Pénurie de carburant : ultimatum de la compagnie aérienne Inter-Flight à l'Etat centrafricain

Depuis quelques jours des rumeurs persistantes alimentent les conversations des banguissois relayées par les journaux en place. Des rumeurs qui évoquent parfois des tentatives avortées de coup d'Etat ou de dissolution imminente du Gouvernement Dologuélé ou son remaniement. Ces rumeurs n'ont pas encore été confirmées ni infirmées par les autorités centrafricaines.

Dans la foulée, d'autres rumeurs font état d'une disparition d'un avion chargé de carburant en provenance de Douala. Mais cette information a été vite démentie par M. Kouloumba, le Président du Comité de gestion des dons de carburant. Il disait qu'il n'y avait pas eu crash d'avion mais plutôt d'un détournement d'avion avec sa cargaison à cause du non respect des termes du contrat signé entre la compagnie aérienne Inter-Flight chargée de transporter le don libyen de carburant et la RCA.

Selon Kouloumba, le nombre de rotations de l'avion prévu dans le contrat est de 180 mais pour des raisons du coût élevé du transport aérien, il a été réduit à 10. Il faut noter que compte tenu des tensions politiques et sociales qui entourent cette crise de carburant, le Président de la République a décidé de ne pas hausser les prix du litre de carburant à la pompe pour ne pas jeter de l'huile sur le feu. Une des raisons pour lesquelles, le reste du don de carburant sera acheminé par voie terrestre

Devant cette situation, il y a quelques jours, la compagnie Inter-Flight a lancé un ultimatum de 48 heures à l'Etat centrafricain pour qu'il lui verser 200000 $. Comme, le Gouvernement centrafricain n'a pas donné suite à cet ultimatum, la compagnie a bloqué 115 tonnes de carburant jet. En réaction, le gouvernement centrafricain a porté plainte contre cette compagnie dont l'avion en question serait immobilisé à Douala.

En ce qui concerne la pénurie de carburant, si la situation n'est pas encore redevenue tout à fait normale, elle s'est beaucoup améliorée depuis mardi. En fait, il y a encore des problèmes pratiques dans la gestion du carburant dont les importateurs sont devenus nombreux. Conséquences, les stations services sont souvent approvisionnées très tard dans la journée ce qui cause en partie des files d'attente à partir de midi. Pour sa part, le comité de gestion soutient que la quantité livrée chaque jour aux stations services équivaut à la consommation journalière de Bangui. Mais ce que le comité a oublié de dire, c'est que la pénurie de carburant ne s'est pas limitée qu'à Bangui. Comme il y a du carburant à Bangui, les gens s'en procurent dans des fûts pour aller le vendre plus cher en provinces où la crise sévit encore. Cette situation donne l'impression que la pénurie n'est pas réglée à Bangui malgré la quantité normale mise sur le marché quotidiennement.

Par ailleurs, M Kouloumba a indiqué que les projets de construction des dépôts de Bocaranga et de Bambari pourraient être relancés grâce aux retombées financières des dons de carburant.

Henri GROTHE

Samedi, 22 juillet 2000

Précision : Henri Grothe précise qu'il n'est pas auteur du document ci-dessus (Pénurie du carburant: ultimatum…) diffusé sur le réseau Kodro; mais c'est plutôt une production de SingaNet. - Date: Mon, 24 Jul 2000 14:26:47 +0200


Actualité Centrafrique - Dossier 2