LA DEMOCRATIE ELECTORALE ET LES DEFIS DE LA TRANSFORMATION CENTRAFRICAINE

Par Jean-Pierre REDJEKRA, Vice-Président du P.A.T.R.I.E

La frénésie  électorale s’amplifie jour après jour et les spéculations sur les candidats, les regroupements « tactiques et stratégiques » derrière l’homme « providentiel », les injonctions réitérées de la communauté internationale et de l’Union Africaine conduisent à ce que nous allions aux élections présidentielles, législatives et municipales (si ces dernières ne sont pas repoussées aux calendes grecques, puisqu’il n’y en a pas eu depuis 1988). Au cours de cette année 2004 un référendum constitutionnel et les opérations préélectorales vont accaparer l’actualité nationale. Apparemment, la démocratie est en pleine « renaissance » puisque les suffrages populaires seront sollicités, mais en réalité qu’en sera-t-il ? Avant, pendant et après les élections, quelle prise en compte des aspirations du peuple intègreront l’action des leaders politiques ? Quels moyens et quelles méthodes réalistes entendent t-ils mobiliser pour parvenir à la réalisation des promesses électorales ? Enfin, la démocratisation tant proclamée qui se fonde sur la légitimité électorale, générera t-elle (cette fois ci) les indispensables transformations socioéconomiques (prenant appui sur notre culture et participant à notre fierté nationale et africaine) ?

 L’aboutissement  programmé de la transition est le retour à la légalité constitutionnelle par un pouvoir fort de sa légitimité. Les heureux élus à divers niveaux auront un mandat représentatif. Nous souhaitons que tous les compatriotes contribuent à lui donner du sens, et c’est pourquoi nous porterons à priori des critiques sur le caractère véritablement « démocratique » du processus électoral. Par ailleurs, nous pointerons quelques défis de nature à favoriser durablement la transformation centrafricaine, si nous ne voulons pas que la nation perde définitivement avec nous son identité.

 

Avant les élections proprement dîtes…

La compétition électorale est déjà pipée.

 Le commun des centrafricains sait qui sera le vainqueur de ces élections. On se contentera seulement de jauger le niveau de fraude, de la non-transparence et d’identifier les manifestations de l’inégalité de chances entre les candidats. Dépenser autant de milliards de CFA que nous n’avons pas par nous-mêmes, pour un vote où le bulletin déposé dans l’urne sera une façade d’_expression populaire, interpelle.  Les choses se dérouleront de la sorte dans une large mesure. Des indices concordants amènent à penser que la donne politique au sommet de l’Etat ne changera pas.   Nous prenons date avec quiconque défend le contraire de cette affirmation pour l’avenir. Plus globalement, la crédibilité des leaders politiques de gouvernement continuera à désabuser un peuple décidé à sortir du dénuement, de la fatalité des maladies et de l’absence de liberté. Un début de réponse réside dans la capacité à formaliser un consensus national durable.

     

Le problème du « consensus mou » de l’après 15 mars 2003 devrait nous interpeller dès aujourd’hui.

Notre classe politique « traditionnelle » comprendra t-elle un jour que dans un pays comme, en panne d’autorité de la loi, en quête de sens, et enfin dans la difficulté concrète de créer des richesses au profit de ses populations, il faudra cultiver sur un certain nombre de sujets, le consensus vrai et sincère : sécurité, éducation, santé… Le consensus dont il est question n’est pas l’unanimisme. Il est le fruit construit après négociation  et qui prend appui sur ce que nous avons en commun de manière irréductible. Le consensus a pour objet la pérennisation  des conditions de base pour l’émancipation de l’homo centrafricanus et le rayonnement de notre terroir. C’est pourquoi on se permet d’insister par exemple sur la nécessité vitale de dégager une philosophie et des moyens en vu d’assurer la protection de nos citoyens et de toute personne invitée à entrer sur notre territoire. Les compatriotes ont le devoir de concourir  à cette entreprise, mais c’est d’abord une responsabilité politique que de concevoir et de réaliser les conditions du retour de la quiétude sur toute l’étendue du territoire. La légitimité interne est tirée de cette responsabilité théorisée depuis Thomas HOBBES dans le Léviathan. Si nous nous dotons d’une organisation politique, c’est que nous attendons d’elle un certain nombre de missions d’intérêt général. La légitimité interne est cette adhésion populaire déléguée par le peuple pour une durée déterminée et qui prend du sens lorsque les politiques se révèlent capables d’accomplir des progrès palpables pour nos populations, pour nos travailleurs et pour nos jeunes. La légitimité interne doit précéder la légitimité externe sans la nier. Cette dernière apparaît comme un autre « archaïsme » de la démocratisation centrafricaine.

 

La classe politique « traditionnelle »

 (celle qu’on a vue à l’œuvre aux affaires de la République et dont l’échec est manifeste) est encline en permanence, à pratiquer le pire « aplaventrisme » pour s’assurer du soutien de Paris ou de toute autre métropole « influente ». Nous ne dénions pas que dans la conquête du pouvoir, il y a une dimension externe. Nous plaidons simplement qu’il faut être en synergie, en fusion avec les siens. Ainsi on pourra créer complémentairement les facteurs de la réussite politique. Elle devra toujours être tournée vers l’intérêt du peuple et du pays comme le recommande un authentique africain : MAWAKI Chango qui disait lors d’un forum sur l’intégration africaine « …La dignité de l’Afrique quant à sa place dans le monde … est l’intérêt de ses peuples d’abord » (in www.centrafrique.com/integration/htm ).

 Tirant les leçons de l’histoire récente de la R.C.A, nous disons aux électeurs, méfiez-vous de nos « ténébreux » hommes et femmes politiques capables de faire bombarder des quartiers entiers remplis de civils par des forces étrangères ou nationales, (ou de cautionner pareilles positions défendues par le chef), ou encore inaptes à résister aux sirènes des « bailleurs de fonds », pour nous faire subir des « serrages de ceintures » dont l’efficacité n’est même pas une garantie pour l’émergence de nos économies. Il faut bien savoir que les U.S.A détiennent le record inégalable de déficit budgétaire, en milliards de dollars. De même le dogme de la libéralisation des entreprises publiques en Afrique subsaharienne ne comporte pas une garantie d’efficacité économique, et encore moins sociale. Rappelons-nous que la crise économique et son cortège de malheurs poussent beaucoup d’entre nous à se résigner et d’autres voient leur survie à travers un exil incertain. Cela ne peut continuer indéfiniment.

 

L’attitude recommandable avant ses élections est d’exiger dans nos formations politiques et autres organisations de masse, la participation au choix de nos leaders, une authentique démocratie interne en somme.

 Faute de quoi, nous paierons tous, tôt ou tard notre figuration. La manière peu démocratique avec laquelle fonctionnent la plupart des partis politiques préfigure qu’une fois au pouvoir, les leaders ne seront pas les meilleurs exemples de démocratie. Il suffit si vous désirer être convaincus davantage de voir  combien de corrompus, d’assassins, d’incompétents et de détourneurs de biens publics sont protégés et propulsés par certains leaders en mal de doigté et de lucidité. Ce n’est pas à une chasse aux sorcières qu’il faut procéder, mais il faut relever le niveau de dissuasion. A cet égard, on ne peut pas dire que l’actuelle transition ait fait manifestement progresser les choses dans le bon sens. Il est quand même effarant qu’au nom de la « réconciliation » nationale des personnalités en délicatesse avec la justice ou même condamnées sont promues à des postes de responsabilité. La crise de confiance envers les hommes politiques a d’autant plus été aggravée, mais qui d’autres que nous-mêmes relèvera le défi de la classe politique, « obstacle majeur à la transformation centrafricaine et même africaine »? Toutes les couches sociales ne doivent pas hésiter à décrypter les messages des candidats et se faire entendre. Notre participation vigilante aux opérations électorales lui donnerait peut être un caractère rigoureux. Et si cela ne suffisait pas ?

 

Pendant les élections centrafricaines de 2005 

Quoi qu’il en soit, la candidature du Président BOZIZE est « probablement certaine », il a d’ailleurs déjà brigué la magistrature suprême. La vraie question aurait du être : « cette fois vous présentez-vous » ? Honnêtement, sa participation à la compétition électorale déteindrait sur la transparence et  l’équité du vote présidentiel, et même législatif. C’est son libre-arbitre qui le grandira ou ne le grandira pas, grandira notre pays ou ne le grandira pas, grandira l’Afrique ou ne l’a grandira pas.

 Il y a un autre élément de préoccupation  qui touchent les autres candidats. Ils  seront encore à peu près les mêmes que nous avons eu depuis 20 ans ou plus. Nous  sommes curieux de prendre connaissance de leur projet pour la Centrafrique. Notre conviction est néanmoins établie, avoir à cœur de développer, de réformer et de transformer la Centrafrique, par les centrafricains eux-mêmes, en combinaison avec les apports extérieurs appropriés n’est pas leur point fort en général. Tour à tour ou ensemble, ils ont cautionné les incohérences politiques de DACKO I, le pouvoir autocratique et sanguinaire de BOKASSA, les dérives tribalo régionalistes et gabégiques de KOLINGBA, la démagogie illusionniste et le faux patriotisme de PATASSE et enfin l’inefficacité de la gouvernance du binôme BOZIZE-GOUMBA. Le réquisitoire contre nos hommes politiques est une redîtes mais se situe dans une perspective qu’on peut formuler sous forme de question : pour que notre pays ait un nouveau souffle, il faut un renouvellement de son personnel politique (entre autres facteurs), des pratiques de gouvernement, et les futures élections seront t-elles une occasion pour amorcer cette tendance ?

 C’est un véritable APPEL à chaque centrafricaine et chaque centrafricain, en son âme et conscience, de prendre le risque légitime de « candidater » aux échéances ou de participer de la manière la plus active possible, pour renforcer notre camp. Il rassemblera celles et ceux qui sont déterminés à changer la vie de nos quartiers et nos villages, d’accaparer des sièges à l’assemblée nationale dans le seul but de se battre pour construire une gouvernance transformatrice de la République. Enfin, il faut un Homme de conviction pour accéder à la magistrature suprême dans l’unique dessein de se sacrifier pour impulser des orientations porteuses de progrès. C’est aussi par le haut que la garantie sera accordée par le chef de l’Etat,

à toute initiative publique ou privée, destinée à relever les défis qui se posent à nous, années après années. Ce message concerne les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux qui ne se sont jamais inscrits véritablement dans une démarche politique et (ou) partisane. Si nous avons été réduits à cautionner un coup d’état, c’est parce que les voies constitutionnelle et politique n’ont pas été porteuses de sortie de crise. A vrai dire, de nombreux députés de la précédente législature étaient « sensibles » aux enveloppes des émissaires du président déchu  PATASSE. L’avenir de la démocratie et de l’émergence centrafricaine dépendent de vous. Vous lui apporterez du sang neuf, de la probité, il faut le croire vraiment.

 

L’un des défis de la démocratie électorale centrafricaine est de constituer en soi un vrai départ à travers une autre gouvernance.

  Elle est quelque peu hypothéquée parce que le peuple ne votera pas une fois de plus en toute connaissance de cause. Tant de crimes économiques et de sang n’ont pas été jugés, de même quand tous les groupes politiques qui ont gouverné la R.C.A (le RDC et le MPLC) s’arc-boutent à l’idée de faire un inventaire critique et courageux de leurs actions à la tête de l’Etat. En l’occurrence, le frère président KOLINGBA et le chef charismatique du MLPC PATASSE n’ont jamais souffert d’une contestation réelle. Dès lors qu’un son de cloche différent s’exprime dans le parti, les diatribes et les intimidations fusent. Il y a comme un air de parti unique ou de pensée. Pourtant l’horizon politique de notre pays doit se clarifier pour que nous aboutissions un jour à un appareil politique au service du peuple, sur toute l’étendue de notre immense et riche territoire. C’est pourquoi il devient urgent de penser les exigences pour bâtir des alliances éventuelles dans le cadre des élections à venir. Il ne s’agit pas de les dicter mais de susciter la discussion et la décision à cet égard. Il ne faudra pas attendre l'après élections…

 

Après les élections     

La stabilité politique et institutionnelle qui ne signifie pas « éternisation » au pouvoir, doit faire partie du « consensus » que nous évoquions au début.

 Elle ne veut pas implicitement dire « blanc seing » à celui qui sortira des « urnes », si transparentes soient t-elles ! Elle a un sens tout simple, accordons-nous sur l’idée que « le gouvernement gouverne » et que «  l’opposition s’oppose » dans le respect de chacune de ces fonctions indispensables à l’émergence démocratique centrafricaine. La stabilité politique n’est pas un luxe dans un pays comme le nôtre où tout est à construire, cependant l’efficacité gouvernementale en est le corollaire incontournable. On ne peut promouvoir une gouvernance qui conduit la République à son délitement, à son effacement et à sa perte.

 On imagine qu’au lendemain des élections, une recomposition de l’échiquier politique s’effectuera dans le cadre de la nouvelle législation sur les partis politiques. Autant il faudra que le pouvoir gouverne, autant il sera fondamental que l’opposition l’interpelle, reste capable de penser les alternatives à ce qui se fait. Nous souhaitons que nos nombreux amis dont ceux du PATRIE(*) s’investiront dans le champ de l’opposition dans le but de préparer l’avenir. Là encore se présente à nous un autre défi pour assurer une transformation radicale de la société centrafricaine. Dès maintenant,  pointons un enjeu qui sera essentiel à nouveau sur le tapis après les élections de 2004-2005, celui de la création des richesses, facteur de mieux être de la communauté nationale et du mieux vivre ensemble des centrafricains, réconciliés avec la politique.

 Loin de réduire l’enjeu économique et financier à l’épineux dilemme de la couverture des dépenses de souveraineté : salaires, pensions de la fonction publique, bourses, contributions financières aux internationales auxquelles nous appartenons, budget de fonctionnement de l’Etat et des collectivités…, c’est la capacité des institutions publiques à créer les conditions d’une productivité forte et génératrice de ressources pour les « caisses de l’Etat » qui devrait être le sujet central de la campagne électorale. Quant à la mobilisation des centrafricains dans le domaine des affaires, du commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies, il appartient aux pouvoirs publics de le promouvoir. Il en est de même pour la confiance à susciter auprès investisseurs étrangers. Une « économie » comme la nôtre ne peut se dispenser de capitaux, de ressources technologiques et d’expertise nationale ou étrangère, même en provenance de l’extérieur. Aucune économie dans notre monde ne peut vivre et s’épanouir en restant en autarcie. Tous ceux qui aspirent au suffrage universel doivent non seulement connaître notre pays. Se préoccuper de l’Homme centrafricain, le considérant comme la finalité de toute action. Par exemple le domaine économique apparaît comme essentiel. La question serait de savoir que vaut réellement (y compris en terme de potentiel), l’économie nationale dans l’environnement continental et dans le monde ? On ne peut pas se contenter de l’impuissance politique à laquelle on nous a habitué sur cette question et comme sur d’autres. Par exemple les conseils de ministres en direct à la radio où les principales autorités de la transition avouent prendre la mesure de la difficulté à résoudre les problèmes. Ou encore la proposition de certains délégués au dialogue national de faire revenir les coopérants français, seuls aptes d’après eux à assurer une bonne administration. En tout cas la préoccupation économique doit être supra partisane, même si la liberté est laissée à chaque entité et à chaque personne d’y répondre. Concrètement quelques questions meublent ce débat : quel est le sort réservé à terme aux cultures d’exportations (coton, café, tabac) ? L’agriculture « poumons de l’économie centrafricaine » mais aussi de son « développement » correspond t-elle à un slogan pieu ou projette t-elle par ce discours officiel un plan de diversification des productions (tant par rapport aux besoins intérieurs ou pour prendre des parts de marchés à l’extérieur) ? Le potentiel du sous-sol centrafricain, une fois inventorié, recèle t-il de possibilités d’exploitation susceptibles de profiter aux populations par le biais notamment de l’édification d’infrastructures d’éducation, de santé et routières…

 

Les programmes électoraux et les débats de la campagne devraient se centrer dans cette perspective économique et sociale.

 Il conviendrait d’entretenir notre peuple sur le thème de la mondialisation, ce concept qui paraît si lointain, alors qu’il a des incidences sur notre politique nationale. C’est un autre défi de la transformation centrafricaine que de développer une pédagogie de la mondialisation qui sert et dessert nos intérêts. Elle sert nos intérêts lorsque tente de s’établir  de nouvelles règles du jeu dans le commerce international. Il faut bien dire que le coton produit par les paysans centrafricains subit par exemple l’expansion des autres pays producteurs comme la Chine. Quant aux pays acheteurs, ils ont à là fois la maîtrise des cours mondiaux et de la monnaie.  De là à faire entendre raison au paysan, qu’il faut également penser à diversifier les produits de l’agriculture destinés à l’exportation et à la consommation locale, les choses lui paraîtront  plus évidentes. La mondialisation nous dessert, car elle est à certains égards injuste. Il n y a toujours pas une décision applicable à ce jour sur la question des subventions à l’agriculture. Dans les pays riches, y compris aux USA et en Europe, les agriculteurs bénéficient de subventions. Ces puissances occidentales tannent nos gouvernements de « libéraliser » nos agricultures et par conséquent de ne pas investir le moindre argent public. Les caisses de stabilisation et de péréquation servaient d’outils de régulation au profit des paysans autrefois. Quel encouragement pour cette grande partie de nos populations qui travaille dans des conditions difficiles, et qui ne sont si peu reconnues ? Il en est de même sur les ambiguïtés qu’entretiennent les grandes puissances sur l’accès à leurs marchés, pour les productions issues des agricultures des pays du sud. Là encore, il y a un défi formidable, celui de créer de méga solidarités entre les agriculteurs des pays africains et du sud. Il faudrait commencer par structurer des organisations paysannes crédibles par filière dans notre pays …

 La capacité à résoudre la contradiction économique est primordiale dans le choix des futurs élus dont notamment le Président de la République à venir. En l’occurrence nous faisons un rêve, qu’aucun candidat ne se permette par démagogie de dire qu’il est l’homme « providentiel » ou « l’envoyé de Dieu », et qu’il suffira de l’élire pour que de ce seul fait « il promette de débarquer avec des caisses d’argent donner généreusement par les pays amis », comme disait un célèbre cadre du MLPC « nguinza â ga paanh (*)… »…Nous pensons que la démocratie électorale ne suffit pas à elle seule à transformer la vie de nos populations du jour au lendemain. Elle ne doit pas demeurer une façade de démocratie, de pluralisme ou de citoyenneté. Les élections peuvent être ce moment de rencontre entre la Centrafrique « prétendue élitiste » et le Centrafrique des villages, des villes, des jeunes et des vieux, des fonctionnaires et des paysans… » pour amorcer ensemble les batailles du futur. Elles seront culturelles (redonner du sens à notre société), économiques (créer suffisamment des richesses pour tous), et politique (être le moteur du changement et non l’obstacle au progrès. Pour cela, il faut des hommes et des femmes de toutes conditions, des villes et des villages, viscéralement épris de patriotisme et qui s’engagent dans tous les domaines et principalement dans l’action de gestion de la cité. Au-delà des habituelles élections en trompe l’œil, il faudra davantage imprimer de nouveaux sens à la démocratie, une démocratisation apte à relever les défis de la transformation centrafricaine et africaine. A défaut nous sombrerons tous de près ou de loin, comme des nations sœurs en situation de guerre civile…rien que la paix civile sera inaccessible.

 

Nantes, le 10 août 2004.

 Jean-Pierre REDJEKRA

Vice-président du P.A.T.R.I.E

Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 19