La République a-t-elle besoin de 28 ministères à Bangui et d'ambassades dans tous les pays du monde ?

 

Par les temps qui courent, la République Centrafricaine a besoin de faire de l'économie de manière drastique sur toutes dépenses somptuaires de représentations. Un observateur avisé faisait remarquer que le pléthore allait inévitablement vers la paralysie de la machine gouvernementale, mais il n'a pas été cru. Tous les experts, chargés de mission, conseillers se sont tous neutralisés. Certains d'entre eux sont réduits à occuper des bureaux vides et sans dossiers; ils font acte de présence, car il faut bien remplir leur cahier de charge; pire, ils n'ont pas obligation de rendre compte de leurs activités d'autant plus qu'ils n'en ont pas. Qui pouvait imaginer que le Dialogue National fut une occasion pour se faire un peu d'argent, se faire des "perdièms" : d'où la bagarre pour être à Bangui, bien que le principe d'une rencontre entre centrafricains soit indéniablement louable - une occasion rêvée pour laver le linge sale en famille.

Une question se pose tout de même : La République a-t-elle besoin de 28 ministères à Bangui et de représentations diplomatiques dans tous les  pays du monde ? La gestion des régies financières est trop complexe: c'est une nébuleuse que de rares initiés seuls arrivent à suivre pour le dam de tout le pays. Ne faut-il pas faire plus simple ? Considérons un cas: si 3 ou 4 "gbangolo" (le diamant aux mille carats) bien connus des centrafricains se vendaient directement sur le marché autorisé d'Anvers (en Belgique), sans passer par des intermédiaires qui ne reversent que le dix millième de la valeur aux "contrebandiers centrafricains", le bout du tunnel se verrait au moins à 1 (un) kilomètre. Ultime cas: pourquoi les poteaux électriques sont-ils importés du Congo Brazzaville alors qu'on parle du bois et d'immense forêt en Centrafrique - l'autochtone n'a rien pour construire sa maison, faire fabriquer le cercueil, autrement dit il faut payer sur le marché local au prix fort pour en avoir.

Et si la République se taillait la toile à la dimension de ses ambitions, à la mesure de ses moyens réels et non fictifs ? Tout le monde y gagnerait. D'où l'article ci-après, idée d'un jeune centrafricain qui crie haut son incompréhension et sa désapprobation de la mauvaise gouvernance.

T.B. SANKOBA


LA REPUBLIQUE DES GOUVERNEMENTS

 

Dans l'énormité de nos échecs; il est un domaine où nous brillons dans la classe des élites; c'est  celui du nombre de système de gouvernants concurrents; je m'explique. La présidence de la république et son administration(gouvernement I), la nouvelle vice- présidence et son service (gouvernement II), la primature et son personnel (gouvernement III), le gouvernement de la république (gouvernement IV); sans oublier le système parlementaire qui en constitue un 5ème.

    S'il est un fait où l'on ne doit pas  trop se prendre la tête; tous ces ministres bis et rebis; cumulent eux aussi les astronomiques arriérés de salaires dont nous sommes champion du monde; ces autorités sont logées à la même enseigne que le fonctionnaire Lambda de Sibut ou de Bangassou. Mais cependant, les dépenses quotidiennes d'entretien de ces structures, les multiples voyages en première classe, les acquisitions matérielles, les dessous de table; sont salées pour le trésor publique et la république.

   Il existe chez nous trop de conseillers, de chargés de mission, d'experts, de hauts commissaires, de ministres qui ne servent à rien ou qui ne savent pas ce  pourquoi ils ont été appelé. C'est pourquoi nous voyons un ministre de la république réceptionner en grande pompe; une ambulance don d'une église; ou un ministre recevoir un passager de seconde classe administrative à Bangui; tout cela parce qu'il n'y a rien à faire au bureau.

  Poussons notre analyse sur l'actuel gouvernement centrafricain; nous allons composer un nouveau gouvernement et démontrer ainsi que des grands ensembles ministériels avec à leurs têtes des techniciens qualifiés et des directions générales compétentes; nous pouvons réduire le train de vie de l'état et mettre en place des structures pouvant mettre ce pays sur les chemins de la prospérité. L'actuel gouvernement centrafricain est composé de  28 membres; voici qui suit, un gouvernement by Clément BOUTE MBAMBA:

1.      Ministère de la justice, du travail et de la fonction publique;

2.      Ministère de la défense;

3.      Ministère des affaires étrangères

4.      Ministère de l'intérieur;

5.      Ministère de l'éducation nationale (direction générale enseignement supérieur, recherche scientifique);

6.      Ministère de l'économie et des finances (direction générale du commerce, de l'industrie);

7.      Ministère de la santé publique (direction générale des affaires sociales)

8.      Ministère de l'agriculture (direction générales des eaux et forêts, chasses et pêches, agriculture, élevage)

9.      Ministère de la communication, de la culture et des sports;

10.  Ministère des postes et télécommunications

11.  Ministère du transport et des travaux publics (direction générale de l'habitat);

12.  Ministère des mines et de l'énergie;

13.  Ministère du tourisme;

14.  Secrétariat général du gouvernement;

 

Voici un gouvernement qui répond à tous les domaines de la vie administrative d'un pays. Nous proposons la suppression des postes de conseillers, haut commissaires et chargés de mission qui pullulent. Chaque département doit avoir en son sein un bureau d'experts nationaux dans chaque domaine; ceux-ci seront consultés par la présidence ou la primature pour besoins de service.

L'une des causes de l'inefficacité de notre administration se trouve dans les infrastructures de service. Pour aboutir à une telle réforme qui pourra mettre en marche notre pays; il faudra mettre à la disposition des administrations tant à Bangui qu'à l'intérieur du pays; des complexes administratifs qui répondent à tous les critères de travail qu'exigent le 21ème siècle. Cette mise à disposition permettra un retour à la productivité qui passe aussi par un changement de mentalité et d'approche. tout cela nous permettra de faire une économie très importante sur le coût de fonctionnement de l'état pour ce pays en faillite déclaré que nous sommes.

 Ce ne sont pas les idées qui manquent; mais c'est la volonté politique pour traduire ces idées en actes qui nous fait défaut. La RCA a besoin à l'heure d'aujourd'hui d'hommes qui soient capables d'insuffler et de porter cette réforme.

 

Clément BOUTE MBAMBA (Villeneuve St-Georges, France)

 Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 18