Cheikh Tidiane Sy et l'appréciation de la situation en Centrafrique

Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé mardi 23 janvier 2001 le gouvernement de Centrafrique et l'opposition à apaiser les tensions qui menacent la réconciliation nationale engagée en 1998 après des mutineries militaires.
Le représentant de Koffi Annan en Centrafrique, Cheikh Tidiane Sy, affirme à cette occasion que "l'échec certain" de l'opération "Centrafrique pays mort", programmée du 19 au 21 janvier 2001 par les syndicats, ouvrait la perspective d'un "véritable dialogue" pour le règlement de la crise. Il y a erreur certaine d'appréciation de la situation où la misère, les maladies, la survie sont les lots quotidiens des difficultés sous lesquelles croulent les populations. Force est de constater que les représentations de l'ONU, de la MINURCA n'ont pas échappé à une telle prise de position lors des élections et des mutineries qu'avait connues le pays. C'est l'éternel recommencement en Centrafrique...
Malgré la promesse récente du gouvernement pour le versement des salaires, (un salaire tous les mois à compter de fin janvier2001), malgré les différentes mesures coercitives prises à leur encontre - la détermination des travailleurs centrafricains à lutter pour le paiement de leurs salaires ne semble pas encore entamée.

Reprise du dialogue entre gouvernement et syndicats de fonctionnaires
(AFP, Bangui, 24 janvier 2001 - 19h42)

Le gouvernement centrafricain et les principales centrales syndicales de la fonction publique du pays ont renoué mercredi le dialogue, rompu depuis trois semaines par les fonctionnaires en grève, a annoncé à l'AFP une source syndicale.

"Le gouvernement a demandé la reprise du dialogue et nous avons accepté la proposition", a révélé le président de la coordination des cinq centrales syndicales, Louis Salvador Ngho.

Après avoir reçu l'accord de leur base, les dirigeants syndicaux se sont entretenus dans la matinée de mercredi avec les ministres centrafricains de la Fonction publique, de la Communication, du Tourisme et le secrétaire d'Etat à la sécurité publique, a-t-il précisé.

"La reprise du travail n'a pas encore été décidée car la grève continue", a néanmoins ajouté M. Ngho.

"Nous avons suggéré un calendrier des négociations et le gouvernement a promis qu'il enverra très bientôt un agenda de travail", a indiqué le président de la coordination.

Cette reprise du dialogue intervient après un appel du Conseil de sécurité de l'ONU lancé mardi au gouvernement centrafricain et à l'opposition afin d'apaiser les tensions sociales qui affectent la Centrafrique.

Le représentant de l'ONU pour ce pays, Cheikh Tidiane Sy, avait également affirmé à l'occasion de cet appel que "l'échec certain" de l'opération "Centrafrique pays mort", programmée du 19 au 21 janvier par les syndicats, ouvrait la perspective d'un "véritable dialogue" pour le règlement de la crise.

Pour les observateurs, la mobilisation quasi nulle des travailleurs durant ces journées s'explique par l'annonce du gouvernement la veille de payer trois mois d'arriérés de salaires aux fonctionnaires.

Une partie des 19.500 agents de l'Etat est entrée en grève depuis le 2 novembre pour réclamer le "paiement immédiat" de 12 mois d'arriérés, provoquant de graves tensions sociales dans le pays.

La situation s'était encore dégradée après la rupture par les syndicats, le 3 janvier, du dialogue avec le gouvernement pour protester contre l'interdiction d'un sit-in devant se tenir le même jour.

Actualité Centrafrique - Dossier 3