S.E.M. L'AMBASSADEUR DE LA JAMAHIRYA DE LA LIBYE VICTIME D'UN BRAQUAGE

Les armes continuent à tonner et a détonner dans les rues de Bangui. Les règlements de comptes entre individus, les braquages généralement imputés au "godobés", certaines forces de l'ordre aux gâchettes faciles, sans oublier les tristement célèbres "zarguinas", font régner la terreur. La MISAB n'aura jamais fini avec le ramassage des armes, d'autant plus que la redistribution en d'autres endroits du pays continue. L'on ne peut s'amuser avec le feu éternellement sans se brûler. Il y a risque qu'un enfant imprudemment retourne la boule de feu contre soi ou contre le voisin immédiat. Le jeu est trop dangereux. L'effet boomrang se produit fatalement : hier, "des photos qui parlent", aujourd'hui, un diplomate qui a risqué sa vie... - V.B.

Le mardi 29 août 2000, aux environs de 19 heures, son Excellence Ambassadeur, Haut représentant de la Jamahirya Arabe de la Libye en Centrafrique a été victime d'un braquage par les malfaiteurs qui lui ont ouvert le feu. Selon les témoins, la victime qui se rendait au super marché sis au Relais Sica a été surpris, au moment où il s'apprêtait à monter dans sa voiture que les gangsters qui sont venus se jeter sur lui et lui ont tiré les balles sur le corps aux différents endroits. Il s'est écroulé sur le champ. Les assaillants sont montés dans la voiture VX de la victime et ont pris la fuite dans une destination inconnue. Tandis que M. l'Ambassadeur se tordait de douleurs et gisait par terre, baigné de sang.

Pendant ce temps, ceux qui se trouvait sur les lieux, pris de panique certains ont fuit tandis que d'autres étaient au placage au sol. Ce fut la débandade totale. Car le film a été si brusque et n'a duré que quelques fractions de seconde. Les braqueurs bien organisés étaient constitués en bande tous tenaient des armes. Il a fallu attendre encore pendant longtemps après leur départ pour que les gens se remettent et que la police se débarque sur les lieux. L'Ambassadeur a été conduit à l'hôpital pour recevoir les soins d'urgence. En ce moment il y demeure encore parce que son état nécessite des soins intenses afin de tenter de lui sauver la vie.

Finalement que peut-on dire. Au moment où la République Centrafricaine tente de penser ses plaies des mutineries, où elle s'efforce de se remettre peu à peu, renouant avec les pays amis ce sont les braqueurs qui s'affirment, défiant ainsi les autorités.

Aujourd'hui les populations tant de Bangui que celles de l'arrière pays ne vivent plus en paix. Les braquages à main armée s'opèrent de jour comme de nuit. Après avoir braqué les pauvres petits vendeurs de pain, d'arachide, de pousseurs, etc. c'est maintenant au tour de nos hôtes de marque que les braqueurs se dirigent.

Les représentants diplomatiques à travers lesquels, la RCA entretient des bonnes relations diplomatiques. Est-ce une manière de défier les autorités centrafricaines ou seulement de les mettre à l'épreuve ? Le fait qu'un diplomate Haut représentant d'un pays ami accrédité auprès de la République Centrafricaine soit braqué ; et plus particulièrement son Excellence M. l'Ambassadeur de la Libye soit visé interpelle nos réflexions. Car il ne fait pas de doutes qu'aujourd'hui le Président Libyen Mohamar Kaddafi est le père initiateur du postulat de " l'Unification des pays africains ". Il ne faut pas que les lobbyings internationaux de la mafia utilisent la voie de leurs terroristes, pour brouiller les bonnes relations diplomatiques qui lient la Libye à ses pairs. Plus encore la RCA ne doit pas être utilisée comme le cobaye d'expérience. Laissez la libye tranquille ravitailler la RCA en carburant. Par ailleurs, si c'est le cas d'un braquage, la RCA est devenue finalement le berceau de toutes violences de la barbarie et du non respect des droits humains. A cela faille-t-il déclarer la RCA un Etat d'urgence puisque les armes continuent de circuler dans les quartiers et que les porteurs s'en servent pour braquer les paisibles citoyens. Avec la recrudescence de ces braquages qui visent maintenant les hôtes de marque de la République Centrafricaine, Mazangué ne se fait plus parler de lui. Serait-il déjà au bout de ses forces ?

Prince Quentin Dondia

(CENTRAFRIQUE MATIN N°020 DU 31 AOUT 2000, page 4)

NDLR : L'Ambassadeur a voyagé dans l'avion, "vol spécial" sur Tripoli hier 30/8/2000 à 10h. (Vol qu'empruntait le Président Patassé pour un périple via Tripoli).


L'ambassadeur de Libye en Centrafrique grièvement blessé dans un attentat

L'ambassadeur de Libye en centrafrique a été victime d'un attentat et grièvement blessé par balles tôt mercredi matin à Bangui, a annoncé dans la soirée le ministre centrafricain de l'Intérieur, le colonel Maurice Régonessa.
Selon le ministre, l'ambassadeur Al Senoussi Al Dawab a été blessé par balles notamment à l'abdomen et à la cuisse lors "d'un attentat commis par des individus non identifiés". L'agression s'est déroulée en sa résidence de Bangui.
Intervenant à la télévision nationale, le colonel Régonessa a déclaqré que "Dieu merci, (l'ambassadeur libyen) a la vie sauve". "Le gouvernement condamne cet acte odieux et ses auteurs seront recherchés, poursuivis et condamnés", a-t-il poursuivi.
Le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC, parti au pouvoir) a, par la voix de son deuxième vice-président, Gabriel Jean Edouard Koyambounou, "condamné cet attentat" et réclamé que ses "auteurs soient recherchés et condamnés".
Les responsables de la police nationale, notamment le commissaire Louis Mazangué qui dirige l'Office central de répression du banditisme (OCRB), ont évoqué la thèse du "crime politique".
Cette agression, ont-ils noté, est intervenue à quelques heures du départ du président Ange-Félix Patassé pour la Libye, où il doit effectuer une visite dont l'objet et la durée n'ont pas été précisés.

(AFP, Bangui, 3O août 2000 - 22h36)

 

NDLR : Grièvement blessé à l'abdomen et dans les jambes, l'Ambassadeur, son Excellence Al Sanoussi Awad Abdallah, a succombé, apprend-on, dans la soirée du vendredi 1er septembre 2000.
Le président Patassé, actuellement en visite en Libye, a condamné vendredi depuis Benghazi cet "attentat perpétré par les valets de l'impérialisme", faisant ainsi allusion aux partis centrafricains de l'opposition pro-occidentaux, selon les observateurs.


Actualité Centrafrique - Dossier 2