L'Ambassadeur de France à Bangui, M. Jean-Marc SIMON, réplique au journal "LE DEMOCRATE" suite à l'article intitulé: "Rencontre président Patassé-opposition: l'Ambassadeur de France Jean-Marc SIMON s'en mêle".

Réplique de M. Jean-Marc SIMON
La rédaction du journal LE DEMOCRATE
Mise au point du PUN (26 juillet 2000)


Réplique de M. Jean-Marc SIMON Ambassadeur de France : Démocrate n° 314 du 26 au 27 juillet 2000, page 7 MISE AU POINT DE L'AMBASSADE DE FRANCE Suite à un article intitulé "Rencontre Patassé-Opposition : L'Ambassadeur Jean-Marc Simon s'en mêle", paru dans LE DEMOCRATE n° 313 du 25 au 26 juillet 2000, L'Ambassade de France à Bangui nous demande de publier la mise au point suivante : L'Ambassadeur Jean-Marc Simon n'a pas rencontré le Président Patassé depuis le 16 mai 2000. Par ailleurs, il n'a rencontré qu'une seule personnalité politique de l'Opposition le 6 juillet 2000 ; il s'agit de l'ancien Premier Ministre Jean-Paul Ngoupandé qu'il n'a pas revu depuis le 24 septembre 1999. En conséquence, l'Ambassadeur Jean-Marc Simon n'a pas entrepris des démarches dans le cadre d'une quelconque rencontre entre l'opposition et le pouvoir.


La Rédaction du journal LE DEMOCRATE : Démocrate n° 313 du 25 au 26 juillet 2000, page2 RENCONTRE PRESIDENT PATASSE - OPPOSITION : L'AMBASSADEUR DE FRANCE JEAN-MARC SIMON S'EN MELE. Depuis l'annonce par le Conseiller en Communication du Président de la République, M. Prosper Ndouba, de la rencontre du Chef de l'Etat avec les forces vives de la nation, on assiste à des négociations en coulisses menées par des personnalités du parti au pouvoir et des discussions informelles initiées par l'Ambassadeur, Haut Représentant de la République française auprès de la RCA, M. Jean-Marc Simon. En effet, avant, pendant et après la célébration de la fête du 14 juillet 2000, Jean-Marc Simon a multiplié les contacts avec les leaders et certains cadres influents des partis politiques de l'opposition pour connaître leur position par rapport à la main tendue du Chef de l'Etat. Cette démarche de l'Ambassadeur de France relance le débat autour du rôle que joue ce pays ami dans la politique intérieure de notre pays et par extension les pays francophones au Sud du Sahara, de sa contribution dans la consolidation de la démocratie voire le développement de ces pays. Aussi, son Excellence Jean-Marc Simon, dans son allocution à l'occasion du 14 juillet 2000, a soutenu nous citons : "L'Afrique a pris conscience que démocratie et développement étaient liés et que l'un n'allait pas sans l'autre dans le monde où nous vivons pour vu que l'Etat ne s'affaiblisse pas" puis "(...) en vous proposant un nouveau contrat de partenariat dans le cadre de sa nouvelle politique africaine fondée sur la non ingérence et la non indifférence", fin de citation. Ces propos du Haut représentant de la France, disent clairement que la démocratie ne fait pas bon ménage avec la misère. La France ne doit s'impliquer dans toutes activités de quelque importance ou nature que ce soit en République Centrafricaine que dans le cadre d'un partenariat. Alors peut-on envisager une exception en matière politique ? C'est ici le lieu de s'interroger sur l'implication actuelle de Jean-Marc Simon dans la crise socio-politique et économique qui prévaut qui, pour beaucoup de centrafricains, s'apparente à une ingérence pure et simple. A moins que Jean-Marc Simon ne soit mandaté dans ce cadre par le pouvoir pour ses bons offices. C'est fort de ce constat que l'opinion publique s'interroge aussi le plus souvent sur ce que l'on pourrait qualifier de l'interventionnisme politique de la France en Afrique francophone, fondé sur un jugement de valeur humiliant de nos responsables politiques considérés comme des immatures et néophytes politiques. Pourtant nous avons bien eu 40 ans d'indépendance politique ... Dans le cas centrafricain, la rencontre initiée par le Chef de l'Etat s'inscrit parfaitement dans le cadre d'une affaire centrafricano-centrafricaine. Le leader du MLPC veut dialoguer avec ses compatriotes centrafricains en vue de rechercher les voies et moyens nécessaires pour sortir le pays dans l'impasse. Un diplomate, fût-il d'un ancien pays colonisateur, doit observer la règle de la neutralité surtout que le 14 juillet 2000, M. Jean-Marc Simon a toujours précisé que le nouveau partenariat est basé sur la non ingérence des nations francophones. Ces incessante et multiformes ingérences de la France dans la politique des jeunes démocraties ont toujours été diversement interprétées. Mais l'image que l'on a toujours de la France dans ces anciennes colonie, est celle d'une France qui foule au pied les desiderata du peuple au profit des princes au pouvoir. Ce qui est inadmissible pour un pays, creuset des valeurs humaines universelles. Cette situation n'est pas sans conséquences sur les relations séculaires qui lient nos Etats. Aujourd'hui, de plus en plus, les centrafricains se préoccupent de la nécessité d'une évaluation de la politique extérieure française menée dans les anciennes colonies depuis les indépendances jusqu'à ce jour. Cette préoccupation légitime tire son fondement dans l'implication subtile et parfois flagrante de la France dans la politique intérieure des pays francophones.

Franky Sarawa.


Mise au point de la direction du PUN :

PARTI DE L'UNITE NATIONALE

Unité - Discipline - Progrès

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

Suite à la mise au point de l'Ambassade de France parue dans LE DEMOCRATE
(n° 314 du 26 au 27 juillet 2000, P. 7), M. Jean-Paul NGOUPANDE, ancien Premier Ministre du GUN, Député et Président du Parti de l'Unité Nationale, tient à confirmer qu'il a effectivement répondu à l'invitation de S. E. M. Jean-Marc SIMON, Ambassadeur, Haut Représentant de la République Française en Centrafrique, pour un petit déjeuner qui s'est déroulé le jeudi 6 juillet 2000 à la Résidence de France, de 8 h à 9 h 00.
M. NGOUPANDE ajoute qu'au cours de ce petit déjeuner, dont le Comité des Leaders des partis ASD, CNP, FC, MDI/PS, PUN, UPR a été préalablement informé, il n'a jamais été question d'une quelconque rencontre avec le Président de la République.
M. NGOUPANDE tient enfin à réitérer la position constante qui est la sienne et celle de ses amis politiques depuis leur Journée Nationale de Concertation du 8 juillet 2000 : la démission du Président PATASSE est de nature à favoriser une sortie pacifique de la crise profonde dans laquelle le pays s'enfonce.
Ce dont il est question, c'est l'aggravation des conditions de vie et la multiplication des souffrances dont le peuple centrafricain est victime.
La démission du Président PATASSE permettra de renouer la confiance entre Centrafricains, et la confiance entre la République Centrafricaine et la communauté internationale pour chercher des solutions en vue de redonner espoir à un pays qui se meurt.
Demander la démission du Président de la République dans ces conditions est une revendication démocratique. Ce n'est pas un coup d'Etat.

Fait à Bangui, le 26 juillet 2000

Pour Jean-Paul NGOUPANDE
INOUSSE BOUBA


Actualité Centrafrique - Dossier 2