Les fonctionnaires centrafricains de nouveau en grève

La vie en République Centrafricaine paraît toujours paralysée. Sauf quelques travailleurs du secteur privé ouvrent encore boutique ou poursuivent fébrilement des activités. Mais tout se fait dans une crainte généralisée : le risque d'un débordement généralisé. La tension ne baissera que si le salaire de quelques douze mois au moins seront versés. Les dix millions de dollars annoncés ne sont toujours pas redistribués aux fonctionnaires. En attendant, le Président de le République et ses ministres poursuivent les contacts avec des "amis" et des institutions internationales pour un concours financier.

 

(AFP, Bangui, 21 novembre 2000 - 16h22)

Les syndicats de fonctionnaires centrafricains ont reconduit mardi leur mouvement de grève sous la pression de leurs bases, a constaté à Bangui un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle grève renouvelable de huit jours doit théoriquement s'achever le 3O novembre. Elle sera ponctuée vendredi par une marche pacifique de protestation contre le non-paiement des arriérés de salaires .

Les six centrales syndicales représentant les 17.000 fonctionnaires du pays avaient appelé le 18 novembre à une grève illimitée à compter du 27 novembre. Mais elles se sont heurtées à leurs bases "qui ne souhaitent plus laisser un jour de répit au gouvernement", a-t-on indiqué de source syndicale.

Aucun changement particulier n'était cependant perceptible mardi à Bangui, les agents de l'Etat n'ayant jamais vraiment repris le travail depuis les grèves précédentes du 17 au 2O octobre et du 2 au 13 novembre.

Le mouvement était très suivi dans toutes les administrations et plusieurs ministères affichaient portes closes. Les banques, les taxis et les marchés poursuivaient une activité normale.

Les personnels des centres de santé périphériques, qui observent une trêve sociale pour les journées nationales de vaccination anti-polio, travaillaient normalement, contrairement à ceux des grandes formations sanitaires.

Dans une chronique radiophonique consacrée au durcissement du mouvement social, un commentateur de la présidence de la République a lancé aux grévistes: "ne nous laissons pas gagner par l'encéphalite bovine, autrement dit la maladie de la vache folle".

Lundi, les fonctionnaires avaient reçu "le soutien inconditionnel" des syndicats des secteurs privé et para-public qui ont lancé un appel en faveur d'un arbitrage du président Ange-Félix Patassé, rappelle-t-on.

(AFP, Bangui, 21 novembre 2000 - 16h22)


Les fonctionnaires en grève reçoivent le soutien des policiers

(AFP, Bangui, 22 novembre 2000 - 13h33)

Le syndicat autonome de la police centrafricaine (SYNAPOC, majoritaire) a apporté mercredi son soutien à la grève des fonctionnaires tout en affirmant "demeurer attentif à l'évolution de la situation" sociale dans le pays.

"Faisant partie intégrante des travailleurs du secteur public centrafricain, les policiers de Centrafrique (...) ne peuvent être indifférents à la lutte que vous menez", affirme le SYNAPOC dans une "lettre de soutien" au président du comité de coordination des affiliés à l'Internationale des services publics (ISP, basée à Dakar), M. Richard Sandos Oualanga.

"Demeurant attentifs à l'évolution de la situation dont nous souhaiterions un aboutissement heureux et rapide (...), nous vous prions d'assurer les camarades en grève de tout notre soutien", ajoute la lettre.

Les syndicats de fonctionnaires centrafricains ont reconduit mardi, sous la pression de leurs bases, un mouvement de grève de huit jours renouvelable pour obtenir du gouvernement le paiement d'au moins douze mois d'arriérés de salaires.

Cette grève, qui doit théoriquement s'achever le 3O novembre, sera ponctuée vendredi à Bangui par une marche pacifique de protestation.

Les policiers centrafricains sont au nombre d'environ 1.500 et le SYNAPOC a engagé depuis près de deux ans des négociations avec le gouvernement sur les arriérés de salaires et les conditions de travail, a-t-on précisé de source syndicale.

(AFP, Bangui, 22 novembre 2000 - 13h33)


Actualité Centrafrique - Dossier 3