Journalistes menacés, journalistes poursuivis par les autorités centrafricaines

 

La presse privée centrafricaine en grève de protestation

La presse privée centrafricaine a décidé d'observer jeudi une grève de trois jours pour protester contre "l'acharnement aux fins de bâillonnement" dont elle s'estime l'objet de la part de pouvoirs publics.

Le Groupement des éditeurs de la presse privée et indépendante de Centrafrique (GEPPIC), interrogé par l'AFP, s'est déclaré "scandalisé par l'arrestation arbitraire et illégale" du directeur de publication du quotidien Le Démocrate, Ferdinand Samba, dit "Cardoso de Meillot".

Il "exige la libération sans condition" de ce journaliste interpellé le 9 mai. Deux autres directeurs de publications indépendantes ayant publié des articles mettant en cause le président Ange-Félix Patassé, sont par ailleurs sous le coup de mandats d'amener.

Le procureur de la République de Bangui, Firmin Feindiro, a pour sa part estimé que "la justice doit prendre ses responsabilités avec fermeté dans la légalité en vue de discipliner les journalistes véreux".

La présidence centrafricaine a refusé jeudi d'intervenir en faveur des trois journalistes, comme le lui demandait l'organisation

Reporters sans frontières (RSF), en invoquant le principe de la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire.

Au début de l'année, le président Patassé, s'était emporté contre la presse privée de son pays qu'il avait accusée de s'enfoncer "dans un magma de boue puante". "La récréation est terminée", avait-il promis.

Une visite de RSF, en janvier à Bangui, avait semblé apaiser les tensions entre presse privée et autorités centrafricaines.

Elle avait constaté des manquements de part et d'autre et formulé des recommandations.

(BANGUI, 12 mai, AFP)

 

Reporters Sans Frontières demande à M. Patassé d'intervenir en faveur de trois journalistes

L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a demandé mercredi au président centrafricain Ange-Félix Patassé la libération "immédiate" d'un journaliste gardé à vue depuis mardi à Bangui et la levée des

mandats d'amener délivrés contre deux autres de leurs confrères.

Le directeur de publication du quotidien indépendant Le Démocrate, Cardosso de Meillot, est en garde à vue depuis mardi après-midi dans les locaux de la police judiciaire pour un article intitulé "Patassé peut-il prétendre à une aide extérieure?", a-t-on indiqué mardi de source policière à Bangui.

Le directeur de publication du journal Vouma (indépendant), Raphaël Kopessoua, est quant à lui recherché en raison d'un

article affirmant l'ancien directeur de l'antenne de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC) à Bangui, limogé à la suite d'un scandale financier, "porte la croix de Patassé" dans cette affaire.

Zosse Judes, directeur de publication de L'hirondelle, autre journal indépendant, est également recherché pour un article dont la teneur n'a pas été précisée.

Dans un communiqué transmis à l'AFP à Libreville, RSF "rappelle, sans se prononcer sur le contenu des articles incriminés,

que la République centrafricaine a ratifié le pacte international relatif aux droits civiques et politiques qui garantit (...) la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce".

(LIBREVILLE, 10 mai, AFP)

Actualité Centrafrique - Dossier 2