Bilan de l'action syndicale du 11 décembre 2000 "Centrafrique pays mort"


Les syndicats de fonctionnaires se félicitent du soutien du secteur privé (Afp, Bangui, 12 décembre 2000 - 20h34)

Les syndicats de la fonction publique centrafricaine se sont félicités mardi du "soutien considérable" apporté par le secteur privé à leur opération "Centrafrique pays mort" qui s'est déroulée le 11 novembre.

"Nous avons reçu un soutien considérable du secteur privé", ont assuré à l'AFP les dirigeants des cinq principales centrales syndicales de fonctionnaires, réunis en comité de coordination en fin d'après-midi à Bangui.

Ces derniers ont estimé que l'opération "Centrafrique pays mort" avait été un "succès à 100%", dans la mesure où "aucun membre du gouvernement ne s'est rendu à son cabinet lundi".

Les quatre principales villes du pays après Bangui - Berberati, Bossangoa, Bambari et Bangassou - ont également vu une forte mobilisation des travailleurs, ont-ils affirmé sans toutefois donner de chiffre sur cette mobilisation.

La ville de Bossangoa (200 km au nord de Bangui) est considérée par les observateurs comme un fief du président Ange-Félix Patassé et de son parti, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC).

Les centrales syndicales ont également dénoncé les "pressions exercées sur certaines entreprises, notamment parapubliques, pour ouvrir leur portes" le jour de l'opération "Centrafrique pays mort", censée paralysée tous les secteurs économiques du pays.

Lundi, la quasi-totalité des magasins et des commerces du centre-ville et de la plupart des arrondissements de Bangui sont restés fermés faute de salariés, solidaires du mouvement ou par peur de représailles, avait constaté un journaliste de l'AFP.

Le même jour, des jeunes Centrafricains avaient également érigé des barricades dans les arrondissements de la capitale considérés comme des fiefs de l'opposition et enflammé des pneus sur la chaussée, provoquant l'intervention des forces de l'ordre qui n'avaient toutefois interpellé aucune personne.

Pour les syndicats de fonctionnaires, ces mouvements de colère sont "l'expression de certaines couches (sociales) incontrôlées", rappelant au passage qu'ils avaient donné pour consigne à leurs militants de "rester chez eux".

Les dirigeants syndicaux ont envisagé "d'autres actions" pour appuyer leurs revendications, mais ils ont refusé de révéler quelle type d'opération ils entendaient mener désormais.

"Il appartient à la base (des cinq centrales) de décider d'actions plus vigoureuses", ont ajouté ces dirigeants qui ont renvoyé toute décision à la prochaine assemblée générale, annoncée pour le mercredi 13 décembre.

La fonction publique centrafricaine, qui comprend quelque 17.000 agents dans tout le pays, est entrée en grève ininterrompue depuis le 2 novembre pour réclamer le paiement immédiat de 12 mois d'arriérés de salaire.

Certaines catégories de fonctionnaires ont accumulé depuis huit ans 30 mois d'arriérés

Actualité Centrafrique - Dossier 3