Se démarquer des propos du Président PATASSE tenus lors de la célébration du 1er décembre 2000 :

COLLECTIF DES PARTIS D'OPPOSITION - GROUPE DES SIX

COMMUNIQUE DE PRESSE

A l'occasion de la célébration de la fête nationale du 1er Décembre 2000, le Président de la République, Monsieur Ange Félix PATASSE, a improvisé une déclaration en français et en sango, déclaration qui a suscité une indignation générale dans la communauté nationale et internationale.

Face à la grave crise socio-politique à laquelle notre pays est confronté, les Centrafricains espéraient du premier responsable de la République un message fort, clair et cohérent, susceptible de répondre aux légitimes attentes des travailleurs en grève et de tout le peuple qui souffre des conséquences désastreuses de la mauvaise gestion du régime. Alors que le programme de la fête nationale avait prévu un message à la Nation pour le 30 Novembre 2000 à 20 h 00, le président a préféré se livrer à un véritable numéro de cirque à l'occasion du cocktail offert au Palais de la Renaissance. Comme à son habitude, Monsieur PATASSE a désigné des boucs émissaires à la vindicte populaire afin de masquer l'écrasante responsabilité qui est la sienne propre dans la banqueroute financière de la République Centrafricaine : les agents des régies financières, le FMI, la Banque Mondiale et la France.

S'agissant de la France, l'appel lancé à la population pour qu'elle prenne " ses responsabilités ", c'est-à-dire qu'elle exerce des violences à l'endroit des ressortissants français en RCA et la destruction de leurs biens, est irresponsable, et indigne de la fonction présidentielle. Cette déclaration irréfléchie rappelle une période qu'on croyait révolue.

Les Partis politiques signataires du présent communiqué tiennent à démarquer de la manière la plus nette de l'appel au lynchage des ressortissants français en Centrafrique, appel lancé par Monsieur PATASSE, et qui porte gravement atteinte aux relations traditionnelles d'amitié et de coopération entre la République Centrafricaine et la France.

Si le Président PATASSE reste accroché à une vision dépassée des relations internationales, ce n'est heureusement pas le cas du peuple centrafricain. Ce peuple n'a pas obéi à l'appel au lynchage. C'est aussi la preuve de l'isolement de Monsieur PATASSE par rapport à la population centrafricaine.

Les partis d'opposition soussignés saisissent l'occasion pour réaffirmer leur soutien total aux travailleurs en lutte pour la satisfaction de leurs légitimes revendications.

Fait à Bangui, le 05 Décembre 2000

Pour le Collectif des Partis d'Opposition :
(ADP, FND, FODEM, FPP, MDD,
MESAN-BOGANDA, MNR, RDC, UNDD)
Paul BELLET

Pour le Groupe des Six :
(ASD, CNP, FC, MDI/PS, PUN, UPR)

Jean-Paul NGOUPANDE

Actualité Centrafrique - Dossier 3