Entretien à propos de l'arrestation et du procès des opposants : Jacob GBETI fait le grand déballage

 Le feuilleton politico-judiciaire des députés et responsables des partis politiques après le meeting de Bonga-Bonga a terminé son premier épisode, le 8 janvier dernier. Le procès lui-même autant que les conditions de détention continueront à faire couler beaucoup d'encre. Après le député Louis Pierre Gamba qui nous avait raconté son calvaire, le député Jacob GBETI sort l'artillerie lourde. Il fait un véritable déballage des conditions de détention, surtout au Commissariat Central où il a vécu en témoin certains événements dont il s'indigne. Il raconte de long en large les altercations dont Jean Marc Simon, Ambassadeur, Haut- Représentant de la France en Centrafrique a été victime. M. Jacob GBETI juge intolérable ce genre de comportement. Il s'en prend vertement à certains collaborateurs du Chef de l'Etat dont les agissements ne peuvent que contribuer à ternir l'image de marque de la République Centrafricaine. Plus qu'une interview, c'est une véritable bombe que lance M. Jacob GBETI. Il n'épargne pas non plus certains agents notamment selon lui des miliciens déguisés en policiers qui souillent l'honneur de ce noble corps par leurs brutalités.

Le Démocrate (LD) : Jacob GBETI, bonjour !

Jacob GBETI (J.G) : Bonjour Monsieur le journaliste

L.D: Vous êtes député .Vous avez été arrêté à la suite du meeting de Bonga-Bonga Vous avez passé près d'une vingtaine de jours en détention, Vous avez été condamné à 15 Jours de prison ferme par le Tribunal correctionnel et libéré. Êtes-vous amer à la suite de toutes ces péripéties ?

J.G : M. je. journaliste, comme vous le dites, j'ai été arrêté après le meeting de Bonga-Bonga, très loin du lieu du meeting alors que je rentrais chez moi. Nous avons passé exactement 20 jours en détention. Nous avons été libérés le 8 janvier 2001. J'ai donc retrouvé ma liberté mais je vais certainement vous surprendre Le sentiment que je ressens après ma libération, ce n'est point un sentiment de colère. C'est beaucoup plus un sentiment qui résulte de ma propre philosophie dans la mesure où j'ai appris à pardonner à tous ceux qui me font du mal. De tout ce qui se passe dans la vie, je ne retiens que ce qui peut contribuer à construire et tout ce qui peut contribuer à bâtir une société où l'amour réciproque doit être la règle d'or.

L.D : Vous étiez prisonnier comme es autres qui ont été arrêtés en même temps que vous, mais vous avez pris fait et cause pour les autres prisonniers Pourquoi ?

J.G : Écoutez, lorsque les policiers ont conduit les femmes, les jeunes et les tout-petits au commissariat central.

L.D : Quand vous parlez de très jeunes, il y avait de quel âge ?,

J.G : Il y en avait de 8, 9, 10 ans. L'âge maximum de ces jeunes-là était de 14 ans. Ils étaient donc mineurs, Lorsqu'on les a amenés, je me suis vu investi d'une mission, c'est d'abord de les protéger Vous savez très bien que dans les commissariats, il peut se passer beaucoup de choses, surtout que les policiers étaient très excités. J'avais des craintes qu'il ne leur arrive quelque chose et j'avais cette mission peut-être une mission cosmique de les protéger et je l'ai fait effectivement. J'ai servi à la fois de celui qui devrait les protéger pour que leur intégrité physique ne soit pas violée et j'avais le devoir impérieux de faire en sorte qu'ils puissent manger, qu'ils puissent être soignés. Et comme j'avais eu la chance d'avoir sur moi un peu d'argent au moment de mon arrestation je me suis vu obligé par mes devoirs de tous ordres de les protéger et de les aider à ne pas succomber à une certaine tristesse. Atteints moralement, la situation pouvait être préjudiciable pour eux.

L.D : N'avez-vous pas été bousculé, contrarié ?

J.G : Lorsque j'ai été amené au commissariat, le Procureur Général aurait donné des instructions pour que je sois mis en geôle. Quand les policiers ont tenté de le faire, je m'y suis opposé et je leur ai dit qu'en tant que député de la nation, et n'ayant commis aucune faute criminelle ni délit, je ne voyais pas pourquoi je devrais être jeté en geôle Je leur ai même dit que s'ils tentaient une insistance c'est mon cadavre qui irait en geôle, mais vivant ma place n'est pas là-bas.

L.D : Mais quand vous parlez des instructions qu'aurait données le Procureur général, ce n'est peut-être pas sûr ?

J.G : Je ne peux pas le garantir, mais les agents et le commissaire nous disaient beaucoup de choses. Ils disaient qu'ils avaient reçu les instructions du Président Patassé lui-même, de telle du telle autre personnalité de l'Etat. C'est pour cela que j'ai bien pris 'le soin d'utiliser le conditionnel par rapport aux instructions du Procureur Général. Je n'ai pas la preuve matérielle que le procureur général ait vraiment donné des instructions.

L.D : Un expatrié notamment français figurait parmi les personnes arrêtées ce jour-là. Son Excellence Jean-Marc Simon est intervenu. Qu'en est-il advenu ?

J.G Le spectacle auquel ce jour-là j'ai assisté au Commissariat Central au moment de la venue de Monsieur l'Ambassadeur, Haut-Représentant de France en Centrafrique est désolant. C'est un spectacle qui démontre à suffisance que nous avons régressé et nous sommes tombés très bas. Et quand ce spectacle a été amplifié par un ministre de la République, j'ai failli pleurer. Quand ce ministre est arrivé (il s'agit du ministre de l'intérieur M. Bikoo) il était fou furieux et j'avais l'impression qu'il était enragé. Il s'est acharné sur l'Ambassadeur. Il a vociféré des insanités qui ne devraient pas sortir de la bouche d'une personnalité de ce rang. J'ai eu honte à sa place et j'ai eu honte pour mon pays. Je crois que nous sommes très mal servis et la République Centrafricaine aussi. Le ministre Bikoo au lieu d'apaiser la tension qui était à son paroxysme a plutôt contribué à l'envenimer en mettant le feu aux poudres. C'est par son attitude que la situation s'est empirée et un coup de feu est parti. Heureusement que malgré la situation explosive, les agents chargés de la protection de l'Ambassadeur de France ont fait montre d'un calme olympien, sinon elle allait dégénérer. Ce que j'ai vécu au Commissariat Central au moment des altercations avec l'Ambassadeur de France est très déshonorant. Ce genre de comportement a fait basculer le pays dans les bas-fonds. Je trouve que des personnalités de l'acabit du ministre de l'Intérieur ne sont pas dignes de représenter notre pays. Tous ceux qui ont vécu la scène en patriotes n'ont pas manqué de souhaiter une éducation pour le ministre de l'Intérieur.

L.D : Et l'attitude de l'Ambassadeur lui-même ?

J.G : Mais l'Ambassadeur, qu'est-ce qu'il pouvait faire par rapport à une vie pareille si ce n'est que de se défendre. Je pense même qu'en tant que diplomate et personnalité responsable, il a du être étonné de vivre un tel dérapage de la part d'un membre du gouvernement. Les agents l'ont saisi au collet, ils l'ont insulté, ils l'ont traité de tous les noms. J'ai eu pitié de notre pays parce que la République Centrafricaine ne mérite pas cela. Je souhaite que ce témoignage soit traduit fidèlement pour que le Président de la République, Chef de l'Etat en soit informé, pour qu'il sache qui est qui et quelles sont les personnes qui l'entourent, le qualité des ministres que nous avons. C'est vraiment une honte nationale. Lorsque des agents subalternes commettent une faute, dès qu'un membre du gouvernement ou une personnalité influente arrive sur les lieux, il est de son devoir de tout mettre en œuvre pour calmer la situation. Son Excellence Jean-Marc Simon est quand même Ambassadeur, représentant d'un pays, de surcroît un pays ami qui aide la République Centrafricaine. Nous ne pouvons pas accepter encore moins tolérer de tels agissements surtout qu'ils sont envenimés par un membre du gouvernement.

L.D : Honorable, vous avez qualifié l'attitude du Ministre de l'intérieur vis-à-vis de l'Ambassadeur de France d'inadmissible. Le membre du gouvernement n'aurait-il pas reçu des instructions ?

J.G : Je n'ose pas croire. Je n'ose pas croire qu'il ait reçu des instructions du pouvoir. Le pouvoir c'est qui? C'est le Président de la République. Je ne crois pas parce que je connais le Président de la République, jai été un de ses collaborateurs dans les années 70. Je pense qu'il ne peut pas logiquement demander à un ministre de l'intérieur de se comporter de cette manière-là vis-à-vis d'un diplomate étranger. Ce que je retiens de tous ces agissements, de toutes ces répressions sauvages qui sont organisées, je crois que leurs acteurs ne rendent pas service au pouvoir donc ils ne rendent pas service au Président de la République. Nous avons eu à vivre de procès dans ce pays où le chef de l'Etat de l'époque a porté la croix de tous les méfaits occasionnés par l'entourage. Moi, c'est l'entourage que je condamne avec force. Demain, les centrafricains auront une perception du Président Patassé non pas à travers ce qu'il a fait personnellement, mais à travers des actes des collaborateurs tels que le ministre de l'Intérieur M. Bikoo et autres auront posés. Tous ces faits regrettables et déplorables sont de nature à discréditer le régime. Sur ces actes crapuleux, je suggère très respectueusement au Président de la République d'ouvrir les yeux, il faut qu'il fasse (preuve) de vigilance par rapport aux comportements de certains de ses collaborateurs. Ce sont ces agitateurs patentés qui sont les ennemis de la République et non les leaders et militants de l'opposition. Et je le dis avec force conviction. Ce sont eux qui vont le noyer. Ce sont eux qui vont nous amener les pires ennuis par leur férocité, leur intolérance, leur mesquinerie et leurs agissements dans la manière de conduire les Affaires de l'Etat dont la responsabilité leur a été confiée par le Président de la République. Je le dis parce que je connais le Président Patassé. J'ai été l'un de ses collaborateurs à l'époque parce que je ne crois pas qu'il ait changé, je n'ose pas croire. J'estime que la manière dont se comportent ses collaborateurs le dessert totalement. Ces agissements ne sont pas de nature à lui rendre service et à travers lui on ne rend pas non plus service au pays et au peuple centrafricain. il faut que le Chef de l'Etat regarde autour de lui, qu'il donne une impulsion nouvelle pour que cesse la vague de répressions que certaines personnes organisent. Lorsque j'étais en détention, j'ai entendu certains dignitaires déclarer ostensiblement "Que le Président Potassé le veuille ou non, nous allons bombarder ". A partir de cette constatation et des dires dont j'ai été témoin, je conclus que ce n'est pas lui, ce n'est peut-être pas lui, Des personnalités comme le Ministre de l'Intérieur, son Secrétaire d'État et dans d'autres secteurs brillent par ces comportements négatifs qui n'honorent pas la République. Je ne jette pas l'anathème au Président Potassé, mais je le ferai volontiers pour l'entourage. J'ai été collaborateur du Président André Kolingba, hier les gens ont voulu jeter l'anathème sur lui parce qu'il était le Premier responsable. Mais la plupart des mauvais actes c'est peut-être nous qui les avons posés.

L.D : Honorable, au commissariat central, vous est-il arrivé de recevoir des visites nocturnes qui ne vous paraissent pas orthodoxes ?

J.G : Au commissariat central, nous recevions de temps en temps des visites assez insolites. Les éléments venaient dans un pick-up de type Mazda, couleur blanche, et on ne savait pas pourquoi ils étaient fréquents en ces lieux.

L.D : Ils étaient en tenue?

J.G : Non, ils n'étaient pas en tenue. L'occasion nette que j'ai eue à constater au niveau du Commissariat Central est la violence avec laquelle quelqu'un qu'on disait chef de la milice s'en est pris à l'ambassadeur de France. Constatant la présence de l'ambassadeur de France il s'est mis à crier : "Écoutez, vous vous croyez en pays colonisé. Nous en avons marre de la France. Désormais, c'est nous-mêmes qui allons nous occuper de vous. C'est nous-mêmes qui allons prononcer votre expulsion. Quoique fasse le président de la République, c'est nous-mêmes qui allons régler les problèmes, on ne va plus attendre les instructions du Président de la République. Que le Président de la République le veuille ou non, nous allons vous déclarer non grata". Donc il y avait souvent ces genres de visites. Si les autorités avaient jugé opportun de nous déplacer du commissariat central, c'est parce que ces visites commençaient à être dangereuses pour notre sécurité. Les commissaires de service ont trouvé la situation assez préoccupante et ils nous ont demandé d'accepter notre transfert. C'est ainsi que tous les prévenus du Commissariat Central dans le cadre de l'affaire du meeting de Bonga-Bonga se sont retrouvés au commissariat du port. Ce commissariat qui est un lieu de sécurité était quand même plus calme.

L"D.-: Ce transfert s'est fait de nuit et précipitamment ?

J.G. : Ah oui, c'était la nuit quand les agents se sont présentés aux environs de 20h3O, je vous avoue que j'avais hésité. Je pensais que c'était une manière de nous emmener vers une base inconnue. Je me suis dis qu'on préfère mourir devant tout le monde au Commissariat Central plutôt que d'aller mourir dans des coins obscurs. Sur ce, l'un des commissaires a eu la politesse de décliner son identité et m'a donné des assurances pour notre sécurité et nous avons accepté d'être transférés.

L.D : Que s'est-il passé lorsque les représentants des organisations des droits de l'Homme se sont présentés au Commissariat Central ?

J.G. : Quand les représentants des Droits de l'Homme sont arrivés, leur premier souci était d'abord de s'adresser au commissaire central afin d'obtenir son accord avant tout contact avec les prévenus. En l'absence du commissaire qui ne se présentait pas à son bureau, ils ont du attendre une bonne partie de la matinée, L'attente se faisait longue et finalement ils ont demandé aux collaborateurs du commissaire central l'autorisation de communiquer avec les prévenus. A la fin de l'entretien que les prévenus ont eu avec eux, le commissaire central arrivait Dès qu'il a aperçu les représentants des organisations des Droits de l'Homme, le commissaire central est entré dans une colère inqualifiable. C'est très rare de voir quelqu'un de son rang, une personnalité investie d'une telle responsabilité se mettre en colère de cette manière là. La colère était telle forte qu'il ne s'est pas empêché de gifler un des membres delà délégation. Ensuite, il a ordonné aux agents de procéder à son arrestation, mais ils ont refusé de s'exécuter.

L.D. : Et la réaction des membres de la délégation ?

J.G. : Ils ont brillé par leur calme. N'eut été cette attitude de sagesse, on nous aurait peut-être gratifiés d'un spectacle dont on avait vraiment pas besoin. \fous comprenez de quoi, je veux parler.

L.D. : Le séjour au Commissariat du port était-il différent de celui orageux que vous avez vécu au Commissariat Central?

J.G. : Au Commissariat Central, il y avait quand même beaucoup de turbulences de fortes turbulences. Au port c'était plus calme, J'avais l'impression avec un peu de recul que c'était le jour et la nuit. Au port, vous avez des policiers très calmes, très affables, un commissaire qui comprend, qui traite les prévenus et les détenus avec humanisme.

L.D. : Il est respectueux du droit international humanitaire ?

J.G. : Le commissaire du port était très respectueux des principes inhérents aux droits de l'homme. Il était correct, un monsieur respectable. Par contre au commissariat central, j'avais des doutes sur la qualité des responsables. Je me demandais si on avait affaire à des policiers ou des énergumènes ramassés de toutes parts pour les déguiser en policiers. Lors de notre séjour au commissariat central, les vrais policiers avec des comportements qui tranchaient nettement avec les excès de zèle et parfois les forfanteries de ceux qui me semblaient douteux. Il y a un, je ne pense pas que ce soit un argent formé, assermenté, qui m'a menacé arme au poing et devant toute l'assistance de prévenus, il m'a dit : 'C'est dommage que je ne sois pas le chef de mission, si non je t'aurais exécuté pour avoir mes galons ". C'est pour nous dire que l'atmosphère au Commissariat Central était fondamentalement différente de celle que nous avons vécue au commissariat du Port. Même à la gendarmerie où j'ai encore été transféré, c'était plus calme, même si parfois à des heures indues, des hommes en armes venaient roder, mais c'était nettement moins dangereux qu'au commissariat central.

L.D : Honorable, au tribunal, vous avez conservé vos attributs d'élu de la Nation, Quelle explication donniez-vous à ce geste ?

J.G. : Ce que j'ai voulu faire comprendre au tribunal et surtout au ministère public qui s'acharnait contre nous, c'était pour leur prouver qu'en gardant les attributs de député, il ne jugeait pas M. GBETI, mais la Nation et tous ceux qui m'ont élu. ils jugeaient l'ensemble de la communauté centrafricaine puisque même si un député est arrêté sur un cas de flagrant délit, il faut d'abord lever son immunité avant de le passer en jugement. C'était pour leur faire comprendre que cette nation leur échappait, si non ils auraient du se rendre compte qu'il y avait un problème, Tous les députés qui étaient jugés étaient investis de leur immunité. Il fallait d'abord lever l'immunité avant de nous juger. En le, faisant, ils ont aussi porté atteinte a l'inviolabilité de l'immunité parlementaire, L'affaire fera peut-être un jour jurisprudence. J'étais habillé et je portais le drapeau Ils auraient du faire procéder à lui levée de l'immunité, enlever le drapeau avant de nous juger. Le drapeau imaginé par Barthélémy Boganda qui a une signification profonde pour notre pays a été souillé par des non-policiers, Un policier respectable qui a été formé, ne prend pas l'emblème de son pays, le jette par terre, le piétine. Le drapeau centrafricain a été piétine et le peuple dont je suis l'élu a été piétiné. Donc, c'est à dessein que j'ai porté mon écharpe et mon insigne d'élu de la nation pour que les magistrats jugent le peuple. Que les Centrafricains comprennent comment les gens se comportent, que les centrafricains comprennent comment les institutions fonctionnent dans ce pays et comment les lois dont nous nous sommes dotés sont respectées.

L.D. : Vous avez, au finish, été jugés à 15 jours de prison ferme, le combat est-il terminé ?

J.G : Ah ! Quel combat peut-il être terminé dans la mesure où le droit n'a pas été intégralement dit. A partir du moment où tous les chefs d'inculpation étaient tombés en désuétude, la relaxe s'imposait purement et simplement. Où le magistrat est-il allé trouver cette infraction de désobéissance envers les agents de la force publique ? Cette infraction si elle devait exister réellement, devrait être liée à la violation des dispositions du meeting soit disant interdit. À partir du moment où démonstration a été faite que le meeting n'était pas interdit à partir du moment où tous les chefs d'inculpation tenus contre nous ont été battus en brèche par le président du tribunal, il n'avait qu'à nous relaxer purement et simplement sans autre forme de procédure. Ce que je retiens, c'est qu'il a voulu certainement faire plaisir pour ne pas dire que le pouvoir a eu tort de nous poursuivre, Il fallait donc ces quinze jours que nous considérons comme un subterfuge contre l'échec patent du pouvoir. Comme tous mes autres collègues nous allons intenter une action en appel et nous espérons et faisons confiance aux magistrats de la juridiction supérieure que le droit sera dit dans toute sa rigueur pour la levée de la condamnation.

L.D : Honorable je vous remercie.

Propos recueillis par Michel MALIPOU.
[Le Démocrate, quotidien centrafricain indépendant et privé : N° 435 ( 24-25 janvier 2001 ) et 436 (du 25-26 janvier 2001).]

Actualité Centrafrique - Dossier 3