Débat à l'Assemblée nationale sur la motion de censure suspendu en raison d'un malaise du Premier Ministre Anicet Dologuélé

 

Un débat général sur une motion de censure déposée vendredi contre le gouvernement par 45 députés de l'opposition sur les 109 de l'Assemblée nationale centrafricaine a été suspendu mercredi en fin de matinée raison d'un malaise du Premier ministre, a constaté un journaliste de l'AFP.

Au cours de son exposé de défense et d'explication, aprés la lecture du texte de la motion, M. Anicet-Georges Dologuélé été pris d'un malaise et a demandé au président de l'Assemblée nationale Luc Appollinaire Dondon Konamambaye, " minute d'interruption" de séance.

Son état ne s'améliorant pas, le président de l'Assemblée a alors décidé de suspendre le débat parlementaire en cours reprendra "après rétablissement du Premier ministre", à une date qui n'a cependant pas été fixée.

Le Premier ministre a été alors transporté dans une clinique privée de la capitale.

Vendredi 14 avril, 45 députés sur les 50 de l'opposition avaient déposé une motion de censure contre le gouvernement

Dologuélé qu'ils accusent notamment de "ne plus servir les intérêts du peuple centrafricain et qui, de surcroît, s'est coupable de complicité de malversations massives".

Selon la constitution centrafricaine, une motion de censure doit recueillir au moins les deux tiers des voix des députés pour être adoptée.

Certains députés du Mouvement de Libération du Peuple centrafricainau pouvoir) pourraient être tentés de joindre leurs votes à ceux de l'opposition pour contraindre M. Dologuélé à la démission, estiment les observateurs.

Une marche de protestation contre la motion de censure de l'opposition avait été prévue par la Jeunesse du MLPC. marche, qui devait avoir lieu lors du débat parlementaire n'a pas eu lieu, faute de participants, a constaté l'AFP.

Le gouvernement "d'ouverture" de M. Dologuélé-2 avait dès sa formation en novembre fait l'objet d'une polémique, les "durs" MLPC, dont certains députés, le jugeant trop peu représentatif de leur mouvance. Les critiques s'étaient avec les récents scandales politico-financiers impliquant des membres du gouvernement.

Prenant enfin en compte ces observations, le Premier ministre centrafricain a procédé lundi matin à un remaniement partiel de son gouvernement en nommant notamment au ministère de la justice d'un magistrat, Antoine Grothe, qui remplace Denis Wangao Kizimalé.

(AFP, BANGUI, 19 avril )

 

NDLR : Nous apprenons dans la soirée du 19 avril que les débats reprennent à l'Assemblée nationale le jeudi 20; la motion de censure pourrait passer au vote soit le même jour soit le lendemain (vendredi 21 avril 2000).

Par ailleurs, le gouvernement décide de verser immédiatement quatre mois d'indemnités aux parlementaires en compensation partielle des retards cumulés (treize mois selon certaines sources).

Actualité Centrafrique - Dossier 2