Recueillement devant les dépouilles mortelles de l'ancien président David DACKO


Obsèques de Dacko: cérémonie militaire à la veille de son inhumation

BANGUI, 18 déc 2003 (AFP) - 13h22 - Une cérémonie militaire s'est déroulée jeudi sur l'avenue des Martyrs à Bangui, dans le cadre des obsèques nationales de l'ex-président centrafricain David Dacko (1960-65, 1979-81), décédé le 20 novembre dernier au Cameroun, a constaté un journaliste de l'AFP.

Plus de 5.000 personnes, massées le long de l'artère, ont assisté à la cérémonie qui s'est déroulée en présence notamment du chef de l'Etat centrafricain, François Bozizé, et du vice-Premier ministre gabonais, Emmanuel Ondo-Métogo.

Des personnalités du régime, des représentants des partis politiques et de la société civile ainsi que le corps diplomatique avaient également pris place à la tribune, aux côtés de Brigitte Dacko, la veuve de celui qui devint en 1960 le premier chef de l'Etat de la République centrafricaine indépendante.

Un membre de la famille Dacko, un responsable de son parti - le Mouvement pour la démocratie et le développement (MDD) -, le premier président de l'Assemblée nationale, Adama Tamboux, son dernier Premier ministre, Simon Narcisse Bozanga, et le vice-président centrafricain, Abel Goumba, lui ont tour à tour rendu hommage.

Ils ont présenté le défunt président comme un "baobab géant", "un homme politique seul, incompris et farouchement combattu", un étudiant "toujours souriant, simple, humble, affable et studieux".

David Dacko a également été décrit comme "un patriote toujours à la recherche du consensus entre ses compatriotes", et comme un homme politique "mort dans le dénuement quasi-total, bien qu'ayant exercé deux fois les fonctions de chef d'Etat".

Les témoignages ont été suivis d'un dépôt de gerbes et d'une marche funèbre militaire par des unités des Forces armées centrafricaines (FACA).

Après le défilé militaire, qui a duré une demi-heure, la dépouille mortelle a quitté l'avenue des Martyrs peu avant midi pour la Cathédrale Notre-Dame de Bangui, où une messe de requiem sera célébrée.

Le corps de David Dacko prendra ensuite la route de Mokinda, son village natal à une centaine de kilomètres au sud de Bangui, pour y être inhumé vendredi. Le cortège devrait marquer un arrêt de 15 minutes dans chaque village traversé.


Les Centrafricains rendent hommage avec regrets à David Dacko

BANGUI, 17 déc 2003 (AFP) - 18h02 - Un homme "humble", "sincère" et qui ne s'est pas enrichi au pouvoir. Voilà comment les nombreux Centrafricains venus rendre hommage à David Dacko, décédé le 20 novembre dernier, décrivaient mercredi à Bangui celui qui fut le premier président du pays indépendant en 1960.

"Dacko n'a jamais volé. Son train de vie n'a pas changé jusqu'à sa mort. Il n'a pas d'autre maison que sa seule résidence", explique Olivier, un enseignant âgé d'une cinquantaine d'années.

Comme de nombreux compatriotes, silencieux ou en pleurs, il est venu se recueillir devant la dépouille mortelle, exposée à l'Assemblée nationale, de l'ex-président Dacko, qui dirigea le pays entre 1960 et 1965, puis entre 1979 et 1981.

Avant même l'arrivée du corps, une foule nombreuse s'était massée devant l'entrée de l'édifice.

"Il avait l'habitude de se promener au volant de sa voiture, dans les quartiers de Bangui, pour parler à la population", explique une femme qui vient de se recueillir. "Il n'avait peur de rien, et se plaisait à discuter avec son peuple de ses conditions de vie. Il était humble, courtois".

Couvert du drapeau centrafricain aux cinq couleurs, le cercueil renfermant le corps de David Dacko arrive dans un véhicule militaire de parade, précédé de motards qui ouvrent la route.

Des gens accourent pour ne pas rater le passage du cortège, les piétons s'inclinent, dans un silence seulement troublé par le bruit des moteurs.

A l'intérieur de la salle, se dresse une chapelle ardente. Six militaires portent le cercueil et l'y déposent. Deux soldats l'encadrent.

Les personnalités se succèdent pour s'incliner devant la dépouille mortelle: autorités centrafricaines, délégations des partis politiques, responsables d'entreprises. La famille de l'ex-président André Kolingba (1981-1993), qui renversa M. Dacko en 1981, est là aussi.

Puis, c'est au tour du public de se mettre en rang, dans la dignité, pour rendre hommage à l'ancien chef de l'Etat, décédé à l'âge de 76 ans au Cameroun, qui sera inhumé vendredi prochain à Mokinda, son village natal.

Des hommes, des femmes, jeunes et vieux se succèdent pendant deux heures devant le cercueil. Certains pleurent ouvertement, des larmes coulent sur de nombreuses joues.

"Chaque semaine, David Dacko était vu à Bangui ou en province, se déplaçant d'un village à un autre, ou d'une ville à l'autre, pour voir comment vivait la population", se rappelle une femme qui assure que "sous le règne de Dacko, l'argent ne manquait pas dans le pays. C'était le président des pauvres".

"Il payait régulièrement les fonctionnaires, le commerce marchait, les pauvres avaient aussi de l'argent. Aujourd'hui c'est la misère, tout est devenu rare", regrette-t-elle.

Certains, trop jeunes pour avoir connu l'époque où il dirigeait le pays, sont quand même venus: "J'ai entendu parler de Dacko et je suis venu lui rendre hommage. Papa disait qu'il aimait bien visiter les écoles, et qu'il était un bon président", explique un adolescent en essuyant ses larmes avec sa chemise.

Et pendant toute la cérémonie, un orchestre accompagne les visiteurs en langue nationale sango: "Na N'gou ti lè, i yéké toto mo baba Dacko (...), mo za Centrafrique na mawa", "avec des larmes aux yeux, nous te pleurons Papa Dacko (...) tu laisses la Centrafrique, c'est malheureux".


Les Centrafricains rendent un dernier hommage à leur premier président

BANGUI, 17 déc 2003 (AFP) - 14h32 - Plusieurs milliers de Centrafricains, silencieux ou en larmes, ont rendu hommage mercredi au premier président du pays, David Dacko (1960-65, 1979-81), décédé en novembre, lors d'une cérémonie civile à Bangui, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Na N'gou ti lè, i yéké toto mo baba Dacko (...), mo za Centrafrique na mawa": "Avec des larmes aux yeux, nous te pleurons Papa Dacko (...) tu laisses la Centrafrique, c'est malheureux", chante en langue nationale sango un orchestre, alors que les Centrafricains défilent pendant deux heures devant son corps à l'Assemblée nationale.

Auparavant, les autorités centrafricaines, suivies de nombreuses autres personnalités parmi lesquelles l'ex-président André Kolingba (1981-1993), qui renversa M. Dacko en 1981, se sont recueillies devant la dépouille mortelle de l'ex-chef de l'Etat, décédé à l'âge de 76 ans le 20 novembre dernier au Cameroun.

La levée du corps à la morgue du Centre national hospitalier universitaire de Bangui (CNHUB) a eu lieu en présence de l'actuel chef de l'Etat centrafricain, François Bozizé, du vice-président Abel Goumba, du nouveau Premier ministre Célestin Gaombalet et des membres de son gouvernement, ainsi que du président du Conseil national de transition, Nicolas Tiangaye.

Peu avant midi, le corps de David Dacko a quitté l'Assemblée nationale pour le domicile familial, voisin de l'ambassade de France à Bangui, où une grande veillée sera organisée dans la soirée, avec la participation de toutes les confessions religieuses et de nombreuses chorales.

David Dacko sera inhumé vendredi à Mokinda, son village natal, à une centaine de kilomètres au sud de la capitale centrafricaine.

Actualité Centrafrique de sangonet Dossier 18