LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE: "ECRIRE L'HISTOIRE AVEC SAGESSE"


Maguy BARTHABURU
35 rue du Collège
59 100 Roubaix
FRANCE
                                                                                                                                        Roubaix, le 9 janvier 2004,

LETTRE OUVERTE A MONSIEUR
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Monsieur le Président,

Je me permets en ce début d'année 2004 de vous écrire. Avant de commencer, j'aimerais me présenter. Je m'appelle Maguy BARTHABURU, je suis chrétienne, j'ai 34 ans, je suis mariée et mère de famille, ma famille et moi sommes missionnaires dans le nord de la France. Maintenant que la présentation est faite, j'aimerais vous souhaiter mes voeux pour l'année 2004. Mon souhait, c'est qu'elle soit pour vous et votre famille une année de paix, (pas celle que le monde offre et qui souvent est passagère, mais celle que Dieu donne au travers de son fils Jésus-Christ), qu'elle soit une année de santé, de joie et de bonheur enfin qu'elle soit aussi une année de tranquillité et d'harmonie non seulement pour vous et votre famille mais aussi pour la nation centrafricaine et le peuple centrafricain.

Monsieur le Président, voilà bientôt dix mois que vous êtes aux commandes de notre beau pays la République Centrafricaine. Beaucoup de choses se sont passées, les premiers actes que vous avez posés sont louables. J'espère que vous n'allez pas faire comme vos prédécesseurs qui après quelques temps au pouvoir ont changé et ont commencé à tromper le peuple... Je sais, le chemin que vous empruntez est parsemé d'embûches et d'obstacles... Je sais aussi que si vous et votre gouvernement montrez l'exemple en agissant avec justice et droiture, en marchant dans l'humilité, le peuple suivra votre exemple et délaissera les mauvaises habitudes et les vices qu'il a acquis ces vingt dernières années. S'il vous plaît Monsieur le Président, laissez-vous instruire par l'expérience de ceux qui vous ont précédé et que cela vous serve d'exemple à ne pas suivre.

Monsieur le Président, notre nation et notre peuple sont dans un tel état qu'il faut plus qu'une volonté politique pour sa reconstruction. A mon avis, nous avons tous besoin d'un sursaut patriotique, le même qui a animé notre Fondateur Barthélemy BOGANDA.

Je sais que dans notre pays se trouvent des hommes et des femmes de qualité, des hommes et des femmes intègres mais malheureusement ils n'ont pas été souvent sollicités. Des hommes et des femmes qui ont pour "VOCATION" de servir le pays et le peuple centrafricain. Ma prière c'est que ça soit à ces hommes que vous faites appel. Je prie que ces personnes qui ont cette vocation de servir se mobilisent autour de vous pour créer une dynamique afin de motiver le peuple. Nous devons tous devenir des acteurs afin de permette à notre peuple et à notre nation de sortir du chaos.

Monsieur le Président, pour qu'il y ait un climat de confiance et de sérénité, il vous faut privilégier le dialogue et la concertation. Le pardon et la réconciliation doivent être incarnés par chaque Centrafricain que nous sommes. Ce pays a tant souffert, Monsieur le Président, aujourd'hui nous pouvons nous, ses enfants, lui donner la possibilité de se relever... La réconciliation et le pardon c'est ce dont nous avons besoin. Je suis convaincue que c'est ce qui permettra aux Centrafricains de se réconcilier les uns les autres. Vous savez Monsieur le Président, nous avons longtemps laissé la jalousie, la haine, la rancune, le mensonge, la manipulation, la corruption et l'esprit de vengeance dominer dans notre pays... Aujourd'hui, nous avons la possibilité d'écrire l'Histoire. Aujourd'hui, vous êtes à la tête de notre pays. Qu'allez-vous faire ? Allez-vous suivre les traces de Barthélemy BOGANDA ou de ceux qui vous ont précédé ?

Monsieur le Président, souvenez-vous de ceci, en tant que Chef de l'Etat, vous avez des droits mais aussi des devoirs. Ceux qui vous ont précédé à un moment de leur parcours ont oublié cela, ils ont même bafoué le droit du peuple, et cela a été le début du dérapage. Je sais, ce n'est pas évident pour un homme de bonne foi de gouverner un pays où la jalousie, la haine, la sorcellerie, l'hypocrisie, la corruption, l'orgueil, le vol toutes ces choses que nous connaissons dans notre pays... Mais, je sais aussi que l'homme qui craint Dieu et qui désire lui plaire à tous égards ne peut tomber dans ces pièges à condition qu'il soit à l'écoute de Dieu et non de ceux qui se proclament de sages conseillers. Cet homme là, n'aura aucune raison d'avoir peur sauf s'il se laisse "avaler" par des gens mal intentionnés ou s'il place sa confiance en lui-même. D'ailleurs il est dit dans le livre de Jérémie chapitre 17 verset 5 à 10 : " Maudit soit l'homme qui se confie dans l'homme, qui prend la chair pour son appui, et qui détourne son coeur de l'Eternel ! Il est comme un misérable dans le désert, et il ne voit point arriver le bonheur ; il habite les lieux brûlés du désert, un terre salée et sans habitation. Béni soit l'homme qui se confie dans l'Eternel et dont l'Eternel est l'espérance ! Il est comme un arbre planté près des eaux et qui étend ses racines vers le courant, il n'aperçoit point la chaleur quand elle vient, et son feuillage reste vert. Dans l'année de la sécheresse, il n'a point de crainte. Et il ne cesse de porter du fruit". Que cette parole soit gravée dans votre coeur afin que vous marchiez dans l'humilité et aussi dans la crainte car c'est en faisant cela que Dieu marchera devant vous et qu'il vous affermira.

Rappelez-vous Monsieur le Président, le fils du roi Salomon Roboam, lorsqu'il a succédé à son père, il s'est trouvé devant un situation délicate. Ce jeune roi, à préférer écouter les conseils des jeunes gens au lieu de se conformer aux sages avis des vieillard. Ces jeunes étaient des gens qui avaient grandi avec lui ; cette histoire se trouve dans le livre de 1 Rois chapitre 12 verset 1 à 24. Je sais que c'est ce qui se passe dans notre pays. Monsieur le président, ceux qui vous entourent sont-ils des hommes sages ? Je sais que dans le pays beaucoup parle des "SASSARA", sont-ils animés du  même esprit que ces jeunes gens ou des sages vieillards dont les conseils n'a pas été pris en compte par le jeune roi.

En tant que père de la nation, vous devez être sage, vous devez appliquer votre coeur à suivre l'exemple du Roi David qui a toujours consulté Dieu avant toute choses et il ne s'est jamais laissé manipulé par qui que se soit même lorsque son entourage lui demandaient de tuer Saül son ennemi. Il a écouter son coeur... C'est un Acte courageux de sa part. Monsieur le Président, depuis plusieurs années nos président se sont appuyés sur les "fiches" pour gouverner et qu'est ce que cela à donner ? Cela a donner des hommes paranoïaques, présomptueux et stupides. Désirez-vous suivre leur exemple ? Je ne le crois pas; alors je vous prie, Monsieur le Président n'empruntez pas la même voie qu'ils ont empruntée..  Notre pays a eu la grâce et le privilège d'organiser le Dialogue National ; de ce dialogue sont sortis des ACTES DU DIALOGUE qui si, on l'applique va permettre à notre nation et à notre peuple de relever la tête. J'espère que vous et votre gouvernement n'allez pas piétiné ce que le peuple a accouché dans la douleur... C'est pourquoi, je vous exhorte à considérer ces choses et à faire de votre mieux pour que ce nous avons acquis lors de ce dialogue national de Réconciliation ne reste pas lettre morte... Monsieur le président, vous avez l'opportunité de faire entrer notre nation et notre peuple dans le Repos et de permettre au peuple centrafricain de bâtir à nouveau sur un solide fondement de pardon et de réconciliation.

 Je prie pour que vous vous serviez des exemples du passées pour vous aider et vous encourager à être lucide et juste dans la gérance de la nation, je prie que Dieu vous accorde la sagesse et le discernement pour savoir quoi faire et comment faire. Je prie pour que vous et votre gouvernement incarniez par vos vies la réconciliation, le pardon, l'amour de la nation et le changement. Que vos actes, vos actions, vos paroles témoignent de cela. Je prie que vous ne vous laissiez pas tromper ni asservir par votre entourage mais que vous sachiez discerner les bons conseillers et ceux qui ont vraiment l'amour pour notre nation et le peuple.

Dans le Psaume de David chapitre 127 verset 1 il est dit ceci : "Si l'Eternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain. Si l'Eternel ne garde la ville, ceux qui la garde veillent en vain". J'implore Dieu pour qu'il vous aide et vous donne la sagesse et le discernement dans les choix que vous allez faire. Qu'il vous donne de vous entourer des hommes et des femmes courageux qui puissent vous aider dans votre tâche. Qu'il vous donne de trouver des conseillers sages et responsables qui ne regardent pas à leurs propres intérêts mais qui voient l'intérêt de la nation et surtout qui ont pour objectif de servir la nation ; des hommes et des femmes qui ont pour vocation la transformation de notre nation.

Je demande à Dieu qu'il vous donne la grâce et la force dont vous avez besoin pour servir notre peuple et notre pays. J'espère que de votre côté vous lui demandez cela. Dans l'Evangile de Matthieu chapitre 7 verset 7 il est dit : "Demandez, et l'on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l'on vous ouvrira". Monsieur le Président, pour que cette parole devienne une réalité il faut chercher au bon endroit. Si vous le faites vraiment il vous aidera certainement. Que le Seigneur que j'aime et que je sers vous aide dans votre tâche, qu'il vous donne la sagesse, l'intelligence et l'humilité nécessaire pour ce temps. Surtout n'oubliez pas de faire recours à Dieu.

Avant de vous quitter, j'aimerais vous laisser avec cette parole de Dieu qui se trouve dans le Psaume de David chapitre 1 verset 1 à 3 : "Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s'arrête pas sur la voie des pécheurs, et qui ne s'assied pas en compagnie des moqueurs, mais qui trouve son plaisir dans la loi de l'Eternel et qui la médite jour et nuit ! Il est comme un arbre planté près d'un courant d'eau, qui donne son fruit en sa saison, et dont le feuillage ne se flétrit point : Tout ce qu'il fait lui réussit".

Monsieur le Président, vous avez sur votre bureau un cahier vierge avec un stylo... s'il vous plaît, choisissez d'écrire l'histoire. L'opportunité vous est donnée pour écrire l'histoire. Aidez-nous à entrer dans notre destinée. Que ces paroles vous aident et vous encouragent à réfléchir et à prendre la bonne décision. Je prie que le Saint-Esprit vous aide, qu'il vous donne l'intelligence et la sagesse de comprendre les choses.

Que le Seigneur que je sers, vous bénisse, vous garde et vous accorde tout ce dont vous avez besoin. Que sa grâce, sa paix et son amour soient votre partage.

Votre compatriote

Maguy BARTHABURU

Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 18