Grève toujours fortement suivie dans la fonction publique en Centrafrique

La grève de huit jours lancée jeudi dans la fonction publique centrafricaine a été fortement suivie vendredi à Bangui, au deuxième jour du mouvement des fontionnaires qui réclament le paiement de douze mois d'arriérés de salaire, a constaté un journaliste de l'AFP.

Tout comme la veille, la plupart des ministères et les écoles sont restés pratiquement fermés, tandis que les soins étaient dispensés au compte gouttes dans les établissements sanitaires de la capitale.

Certains des 10.000 fonctionnaires en poste à Bangui, sur les 17.000 que comptent le pays, ont cependant travaillé dans la matinée espérant ainsi être payés. Ils ont cependant quitté leur bureau avant la fermeture, déçus de n'avoir pas perçu d'argent.

A la radio-télévision nationale, le syndicat des travailleurs de la communication (STC) a appelé les auditeurs au boycott de cette institution: "n'écoutez plus radio Bangui et ne regardez plus les mensonges du gouvernement à la télévision", a lancé le STC dans un communiqué.

De son coté, la circulation dans les rues de Bangui a été normale vendredi, le syndicat des taxis et bus (STB) centrafricain ayant suspendu jeudi soir son mouvement de grève de 48 heures déclenché le même jour dans la matinée.

Il souhaitait manifester sa "solidarité" avec les fonctionnaires et protester contre les tracasseries policières de ses adhérents. Le STB a levé son mot d'ordre après une séance de négociations avec le gouvernement.

Les fonctionnaires centrafricains ont reçu vendredi le "soutien" de l'Internationale des services publics (ISP, basée à Lomé) et de ses "20 millions de membres".

Dans un communiqué, l'ISP a "protesté auprès des autorités centrafricaines contre les conditions déplorables de travail et de vie imposées au travailleurs du secteur public par le gouvernement".

Les six fédérations de la fonction publique centrafricaine, qui ont appelé à la grève, doivent réunir samedi matin leurs adhérents à la Bourse du travail de Bangui pour "faire l'évaluation des premières 48 heures de grève", a-t-on appris de source syndicale.

(AFP, Bangui, 3 novembre 2000 - 17h07)


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