neutre, ont été mises à contribution pour dresser les listes des participants à la marche. Ces mêmes militaires ont reçu l’ordre de défiler en tenue civile. L’appel fait aux partis politiques, pour s’associer à cette marche est une tentative de reconstitution du système de parti unique

         De tout ce qui précède, il est évident que si la raison ne l’emporte pas maintenant,  nous cheminerons inexorablement vers des simulacres d’élections, avec des conséquences dramatiques pour la nation.

         L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP), le Forum Civique (FC), le Mouvement pour la Démocratie et le Développement (MDD), le Mouvement de l’Evolution Sociale de l’Afrique Noire (MESAN), le Parti Social Démocrate (PSD), le Parti de l’Unité Nationale (PUN) et le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC),  Partis politiques signataires de la présente Déclaration, prennent à témoin l’opinion nationale et internationale quant aux conséquences de ces manipulations, car, après l’accumulation de tant de malheurs,  les Centrafricains aspirent à choisir librement  leurs représentants et leurs dirigeants, et  ils n’admettront plus d’autres mascarades électorales.

         Aussi, rejettent-ils cette sollicitation et lancent un appel solennel à tous leurs militants et sympathisants,  à tous les démocrates, de ne pas participer à la marche du samedi 19 juin 2004.

                                                        Fait à Bangui, le 16 juin 2004

Pour l’Alliance Démocratique du Progrès (A.D.P) Pour le Forum Civique (F.C)

Pour le Mouvement Social de l'Afrique Noire (M.E.S.A.N)

Pour le Mouvement pour la Démocratie et le Développement (M.D.D)

Pour le Parti Social Démocrate (P.S.D)

Pour le Parti de l'Unité nationale (P.U.N)
Pour le Rassemblement Démocratique Centrafricain (R.D.C)    

Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 18