Elections 2005 en Centrafrique : documents préparatoire et textes règlementaires

Des partis et syndicats dénoncent les textes sur la Cémi

BANGUI, 2 mai 2004 (AFP) - 20h50 - Une quinzaine de partis et les centrales syndicales centrafricains ont accusé dimanche le gouvernement du président François Bozizé de "verrouiller" la transition et le processus électoral, après l'adoption le 30 avril des textes créant la Commission électorale mixte indépendante (Cemi).

Dans un communiqué remis à l'AFP, les signataires estiment que "ces textes ont été vidés pour l'essentiel de l'objectif recherché, tant par le Dialogue national, que par le Conseil national de transition (CNT, Parlement de transition), à savoir l'indépendance de la Cemi".

Dénonçant un "verrouillage systématique de la transition et du processus électoral en cours", ils dénoncent notamment le fait que le décret présidentiel sur la composition de la Cemi permette à des autorités locales, notamment préfets et sous-préfets, d'y siéger.

Le CNT avait rejeté cette possibilité lors des deux lectures auxquelles avaient été soumis les projets de textes sur la Cemi, redoutant qu'elle n'ouvre la voie à des fraudes.

"Cette démarche du gouvernement met un coup d'arrêt dangereux au principe de la gestion consensuelle de la transition. Elle remet en cause les engagements du gouvernement vis-à-vis de l'Union européenne (UE) visant à prendre dûment en compte les avis et recommandations du Conseil national de transition", affirme le communiqué.

"Elle laisse augurer de ce qui adviendra des avis du CNT" sur "les projets de Constitution, de Code électoral, de lois sur les partis politiques et les collectivités territoriales", ajoutent les signataires évoquant "des manoeuvres de confiscation du processus de transition, dans le but de vicier la préparation et la bonne tenue des différentes élections".

La Cemi est chargée d'organiser et de superviser le référendum sur la nouvelle Constitution et les différents scrutins présidentiel et législatifs de retour à l'ordre constitutionnel, prévus entre octobre 2004 et janvier 2005.

L'actuel gouvernement de transition est issu du coup d'Etat du 15 mars 2003, au cours duquel le général François Bozizé a renversé le président Ange-Félix Patassé.

Parmi les partis signataires figurent le Forum démocratique pour la modernité (Fodem) de Charles Massi, ex-opposant au régime Patassé, et la Concertation des partis politiques d'opposition (CPPO, ancienne coalition de l'opposition au précédent régime).


Promulgation du texte créant la Commission électorale en Centrafrique

BANGUI, 1er mai 2004 (AFP), 14h07 - Le président centrafricain François Bozizé a promulgué vendredi soir l'ordonnance créant la Commission électorale mixte indépendante (CEMI) et le décret d'application de cette ordonnance, a annoncé samedi la radio nationale.

La CEMI, "commission indépendante", se charge de "la préparation, l'organisation, la supervision et le contrôle des élections présidentielle, législatives, municipales, régionales, et des consultations référendaires", stipule l'ordonnance.

Elle comprend 31 membres, représentant les partis politiques, les organisations de la société civile, et l'administration.

Les membres du gouvernement, ceux du Conseil national de transitionparlement de transition), du Comité de suivi des actes du dialogue national et les magistrats en activité "ne peuvent être membres de la CEMI", de même que "les préfets et les personnes inéligibles".

La mission de la CEMI prend fin 45 jours après la proclamation des résultats des élections, indique le texte.

La création de la CEMI donne le coup d'envoi du processus électoral de retour à l'ordre constitutionnel en Centrafrique, qui doit se terminer en janvier 2005 avec les élections présidentielle et législatives.

Les autorités centrafricaines actuelles, dites de transition, sont issues du coup d'Etat du 15 mars 2003, au cours duquel le général Bozizé a renversé le président Ange-Félix Patassé.

Le gouvernement avait renvoyé, amendé, le 17 avril le projet d'ordonnance adopté une première fois le 30 mars par le CNT pour un nouvel avis.

L'adoption des textes relatifs au processus électoral accuse un retard conséquent sur la date butoir fixée au 30 avril par le président du CNT, Me Nicolas Tiangaye.

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Brève :

 

Nouvelle caserne construite par la France pour les pompiers centrafricains

BANGUI, 1er mai (AFP) - 14h13 - La nouvelle caserne des sapeurs-pompiers centrafricains, construite par la Coopération française pour un montant de 750 millions de francs CFA (1,1 million d'euros), a été inaugurée vendredi à Bangui par le président François Bozizé, a annoncé samedi la radio nationale.

Créé en 1988, le bataillon des sapeurs-pompiers centrafricains (BSPC), fait partie intégrante des forces armées centrafricaine (FACA). Mais il ne disposait pas de sa propre caserne.

Le bataillon, dont les interventions se limitent à la capitale centrafricaine Bangui et sa banlieue, compte 80 éléments.

Deux conseillers français, issus de la brigade des Sapeurs pompiers de Paris, travaillent aux côtés des pompiers centrafricains.

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