PENURIE DE CARBURANTS EN CENTRAFRIQUE

 

Il n'y a plus de carburants en Centrafrique ! C'est le sujet principal de conversation de la fin du mois de mai 2000 qui dure jusqu'à ces jours. Personne n'ose avancer une date de retour des camions-citernes qui sillonnaient naguère les routes. On assiste à la flambée des prix - et l'on peut facilement imaginer les conséquences au niveau des hôpitaux, dans l'acheminement des produits de première nécessité, ou simplement des déplacements des personnes qui regagnent leur poste de travail, qui circulent dans les villes, qui se promènent...

De très longues files d'attente interminables sont constatées aux pompes où on soupçonne encore la présence de quelques gouttes de la matière indispensable pour l'homme de la fin du 20e siècle. C'est un phénomène cyclique bien connu dans le pays : pratiquement, au même moment et tous les ans, on commence à parler de la raréfaction d'essence ou de carburants. Tantôt c'était Zongo-oil. Maintenant c'est le refus par les deux Congo de livrer le stock de carburants destiné à la République Centrafricaine; autre argument, ce sont les remorqueurs qui ne peuvent plus remonter le cours de l'Oubangui : résultat c'est la pénurie, la spéculation, le désastre économique et social.

La République Centrafricaine est un pays enclavé. Elle n'a pas de pétrole ou de raffinerie en exploitation sur son sol. Une politique énergétique qui tient compte de la survie des populations est à repenser. Des potentialités économiques importantes existent naturellement, mais cela ne saurait suffire pour répondre aux exigences du développement. Alors il y a un risque majeur pour que les centrafricains ne soient pas au rendez-vous du troisième millénaire.

Victor BISSENGUE

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Bara a ita ti kodro!

Depuis 2 jours,la capitale traverse une pénurie de carburant. Est-ce dû à une saison sèche qui n'a pas permis au barges de remonter le fleuve de l'Oubangui, comme le dise les autorité du R.D.CONGO, ou plutôt un détournement éffectuer par ces dernières, comme les accuses les autorités Centrafricaines ? Toujours est-il que les fils sont longues devant les stations services est que le prix du litre de carburant à doubler passant à 1000.F.CFA.

Sergens BOZ

(Date: Wed, 31 May 2000)

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Pénurie de carburant en R.C.A

Le Général De GAULLE disait (je cite de mémoire) "un pays n'a pas d'ami, il n'a que des intérêts".

Cependants les intérêts d'un pays ne sauraient se confondre ou être confondus avec ceux de son leader du moment ou du régime au pouvoir.

Verbiage, me répondront les gens pressés, qui veulent en découdre de suite, sans reflexion avec le premier chiffon rouge agité sous leur nez.

La "pénurie d'essence" à Bangui était attendue par les observateurs de la scène politique et économique de la RCA depuis 8 mois au moins.

Encore une fois la politique du ventre (ou "mo tè ka, mo tè gué" ou encore "la fin justifie les moyens"), ne saurait tenir de politique d'un pays fut-elle la RCA.

Notre pays a été engagé par AF Patassé, dans un soutien total à Kabila au moment fort de la crise Congolaise. A noter qu'aucun des prédécesseurs d'AFP ne s'est autant mouillé ou compromis dans les soubressauts et autres guerres civiles qui ont émaillé la vie de ce grand pays limitrophe. (On peut, au moins, leur reconnaître la prudence; pas besoin de longue démonstration, le citoyen centrafricain lamda saura en témoigner). Lorsque le vent a tourné et que le l'armée congolaise a été mise en déroute notre président s'est aussitôt rapproché des rebelles et de leur chef, M. BEMBA, faisant des rondes jambes à ses émissaires, l'assurant de sa fraternité et de sa neutralité. Trahison ! A crié Kabila repris de belle voix par les Kinois ...

La vengeance est plat qui se mange froid... Patassé en sais quelque chose. D'après vous quelle représaille le Congo (RDC) ou le Congo Brazza peut il infliger à la RCA en cas de crise ou conflit? Eh oui! Vous l'avez trouvé. Bloquez les bateaux, interdire le passage des pétroliers...

Voilà comment un pays peut être pris en otage par l'inconséquence de ses dirigeants.

Et la route, et le port de Douala ?

Voilà un autre sujet tout aussi passionnant, au coeur de la géopolitique. Du verbillage me dira l'autre... De l'action, et encore de l'action.

Dis papa, pourquoi on ne transporte pas Paris au bord de la mer ? Demanda un gamin à son père qui préparait leurs vacances sur la côte.

Oui, pourquoi ne transportons nous pas la RCA au bord de la mer ? La question serait peut-être réglée mais alors à qui laisserions nous notre cher président Ange-Félix ???

JB (Date: Wed, 31 May 2000)

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Ce midi (Aujourd'hui 1/6/2000 ) encore la ligne des taxis , véhicules prives et autres véhicules administratifs (oh comble pour les Ministres !!!) va par exemple du 4eme Arrondissement a cote du Lycée Boganda jusque sur l' avenue des martyrs croisement aéroport .

Dans ce cas comme dans tant d' autres cas de pénurie aussi, on attend les miracles, les bailleurs de fonds , le FMI , la Banque Mondiale etc....pour nous aider...

La RCA n' est pas au Rendez-vous de la mondialisation, comme je le disais dans un message il y quelques jours.

Mais encore une fois ces arguments n' engagent que moi. D' aucun dira qu' il ne faut pas utiliser ces termes car cela détruit (nuise a) la RCA (SIC)

Jean-Pierre (1/6/2000)

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Aggravation de la pénurie de carburant à Bangui

La pénurie de carburant qui frappe Bangui, la capitale centrafricaine, depuis plusieurs jours, s'est accentuée au cours des dernières 48 heures avec la mise en place d'un système de rationnement, a constaté l'AFP à Bangui.

La société de distribution des hydrocarbures en Centrafrique, Petroca, a rendu publique une note qui n'autorise qu'u approvisionnement de 15 litres de carburant par véhicule et de 5 litres de pétrole lampant par personne, afin de prévenir une rupture du stock.

Un stock de 25.OOO m3 de carburant devant approvisionner le pays est bloqué à Kinshasa, la capitale congolaise, et les autorités des deux pays se rejettent la responsabilité de son immobilisation.

Bangui affirme que les autorités congolaises ont puisé dans ce stock pour soutenir leur effort de guerre, tandis que Kinshasa assure qu'il s'agit d'une simple question de bordereaux de douane mal remplis par les Centrafricains.

En attendant, les Banguissois sont de plus en plus nombreux à se déplacer à pied, y compris les propriétaires de véhicules qui préfèrent économiser le carburant.

Certains pompistes profitent de la situation en servant, moyennant une commission, des revendeurs illégaux qui négocient désormais un litre d'essence au prix prohibitif de 2.000 FCFA (20 FF).

En province, où se jouent les éliminatoires de la coupe nationale de football, plusieurs équipes ont dû renoncer à leurs déplacements faute de carburant. De nombreux autocars assurant les liaisons entre la capitale et l'intérieur du pays sont immobilisés.

(AFP, BANGUI, 1er juin 2000 - 17h36)

Actualité Centrafrique - Dossier 2