Retard de paiement de salaires : le gouvernement promet de rétablir la situation

La grogne continue. Le gouvernement s'élève contre la grève des fonctionnaires. Des campagnes d'explication menées par trois ministres et par le Conseiller à la communication du Président Patassé se déroulent. D'autres personnalités partent en mission à l'étranger à la recherche des moyens pour arrêter l'hémorragie.

Le gouvernement promet de payer rapidement les salaires des fonctionnaires

Le gouvernement centrafricain a promis mercredi de payer rapidement les arriérés de salaire des fonctionnaires du pays, en grève depuis près d'une semaine, grâce à la contribution personnelle du président Ange-Félix Patassé.

"Le gouvernement est en train de prendre toutes les dispositions en vue du paiement rapide des salaires", a déclaré le ministre de la Culture, porte-parole du gouvernement, Mme Marie Joseph Songomali Toungouvala, à l'issue d'un conseil de cabinet.

"La promesse faite par le président de la République reste valable. Les démarches entamées pour son décaissement sont en cours", a ajouté Mme Songomali.

Le 23 octobre dernier, le président Patassé avait annoncé aux dirigeants des six syndicats de fonctionnaires qu'il entendait apporter une contribution personnelle de 1O millions de dollars US, soit l'équivalent de quatre mois de salaire des 17.000 agents de la fonction publique.

Le chef de l'Etat avait immédiatement dépêché en Allemagne son ministre délégué aux Finances, Théodore Dabanga, mais depuis deux semaines, aucun décaissement n'a eu lieu.

Le gouvernement n'avait pas non plus été en mesure de verser avant le 15 octobre les trois mois de salaire promis à tous les fonctionnaires au début de leur mouvement, entamé en septembre.

Le régime de Bangui, qui vient de connaître des années difficiles en raison des mutineries militaires à répétition de 1996/97, attend toujours le second décaissement de 13 millions de dollars US du FMI et de la Banque mondiale, promis depuis plusieurs mois par Washington, rappelle-t-on.

Cette annonce du gouvernement intervient au cinquième jour de la grève de huit jours des fonctionnaires, qui sera suivie d'une opération baptisée "Centrafrique pays mort" en cas d'échec des négociations, ont annoncé les syndicats.

Six formations politiques d'opposition, regroupées autour de l'ancien Premier ministre Jean-Paul Ngoupande, ont par ailleurs rejeté, dans une déclaration commune diffusée mercredi, l'idée d'une conférence nationale émise récemment par l'ancien président David Dacko (1960-1965 et 1979-1981).

Elles exigent la démission du président Patassé qu'elles considèrent comme "l'obstacle principal à la concorde nationale".

(AFP, Bangui, 8 novembre 2000 - 19h15)

Le gouvernement s'élève contre la grève des fonctionnaires

Le gouvernement centrafricain a lancé mardi matin un appel radiodiffusé pour demander aux travailleurs privés et à la population de ne pas suivre la grève de huit jours des fonctionnaires entamée jeudi dernier.

Dans des interventions en français et en sango, la langue nationale, les ministres de la Fonction publique, Denis Wangao Kizimale, du Commerce, Jean-Baptiste Koyassambia et de l'Intérieur, Maurice Regonassa se sont relayés à l'antenne de la radio nationale à Bangui.

Ils ont notamment demandé aux travailleurs non-syndiqués, à ceux relevant de centrales n'ayant pas notifié la grève au gouvernement et aux commerçants de vaquer normalement à leurs occupations.

Les trois ministres ont également invité la population, en particulier les jeunes, à ne pas obéir au mot d'ordre de grève, ainsi qu'à l'opération "centrafrique pays mort", programmée à l'issue de la grève en cas d'échec dans les négociations avec les autorités centrafricaines.

De nombreux observateurs ont analysé ces messages comme une tentative du pouvoir pour diviser les travailleurs et de fragiliser le mouvement des fonctionnaires.

Les syndicats de la fonction publique, qui compte quelque 17.000 agents, réclament toujours le paiement immédiat de douze mois d'arriérés de salaires pour mettre un terme à la grève.

(AFP, Bangui, 7 novembre 2000 - 9h57)


Actualité Centrafrique - Dossier 3