MANŒUVRE POLITICIENNE

« Non, la main de l’éternel n’est pas trop courte pour sauver, ni son oreille trop dure pour entendre. Mais ce sont vos crimes qui mettent une séparation entre vous et votre Dieu. Ce sont vos péchés qui vous cachent sa face, et l’empêche de vous écouter. Car vos mains sont souillées de sang, et vos doigts de crimes ; vos lèvres profèrent le mensonge, votre langue fait entendre l’iniquité. Nul ne se plaint avec justice, nul ne plaide avec droiture, ils s’appuient sur de choses vaines et disent des faussetés, ils conçoivent le mal et enfantent le crime. Ils couvent des œufs de basilic, et ils tissent des toiles d’araignée. Celui qui mange de leurs œufs meurt ; et si l’on en brise un, il sort une vipère. Leurs toiles ne servent point à faire à faire un vêtement, et ils ne peuvent se couvrir de leur ouvrage ; leurs ouvres sont des œuvres d’iniquité et les actes de violence sont dans leurs mains. Leurs pieds courent au mal, et ils ont hâte de répandre le sang innocent ; leurs pensées sont des pensées d’iniquité. Le ravage et la ruine sont leur route. Ils ne connaissent pas le chemin de la paix. Et il n’y a point de justice dans leurs voies ; ils prennent des sentiers détournés ; quiconque y marche ne connaît point la paix. C’est pourquoi l’arrêt de délivrance est loin de nous, et le salut ne nous atteint pas ; nous attendons la lumière, et voici des ténèbres, la clarté, et nous marchons dans l’obscurité. Nous tâtonnons comme ceux qui n’ont point d’yeux ; nous chancelons à midi comme de nuit, au milieu de l’abondance nous ressemblons à des morts. Nous grondons tous comme des ours, nous gémissons comme des colombes ; nous attendons la délivrance, et elle n’est pas là, et nos péchés témoignent contre nous, nos transgressions sont avec nous, et nous connaissons nos crimes. Nous avons été coupables et infidèles envers l’éternel, nous avons abandonné notre Dieu ; nous avons proféré la violence et la révolte, conçu et médité dans le cœur des paroles de mensonge. Et la délivrance s’est retirée, et le salut se tient éloigné ; car la vérité trébuche sur la place publique, et la droiture ne peut approcher. » Esaïe 59 :1 à 14.

Cette fin d’année 2003 fut marquée par la journée de jeûne et de prière nationale décrétée par le général BOZIZE. Une journée d’actions de grâce de la part des éprouvés de l’éternel que nous sommes. Et des espoirs qu’il a fait naître en ce qui concerne l’avenir. Voici en résumé, le communiqué présidentiel qui a rythmé la journée du mercredi 31 décembre 2003.

Si la raison est la chose la mieux partagée du monde ; l’amnésie est notre héritage national. Hier PATASSE se prenait pour le Moïse libérateur qui allait nous mettre sur les chemins de la prospérité et du bonheur. Mais en atterrissant à Yaoundé dans la soirée du 15 mars 2003 ; c’est un pays en lambeaux qu’il nous a abandonné, où les avancées que nous pensions acquises se sont vite transformées en prison à ciel ouvert et où tout reste à faire. Avant-hier, c’était KOLINGBA qui était le champion de la prière et des visites d’églises; mais il a lamentablement échoué. Avant l’homme de Gbangouma, c’était DACKO l’homme sage et disciple de BOGANDA le prêtre. N’oublions pas BOKASSA 1ER , apôtre(envoyé) de la paix. Aujourd’hui le pasteur BOZIZE nous sort une recette qui a déjà fait ces preuves : jouer sur la religiosité des centrafricains. Ce que nous avons oublié chez nous en Centrafrique : «  c’est que les mêmes causes placées dans les mêmes conditions produisent les mêmes effets. » En mettant fin à l’ère édénique, Dieu a prit soin de dire à l’homme qu’il gagnera son pain à la sueur de son front. Il n’est nulle part fait mention dans le texte biblique que c’est par la prière et uniquement par la prière et le jeûne que s’émancipe un homme ou une société. C’est dans le travail que réside la voie du succès. Nous ne voulons pas par cette affirmation mettre de côté les desseins divins ; mais Dieu ne résidant pas sur terre d’une manière physique ; c’est dans l’homme et par l’homme que passe le plan de Dieu. La prière ne peut changer un homme, celui-ci ne peut changer que par ces aptitudes à accepter ce qui doit changer. Or le problème du Centrafrique se trouve exclusivement dans ses hommes ; qui sont incapables de bâtir près de quarante trois ans après l’indépendance nominative, une société où il fait bon vivre.

Avant de prier, il faut être en odeur de sainteté avec le bon Dieu. Le texte d’Esaïe 59 : 1 à 14 qui introduit cette réflexion, résume la situation actuelle de la RCA. Trop de choses mauvaises se sont passées sur notre territoire : du sang innocent versé à l’occultisme de nos dirigeants, de l’attachement à des traditions négatives du peuple, du mensonge permanent de l’élite, des malédictions héréditaires ; pour toutes ces choses, il faudrait une repentance sincère dans une grande humiliation ; mais cela est une démarche individuelle ; car l’œcuménisme est diabolique. Pour que notre prière monte vers le trône de Dieu, il faut une humiliation nationale mais individuelle « Jonas 3 : 1 à 10 ». on peut jeûner un jour ou une année, cela n’améliorera guère nos situations ; si nous-mêmes nous ne sommes pas changés et que cette parole de Dieu sur laquelle se base les proclamateurs de journée de jeûne et de prière ne touche réellement nos cœurs. La prière et le jeûne ne pourront jamais mettre fin à notre misère ; c’est par le travail et uniquement par lui que se trouve notre issue de secours. Après avoir découvert le livre de la loi ; le roi Josias ne s’est pas seulement borné à un jeûne, mais il s’est surtout mis à appliquer à la lettre ce que ce livre lui recommandait. En conséquence ,Dieu ayant vu sa réactivité et sa sincérité dans la démarche, l’honora en permettant qu’il puisse célébrer la plus solennelle de toutes les pâques et qu’il entre dans l’histoire comme l’un des plus grands souverains juifs. « 2 Rois 22 et 23 : 1 à 28 » Les politiciens centrafricains ont compris depuis très longtemps l’importance que le religieux a chez nous. La grande masse Centrafricaine, faiseuse de roi et de roitelets est un ensemble pour la quasi-totalité analphabète, sous-politisé, fataliste, mais surtout foncièrement religieux. C’est pourquoi ces politiciens aiment jouer et surfer sur la religiosité des centrafricains qui n’est plus à démontrer. La journée de jeûne du 31 décembre 2003, masque au delà des raisons officielles évoquées d’autres qui n’ont été avouées. Le régime actuel de Bangui se place en champion et défenseur de la foi, il veut par cette manœuvre testée sa capacité à mobiliser l’opinion nationale et détourné le regard du centrafricain de cette fin d’année difficile où le panier de la ménagère est resté désespérément vide.

La parole de Dieu et toutes les recommandations qu’elle délivre, est un chemin vers un monde nouveau , qui à deux dimensions. La première dimension est la vie terrestre, la parole de Dieu doit emmener à la production d’une race pure (saint) d’hommes, qui peuvent bâtir une société terrestre où il fait bon vivre ; car on ne meurt pas en recevant le christ, mais on vit jusqu’au jour où on doit mourir en attendant l’espérance éternelle. La seconde dimension est céleste ; elle concerne la vie que ceux qui seront jugés dignes vivront une fois la fin du système actuel des choses établie. Or l’errance Centrafricaine de quarante trois ans est et demeure avant tout un échec religieux ; car tous les mouvements religieux centrafricains ont été incapables de produire cet excellent citoyen qu’est l’homme dont parle la bible. Un travail de réchristisanisation s’impose, un retour aux valeurs réelles de la parole de Dieu. Aux dirigeants politiques actuels et à venir, si la parole de Dieu, encourage à être soumis aux autorités ; ces autorités doivent à leur tour être soumise à Dieu en appliquant à la lettre ce que la parole et uniquement la parole de Dieu leur demande ; car en étant des autorités ; ce sont elles qui orientent le peuple vers sa grande destinée ; or par le passé nous avons assisté à des choses étranges et bizarre. Quand le peuple était plongé en plein sommeil ; certains s’adonnaient à des pratiques qui attiraient la colère de Dieu non seulement sur eux, mais surtout sur le peuple. Si ce n’était pas des pratiques mystiques comme la rose-croix, c’était les relations avec le monde des eaux(mami-wata), ou le vaudou et bien d’autres encore ; or ce sont des choses que Dieu trouve et qualifie d’abominable et d’iniquité. Or commettre l’iniquité, c’est empêcher tout simplement Dieu de réaliser son plan dans une vie ou une société 1 Rois 9 :6 à 9).

Aux responsables des mouvements religieux centrafricains et chrétiens en particulier, il faudrait laisser tomber le ministère de ventre pour le ministère apostolique véritable. Ramener les hommes au travers de l’église par la parole de Dieu dans un monde nouveau, une dimension nouvelle. Arrêter de transformer nos églises, notre pays en une grande salle d’attente pour le paradis ;mais pousser les fidèles et la nation toute entière au travail et à l’excellence, les jeunes à l’éducation perfectionnée et au succès, les femmes au réveil à tous les niveaux. Aux centrafricains, refusons d’être l’objet de manipulation politico-religieuse, et refusons de se soumettre à toute autorité qui ne fait pas la volonté de Dieu (Daniel 3 : 1 à 30).

Si l’homme ne doit pas vivre que de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de l’éternel ; la parole de l’éternel dit à l’homme qu’il gagnera son pain à la sueur de son front.

La guerre civile comme le dit le communiqué présidentiel du 31 décembre 2003 ne se pointe peut être pas à l’horizon, beaucoup d’espoir sont nés de la chute de PATASSE, les énormes potentialités de notre pays ne sont pas encore exploitées à leur juste valeur ; mais les raisons profondes qui ont causé cet échec de quarante trois années n’ont pas connu un début de changement. Les rejetons du MESAN, de l’ANECA et de l’UNECA, qui nous ont gouverné et qui gouvernent sont encore dans la place, or c’est dans les hommes centrafricains que se trouve notre problème. Avant d’être une considération politique, économique et sociale ; le problème centrafricain est et demeure avant tout HUMAIN. Prions, jeûnons, c’est bien ; mais changeons d’approche et de mentalité ; alors la RCA relèvera sa tête ; sinon : « LES MEMES CAUSES, PLACEES DANS LES CONDITIONS PRODUISENT LES MEMES EFFETS »

Clément BOUTE-MBAMBA
(Villeneuve St-Georges, France) -
08 janvier 2004

Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 18