Echec au circuit international de blanchiment d'argent sale au siège de la Banque centrale à Younde, Cameroun.

 

Tout a commencé le 25 janvier 2000. Sans doute, un coup du siècle! L'esprit reste pétrifié quand on avance le chiffre attesté de l'opération financière préparée : 500 millions de dollars soit près de 300 milliards de francs CFA. "Placé" pour une durée de trois ans à compter du "20 décembre 1998" au "20 décembre 2001", l'argent devrait rapporter des intérêts sur la base d'un taux fixé à 7,5 % par an.

L'opération consite à donner un ordre de transfert qui vaut garantie. Le bénéficiaire à Bangui étant Gaetano Tangorra qui agit au nom de quelqu'un d'autre. Le reste suit un circuit très compliqué depuis la société Martwell Investisment à Okala en Floride (Etats-Uns), via l'Italie, Centrafrique (Bangui), jusqu'à Oman dans le golf.

Une maladresse technique et une incompétence des opérateurs ont permis à la direction de la Banque Centrale de se rendre compte du remue-ménage informatique, ainsi que du volume de la somme qui ne passait pas inaperçu (500 millions de dollars).

Selon les statuts de la banque centrale, une somme de cette envergure devait recevoir l'aval des hautes autorités administratives de la banque avant d'être transférée, tel n'a été le cas.

Il y a un peu plus d'un an, c'était la Banque de France qui exerçait l'opération de transfert; mais la tâche maintenant revient au Service juridique de la banque.

Plusieurs questions se posent. A quel niveau une telle opération a été décidée ? Quels sont les commanditaires ? Quelles sont les différents niveaux de responsabilité ? L'enquête seule le déterminera .

L'opération s'est soldée par un échec. Personne n'a rien "touché", mais des dégats ont été commis. Une enquête est diligentée et le Conseil d'Administration prévoit une réunion qui se tiendra le 30 mars à son siège à Yaoundé. Il y a fort à parier que des "têtes vont tomber".

Victor BISSENGUE

28 février 2000

(A suivre..)

Actualité Centrafrique - Dossier 2