Des pyromanes et des pompiers s'accusent dans les coulisses de l'Assemblée nationale


Des pyromanes et des pompiers s'accusent dans les coulisses de l'Assemblée nationale
Le député Jacob Gbéti, se sentant menacé de mort, écrit au Général Kolingba
GBETI, l'exemple type de MO TE KA MO TE GUE (Réaction et analyse 1)
Commentaire sur "Des pyromanes et des pompiers s'accusent dans les coulisses de l'Assemblée nationale"

Des pyromanes et des pompiers s'accusent dans les coulisses de l'Assemblée nationale (suite)


Des pyromanes et des pompiers s'accusent dans les coulisses de l'Assemblée nationale

Qui peut-il se souvenir du temps où la République Centrafricaine se pavanait
Qui peut se souvenir du temps où le centrafricain s'amusait, entretenait
Mille rapports avec le centrafricain, avec les acolytes, avec le pouvoir
Qui peut se souvenir du temps où tout le monde mangeait à sa faim
Qui peut se souvenir du temps où le pouvoir, la famille, les joyaux de Bê-Africa
Se confondaient, se mêlaient, se partageaient
Qui peut se souvenir des grands festins, des banquets, des matanga
Qui se déroulaient sans fin dans des "lando" entourés de murs épais
Qu'escaladaient des badauds curieux, contrés par les agents de sécurité
Tous les prétextes sont bons : un anniversaire, un deuil, une promotion,
Un galon, la chute d'un adversaire, le premier, le deuxième, le troisième milliard...
Moindre occasion fut synonyme de "matanga", de cérémonies au mille convives
Festoyant au rythme des musiques orchestrées par des chefs de circonstance
Le centrafricain a-t-il l'esprit court ? Aspire-t-il à la paix ? Joue-t-il sérieusement ?
Croit-t-il à un avenir ? Pour lui, pour ses coreligionnaires, pour ses enfants ?
A-t-il un idéal ? Au contraire serait-ce de l'insouciance, la démission ?
Et le reste, un pur jeu de hasard, de combinaisons, d'autodestruction.

Mais, comment comprendre, dans un pays si vaste et peu peuplé, si riche,
Oui, riche, car il ne faut pas se tromper!
Que tout le monde veuille se mesurer, mesurer son audience personnelle ou clanique,
Etre le seul bâtisseur du pays, l'unique commerçant,
Sans assistant, sans apprenti, sans concurrent, sans tolérance ?
La magouille, la pagaille, la maladie, l'école, les détournements, les dilapidations
Rivalisent avec la paix, la richesse, l'éducation, le civisme.
Comment est-on arrivé à ce point ?. Y a-t-il un élu encore débout ?
Justement, mais sait-il pourquoi on l'appelle l'élu du peuple ? Disons plutôt l'honorable ?

Victor BISSENGUE


Le député Jacob Gbéti, se sentant menacé de mort, écrit au Général Kolingba

 

Mon Général,

J'ai, le 20 avril courant, émis un vote différent du groupe parlementaire RDC à l'occasion de la motion de censure contre le gouvernement Dologuélé. Cette expression de suffrage, qui résulte de mon refus de donner une caution à la manoeuvre du MLPC de défaire un Premier Ministre qui les gêne, parce qu'il exhume les affaires sales et mafieuses, manoeuvre que toute l'opposition n'a pas comprise, a été interprétée par les Yakomas comme une trahison.

Je peux comprendre qu'un manque de compréhension et de dialogue conduise certaines personnes à m'agresser comme cela s'est produit le mardi 25 avril 2000 à l'issue de la réunion des Députés. Je comprends moins bien qu'un projet de destruction de ma maison et mon assassinat soit formé dans votre concession par votre entourage. Peut-être que vous le savez ou non. Mais quoi qu'il en soit, la destruction de ma maison ou mon assassinat n'altère en rien la conviction que je me suis faîte selon laquelle, nous RDC, avons un gros travail à faire pour changer notre image si nous voulons, dans un contexte de pluralisme politique, avoir l'adhésion d'un maximum de compatriotes pour accéder au pouvoir de l'État par la voie des urnes. C'est le sens de la démarche que j'ai toujours entreprise auprès de vous pour que le RDC soit revu dans ses conceptions et que nous fassions preuve de plus de modestie et d'humilité.

Je crois que nous devons, si nous ne voulons pas perdre les militants qui croient encore au RDC, opter résolument pour une opposition responsable. Ça ne sert à rien de dire non à tout, comme on a constaté lorsque vous étiez au pouvoir avec certains partis. Abdoulaye Wade qui a accédé au pouvoir aujourd'hui au Sénégal, est entré plusieurs fois dans le Gouvernement d'Abdou Diouf. Il en est ressorti plusieurs fois lorsque les conditions ne lui permettaient plus d'y rester. Ici en République centrafricaine, quel cadre aujourd'hui du MLPC et des partis de la majorité présidentielle n'a pas été votre collaborateur ? Ils ont tous travaillé avec vous, ne serait-ce que pour se former et rester au contact des affaires de l'État. Aujourd'hui de nombreuses personnes dont certaines n'ont à vous rapporter que des délations et des prophéties, vous amènent à priver vos militants de la contribution à la construction de notre pays. C'est dommage des cadres formés pour la plupart par l'État, restent ainsi en dehors du circuit des bâtisseurs de la RCA.

À force d'être inactifs, beaucoup de compatriotes, risquent d'avoir leur réflexe intellectuel s'émousser. Quel gaspillage ! Notre parti, le RDC, aurait dû vous aider efficacement si le Secrétaire Général se débarrassait de certaines pesanteurs, dont la plus importante me paraît être une absence totale d'initiative. Chaque fois que le Secrétaire Général vient vous voir, c'est pour provoquer des instructions qui ne viennent pas, au lieu d'apporter des propositions concrètes sur lesquelles, il vient solliciter votre avis et décision? A titre d'exemple, je citerais le fait que le Secrétaire Général reste immobile et muet sur la convocation d'un congrès ou à défaut une réunion du Comité Directeur, notamment les membres présents à Bangui, pour analyser les résultats des élections présidentielles et législatives. Comment pouvons nous savoir où nous avons failli pour mieux préparer les échéances futures. En plus, les structures actuelles du Parti sont bâtardes parce que le mini-congrès de 1997 vous avait donné le pouvoir de mettre en place un Secrétaire Général transitoire et provisoire. Ce provisoire a l'air de faire plaisir à tout le monde, même si les statuts et règlements intérieurs ne sont pas respectés.

J'ai la faiblesse de penser qu'un remaniement du Bureau Exécutif devient impératif, pour donner un nouveau souffle au RDC, en respectant le principe de désignation par voie d'élection. Dans le domaine des activités, des voix, particulièrement celle du Secrétaire Général, s'élèveront pour dire qu'il n'y a pas d'argent pour travailler. C'est peut-être vrai, mais pas totalement, dans la mesure où les Députés cotisent et totalisent chaque mois un peu plus d'un million de francs cfa. Est-ce dire qu'avec cette somme, on ne peut pas louer un véhicule, acheter du carburant, et à la limite payer des frais de mission pour aller sensibiliser les militants à Bossangoa, Paoua, Bambari ou Bozoun etc. ne serait-ce que tous les trois ou quatre mois ? Même s'il manque de moyens financiers ou matériels, avec l'ensemble des cadres dont regorge le RDC, pourquoi n'informe-t-on pas les jeunes du RDC à la réalité politique, au lieu de les laisser errer dans la cour du siège pour déverser leur agressivité sur ceux dont le seul crime est de penser et voter autrement ? Je suis persuadé que les gens de votre entourage qui caressent cette idée, combien criminelle (destruction de ma maison, mon assassinat) n'y parviendront pas grâce à Dieu.

Mon Général, j'ose croire que vous n'êtes pas associé de près ou de loin à ce projet qui créerait une querelle familiale sans fin. L'emblème de notre parti est chargé de beaucoup de symboles: symboles de paix, de fraternité, de tolérance, du respect de la différence et des opinions. Alors, sachons tolérer, sachons accepter les différences dans l'intérêt de notre pays.

Veuillez agréer, Mon Général, l'assurance de ma très haute, filiale et déférence considération.

Bangui, le 28 avril 2000.

Jacob Gbéti, Député de Satéma

 

Ampliations :
Mme Gbéti Maryse
Aux enfants Gbéti
Ambassadeur de France en Centrafrique
Consul Général de France à Bangui
Missions Diplomatiques
Secrétaire général du RDC
Ministère de l'Intérieur
Ministère de la Défense Nationale
Organisations des Droits de l'Homme
Partis politiques
Famille Koyagbélé
Famille Gressenguet
Famille Abossolo
Presse.

NB: L'entourage de Jacob Gbéti fait savoir que la situation qui prévaut n'est que la conséquence de votes à main levée de la motion de censure contre le Gouvernement Dologuélé.


GBETI, l'exemple type de MO TE KA MO TE GUE

( REACTION ET ANALYSE 1 )

 

Je ne sais pas, comme notre ami Henri, taire outre mesure mon indignation.

La lettre de Gbéti à Kolingba au sujet du rejet de la motion de censure contre le gouvernement Doléguélé, lettre rendue publique par ses et dont nous avions eu connaissance sur ce forum a irrité plus d'un centrafricain.

Les vieux et vieilles de nos villages s'exclament de temps à autres : "Si le mensonge pouvait étouffer son auteur, la terre serait affranchie de faiseurs d'histoire et de malheurs…"

Gbéti est un de ces faiseurs de malheurs. Qui donc a oublié l'outrecuidance de cet homme sous les régimes David Dacko et celui de son parent André Kolingba ? Le professeur Ngbondo, qui a été écarté de la députation à Satéma en 1999, par ses combines ne l'a pas oublié.

Parfait exemple de Mo tè ka mo tè gué, de ces munzu vuko qui ont conduit notre pays à la ruine, Gbéti essaie de nous faire le coup du voleur surpris qui crie au voleur pour tenter de s'échapper.

La reconnaissance qu'il exigeait de ceux en faveur desquels il intercédait, ses rondes jambes aux deux avant derniers présidents de la république et plus particulièrement à Kolingba et à la défunte sœur de celui-ci sont suffisamment connues du microcosme banguissois pour être rappelées ici. Cela eût pu participer des anecdotes croustillantes et autres si ses coups de gueule et de colère, ses coups tordus n'avaient causé de tort à bien d'honnêtes gens.

Gbéti tente aujourd'hui d'user de ses vieilles recettes des années Kolingba. Ignore t-il que Monsieur Patassé n'est pas homme à se laisser berner en la matière ? Quoi qu'il en soit, voilà le parfait exemple de "non-hommes" qui ont perdu non seulement le sens de l'indépendance cher à B. BOGANDA mais également celui de la dignité, du travail, de l'Etat et de la Nation.

Qu'il en appelle aujourd'hui à l'ambassadeur de France, aux missions diplomatiques étrangères en RCA pour se sauver de, on ne sait quel malheur, quoi de plus normal, lui qui ne croit pas à la capacité de l'homme centrafricain à prendre résolument ses destinées en main, à construire son avenir par le travail. Mais qu'il fasse appel publiquement aux organisations des droits de l'homme, lui qui ne respectait pas les droits humains du temps de sa splendeur politique, nous conforte dans l'idée que le combat que nous menons depuis trois décennies voire plus ou moins par d'autres compatriotes, n'est pas vain.

Paris, le 04 mai 2000

JB


Commentaire sur "Des pyromanes et des pompiers s'accusent dans les coulisses de l'Assemblée nationale"

 

Les vrais politologues pensent que le membre d'un parti est avant tout un Citoyen. Ceci dit, lorsque le membre d'un parti défend d'abord les intérêts partisans avant celui du citoyen, la notion de république et de démocratie disparaissent. C'est le cas présent de la République Centrafricaine ou presque tous les politiciens exerçant ou dans l'opposition sont français d'abord, avant d'être membre de leur parti. Pour eux donc, la notion de citoyenneté est tertiaire d'où le manque de conscience dans la défense des intérêts du citoyen de leur pays d'exercice. Tout compte politique fait ( voir même économiquement) ils ne sont pas citoyens centrafricains. Ils sont certes nés en République Centrafricaine mais ils sont prêts à regagner la France (ou résidant généralement leur famille, femme légitime et enfants) dès la fin de leur mandat. D'ailleurs, nous observons ce phénomène après chaque crise ou à chaque changement de gouvernement. Ceci n'est pas une accusation ou une remise en cause du droit à l'acquisition de la nationalité française mais bien une réalité sociologique centrafricaine, qu'il faudrait analyser pour comprendre le mal de notre pays. Rappelons-nous l'aisance avec laquelle certains décrivent les démarches en rapport avec le RMI. Il faut en avoir bénéficier pour disposer de telles informations. Les mêmes auteurs ne sont pas en mesure de vous parler de la politique d'insertion des jeunes ou de n'importe quel programme social de la République Centrafricaine.

Pour revenir au sujet, un élément de réponse à la question pertinente qui est celle de comprendre ce qui se passe dans notre pays passe nécessairement par l'appréhension du profil de l'élu.

L'existence des Dieu du pays, d'unique commerçant, d'unique riche, etc s'explique par un mépris à l'égard du citoyen qui n'existe pas dans l'esprit de l'élu. La question en rapport avec le contrôle des passeports centrafricains aux arrivées des avions dont certaines pratiques ont été évoquées dernièrement fait parti de ce mépris.

Il est donc important d? aborder le sujet de citoyenneté en République Centrafricaine. Or les acteurs de la vie politique centrafricaine, tous partis politiques confondus, ne sembles pas enthousiasmés par le simple fait d'évoquer le sujet. Ils n'oseront jamais aborder une question qui remet en cause une double nationalité qui offre une apparente issue en cas de crise politique.

Il ne faut pas rêver : Tout le monde se rappelle très bien du temps de la République Centrafricaine

NON, le Centrafricain n'a pas l'esprit court. Il aspire bien à la paix et croit bien à un avenir. Seulement il lui manque l'élu conscient ; il lui manque le guide citoyen et patriote.

Un des maux centrafricains consiste à poser l'espoir sur l'étranger de qui on attend donc (la résolution des tous les problèmes. La compréhension de la notion d'aide reste le vrai dilemme du Centrafricain. Dans son attente, il a facilité l'établissement de la magouille, la pagaille, la maladie, les détournements, les dilapidations. Seul le vrai élu du peuple, seul l'honorable patriote saura sortir le Centrafricain de cette torpeur

Jean-Pierre Mara

(Date: Sun, 7 May 2000 15:34:48 +0200)


Actualité Centrafrique - Dossier 2