Collectif des Centrafricains en France

Association loi 1901 – J.O N°152 du 30.06.1984

COMMUNIQUE DE PRESSE

Arrestation du journaliste Maka Gbossokoto à Bangui : une nouvelle atteinte à la liberté d’expression et signe de la réalité des dérives totalitaires du régime au pouvoir en Centrafrique

Le Collectif des Centrafricains en France (CCF) apprend avec consternation et grande inquiétude l’arrestation le 08 juillet 2004 de Monsieur Maka Gbossokoto, directeur de publication du journal centrafricain le Citoyen.

Le 08 juillet 2004, Monsieur Maka Gbossokoto a été entendu par la section recherches et investigations de la gendarmerie de Bangui et immédiatement placé en détention. Cette arrestation fait suite à une plainte en diffamation déposée contre le journaliste Maka Gbassokoto par Monsieur Jean-Serge Wafio, ancien directeur général de la société d’Etat l’Energie Centrafricaine (ENERCA) et, principal organisateur d’une récente marche de soutien à la candidature du Général François BOZIZE aux élections présidentielles de 2005.

Le CCF dénonce avec vigueur cette arrestation d’autant plus qu’elle intervient à la suite de celles d’autres journalistes, tel le cas de Monsieur Judes Zossé, ainsi que de pressions exercées par le pouvoir politique centrafricain au travers de Monsieur Parfait Mbaye, ministre de la Communication. Lequel ministre, dans deux communiqués officiels rendus publics au mois de juillet 2004, a fait allusion à des " graves dérives constatées ces derniers temps dans certains organes de la presse privée indépendante écrite… " tout en portant des accusations à l’encontre de ces derniers (journalistes) taxés d’être instrumentalisés pour " désinformer, manipuler et nuire à l’image des plus hautes personnalités de l’Etat et d’autres compatriotes ".

Pour le CCF, ces arrestations de journalistes de la presse privée s’inscrivent dans une liste déjà longue des manquements importants aux droits humains fondamentaux constatés ces derniers mois en Centrafrique et, elle démontre à ne plus douter la réalité des dérives totalitaires du régime issu du sursaut patriotique du 15 mars 2003.

Le CCF estime qu’au-delà de cette nouvelle atteinte à la liberté d’expression en Centrafrique, c’est au fondement même du processus consensuel ayant abouti à la chute du régime précédent, aux principes de gestion démocratique et transparente de l’Etat, à la bonne gouvernance, à la démocratie pluraliste que les autorités actuelles du pays semblent vouloir s’en prendre.

Enfin, le CCF exige la libération immédiate du journaliste Maka Gbossokoto et demande avec insistance aux autorités centrafricaines de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir sa sécurité physique et psychologique ainsi que son droit à l’exercice libre de son métier.

Fait à Paris, le 10 juillet 2004

Le Président du CCF,

Sylvain DEMANGHO

Contacts

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Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 19