Incident diplomatique BANGUI-PARIS lors d'un banquet offert par le chef de l'Etat PATASSE. Conflit social suite (3 décembre 2000 - Afp, Pana)

 

Mini-incident diplomatique entre Bangui et Paris lors d'un banquet
L'ambassadeur de France à Bangui, protestant contre les propos peu amènes tenus à l'égard de Paris par le président centrafricain Ange-Félix Patassé, a quitté vendredi un banquet offert à la présidence, provoquant un mini-incident diplomatique, a-t-on appris dimanche de sources officielles concordantes.

M. Jean-Marc Simon a été d'abord empêché de quitter le palais par la sécurité présidentielle et le protocole d'Etat tant que le chef de l'Etat s'y trouvait encore. Il a fallu l'intervention du ministre d'Etat aux Affaires présidentielles, Michel Gbezera Bria, pour que le diplomate français puisse enfin sortir du palais au bout de longues minutes d'attente.

Au cours de ce banquet offert à l'occasion du 42ème anniversaire de la proclamation de la République centrafricaine, M. Patassé avait vivement critiqué l'attitude de la France qui attend un accord entre la RCA et le FMI pour débloquer 25 millions de FF promis à Bangui.

"Nous n'avions pas attendu un accord pour voler au secours de la France", avait-il notamment lancé sous les applaudissements des convives, dans une allusion à la Seconde Guerre Mondiale.

L'ambassade de France à Bangui a confirmé à l'AFP cet incident "regrettable". La Centrafrique est un ancien territoire français et ses rapports avec son ex-colonisateur sont parfois fortement conflictuels, notent les observateurs.
(AFP, Bangui, 3 décembre 2000 - 11h14)

 

Les syndicats de fonctionnaires réclament des propositions concrètes
Les syndicats de la fonction publique centrafricaine, en grève depuis le 2 novembre, ont demandé samedi au gouvernement de faire des "propositions concrètes" pour renouer le dialogue, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les fonctionnaires, qui avaient décidé de rompre mercredi toute négociation avec le gouvernement du président centrafricain Ange-Félix Patassé, réclament toujours néanmoins le paiement de douze mois d'arriérés de salaires.

"Si des propositions concrètes allant dans le sens de payer 12 mois aux fonctionnaires sont faites, nous accepterons le dialogue, mais nous ne sommes pas dupes", ont déclaré les syndicats, réunis samedi en assemblée générale à la Bourse du travail de Bangui.

Ces syndicats ont par ailleurs décidé de renforcer davantage leurs actions. Ils ont notamment pris la décision de tenir un nouveau meeting à la Bourse du travail le samedi 9 décembre, au lendemain d'une conférence de presse et deux jours avant l'opération "Centrafrique pays mort", prévue le 11 décembre.

Vendredi, le président Patassé avait profité d'un banquet offert à l'occasion du 42ème anniversaire de la proclamation de la République centrafricaine pour demander au gouvernement de "renouer le dialogue "avec les syndicats des travailleurs
(AFP, Bangui, 2 décembre 2000 - 19h23)

 

M. Patassé demande au gouvernement de renouer le dialogue social
Le président centrafricain Ange-Félix Patassé a demandé vendredi à son gouvernement de renouer le dialogue avec les syndicats de fonctionnaires en grève, qui réclament le paiement de 12 mois d'arriérés de salaires, lors d'une allocution improvisée.

"Je demande au gouvernement de reprendre le dialogue avec les centrales syndicales pour qu'il y ait la paix en Centrafrique", a-t-il dit en marge d'un banquet offert au palais présidentiel pour le 42ème anniversaire de la proclamation de la République centrafricaine (RCA).

Les syndicats de la fonction publique centrafricaine, en grève depuis le 2 novembre, ont décidé mercredi de rompre le dialogue avec le gouvernement jusqu'à satisfaction complète de leurs revendications.

Le chef de l'Etat centrafricain a reconnu qu'il y a bien "une crise sociale en RCA", mais "pas une crise politique". "Je le dis, le répète avec fermeté", a-t-il martelé, estimant - en référence au soutien des partis de l'opposition aux grévistes - que les célébrations de la matinée ont apporté "un démenti cinglant pour les conspirateurs".

Le président Patassé a par ailleurs multiplié les attaques en direction des institutions de Bretton Woods, qu'il avait déjà tenues pour responsables de la crise sociale centrafricaine.

"En dépit des efforts consentis par le peuple centrafricain, on trouve toujours des prétextes pour dire: +conditionnalités, conditionnalités conditionnalités+", a-t-il lancé.

Le chef de l'Etat a également critiqué l'attitude de la France qui attend un accord entre la RCA et le FMI pour débloquer 25 millions de FF à Bangui. "Nous n'avions pas attendu un accord pour voler au secours de la France", a-t-il lancé sous les applaudissements, dans une allusion à la Seconde Guerre Mondiale.

Il a par ailleurs estimé que "la guerre au Congo fait que nous sommes pris en otages", soulignant que "quelque soit le régime en place en RCA, je doute fort qu'il pourra faire passer les hydrocarbures de Kinshasa à Bangui".

M. Patassé a en revanche adressé ses remerciements au Secrétaire général de l'ONU, "notre cher frère Kofi Annan qui a pris position nette et claire pour dire au FMI et à la Banque mondiale: +assez, assez, assez+".

La RCA attend un décaissement de 3 milliards de francs CFA (30 M FF) de la Banque mondiale promis depuis plusieurs mois pour éponger une partie des arriérés de salaires des fonctionnaires.

M. Patassé a enfin violemment dénoncé les "médias néo-colonialistes qui martyrisent la conscience du peuple centrafricain", citant notamment Radio France internationale (RFI) et la radio panafricaine AFRICA N1.
(AFP, Bangui, 1er décembre 2000 - 19h46)

 

Célébration du 42ème anniversaire de la proclamation de la RCA
Une prise d'armes et un défilé militaire auxquels assistait le président centrafricain Ange-Félix Patassé ont marqué vendredi à Bangui la célébration du 42ème anniversaire de la proclamation de la République centrafricaine (RCA).

Ces manifestations, réunissant l'ensemble des corps des Forces armées centrafricaines (FAC), se sont déroulées sur le principal axe de la capitale, l'avenue des Martyrs. Elles n'ont donné lieu à aucune déclaration officielle.

Jeudi, des offices religieux s'étaient déroulés dans les églises, temples et mosquées de Bangui en présence des membres du gouvernement. Toutefois la traditionnelle cérémonie de remise de centaines de distinctions honorifiques a été annulée ce jour là, faute de médailles.

C'est le 1er décembre 1958 que le territoire français de l'Oubangui Chari a été proclamé République centrafricaine par père fondateur de la nation, le président Barthélemy Boganda. Ce dernier disparaissait trois mois après, le 29 mars 1959, dans un mystérieux accident d'avion
(AFP, Bangui, 1er décembre 2000 - 12h41)

 

Chronologie des événements (1958-2000)
Voici une chronologie de principaux événements qui ont marqué les 40 premières années de l'indépendance de la République centrafricaine, proclamée le 13 août 1960:

 1958 

 1er décembre: Proclamation de la République centrafricaine:  Barthélémy Boganda, président de la République. 

 1959 
 16 février: Mort de Barthélémy Boganda dans un accident d'avion.  Abel Goumba, président par intérim. 

 1960 
 13 août: Indépendance de la République centrafricaine. 
 14 août: David Dacko, présidence de la République. 

 1966 
 1 janvier: Coup d'Etat du colonel Jean-Bédel Bokassa, chef d'Etat-major des armées. 

 4 janvier: Abrogation de la Constitution. 

 1969 

 11 avril: Tentative de coup d'Etat du lieutenant-colonel 
  Alexandre Banza. 

 1972 
 2 mars: Jean-Bédel Bokassa, président à vie. 

 1973 
 7 avril: Découverte d'un complot. L'ex-ministre Auguste M'Bongo est arrêté. 

 1974 
19 mai: Jean-Bédel Bokassa promu maréchal. 
 décembre: Tentative de coup d'Etat du général Lingoupou. 

 1976 
 3 février: Le maréchal Bokassa échappe à un attentat. 
 5 septembre : Le maréchal Bokassa dissout le gouvernement et crée le Conseil de la révolution centrafricaine (CRC). 
 septembre: David Dacko, ancien chef d'Etat, devient le conseiller du maréchal Bokassa. 
 4 décembre: Proclamation de l'Empire centrafricain, par un congrès extraordinaire du parti unique, le mouvement pour l'émancipation de l'Afrique noire (MESAN). 

 1977 
 6 janvier: L'appartenance au MESAN devient obligatoire. 
 4 décembre: Sacre de l'empereur Bokassa Ier. 

 1979 
 janvier: Emeutes d'étudiants. Répression sanglante. 
 17-19 avril: Arrestations et meurtres d'enfants. Une commission d'enquête internationale conclut à l'implication de Bokassa dans les massacres. 
 20-21 septembre: Intervention de l'armée française alors que l'Empereur est en visite en Libye. David Dacko rétabli à la présidence de la République restaurée. 
 26 septembre: Formation d'un gouvernement dirigé par un Premier ministre, M. Ayando. 
 29 octobre: Manifestation de lycéens et étudiants. 
 3 novembre: Arrestation de M. Ange Patassé, un ancien Premier ministre de Bokassa 1er, et chef du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC). 

 1980 
 20 mars: Création, par le président David Dacko, d'un parti unique, l'Union démocratique africaine (UDC). 
 24 décembre: Condamnation à mort par contumace de Bokassa 1er. 

 1981 
 1er février: Référendum constitutionnel. 
 15 mars: Election présidentielle. David Dacko est élu par 50,23 pour cent. Ange Patassé recueille 38,11 pour cent des suffrages exprimés. 

 Mai-Juillet: Grèves et attentat à Bangui. L'état de siège est décrété le 21 juillet. 
 1er septembre: Le général André Kolingba contraint le président David Dacko à la démission. La Constitution est suspendue, les partis sont interdits. Le général Kolingba préside un Comité militaire de redressement national (CMRN). 

 1982 
 3 mars: Tentative de coup d'Etat d'Ange Patassé. 

 1985 
 21 septembre: Dissolution du CMRN. Constitution d'un nouveau gouvernement comprenant plusieurs civils. 

 1986 
 24 octobre: Retour et arrestation de Jean-Bédel Bokassa à l'aéroport de Bangui. 
 21 novembre: Référendum constitutionnel. Le projet prévoit un président de la République élu pour six ans, une Assemblée  nationale et un parti unique. 

 1987 
 12 juin: A l'issue d'un procès de plusieurs mois, l'ancien Empereur Bokassa 1er est condamné à mort. La peine est commuée en détention à perpétuité le 29 février 1988, puis à dix ans de réclusion. 

 1992 

 25 octobre: Elections présidentielle et législatives. 
 26 octobre: Suspension des élections qui sont annulées le 29 octobre, par la Cour suprême. 

 1993 
 17 janvier: Création d'un Conseil national politique provisoire de la République (CNPPR). 
 1er août: Libération de Jean-Bédel Bokassa. 
 22 août: Premier tour des élections présidentielle et législatives. Ange Patassé arrive en tête avec 30 pour cent des suffrages exprimés. Le chef d'Etat en place, le général André Kolingba vient en 4ème position, avec 13 pour des suffrages exprimés. 
 28 août: Ordonnances du président Kolingba modifiant la composition de la Cour suprême et portant amendement du code électoral. La France suspend sa coopération. Les ordonannces sont annulées le 30 août. 
 19 septembre: Deuxième tour des élections. Victoire de M. Patassé. 
 24 octobre: Jean-Luc Mandaba est nommé Premier ministre. 

 1994 
 28 décembre: Le référendum constitutionnel est marqué par une participation très faible. 

 1996 
 Avril-Mai: succession de mutineries de soldats réclamant le paiement d'arriérés de soldes. Violents affrontements entre les mutins et les loyalistes. 
 Mai: Début d'une série de grèves qui paralysent le pays. Les Grévistes réclament le paiement d'arriérés de salaires. 
 5 juin: Les participants à la "Convention des forces vives de la Nation" signent un protocole d'accord ouvrant la voie à un gouvernement d'union nationale. 
 6 juin: Ambasadeur à Paris, Jean-Paul Ngoupandé est nommé Premier ministre. 
 18 juin: L'opposition refuse de participer au gouvernement. 
 3 novembre: Décès de Jean-Bédel Bokassa. Les mutins rendent les honneurs militaires au passage du corgège funèbre. 
 Nov 1996-Janv 1997: Nouvelles mutineries et manifestations de rue. L'armée française apporte son soutien aux loyalistes de la garde présidentielle. 

 1997 
 30 janvier: Michel Gbezera-Bria remplace Jean-Paul Ngoupandé à la tête du gouvernement de 26 membres nommé le 18 février et comprenant 11 ministres de l'opposition. 
 12 février: Une force interafricaine d'intervention et de surveillance des accords de Bangui (MISAB), remplace les forces françaises. 
 juillet: Accords de cessez-le-feu entre les mutins et la MISAB. Début d'une "réunion de réconciliation". 
 1er septembre : Retour au gouvernement des 9 ministres de l'opposition, qui s'étaient retirés le 5 mai. 

 1998 
 26 février: Ouverture à Bangui de la Conférence de réconciliation nationale. 
 4 mars: Adoption d'un pacte de réconciliation nationale. 
 15 avril: Une Mission des Nations unies en République centrafricaine (MINURCA) prend le relais de la MISAB. 
 22 novembre: Premier tour des élections législatives. Le MLPC remporte 26 sièges sur 42. 

 2000 
 15 février: Retrait de la MINURCA 
 6 juin: Le président Ange-Félix Patassé accuse le Congo-Kinshasa d'avoir d'avoir "purement et simplementdétourné 250.000 M3 de carburant acheté par la RCA pour faire face à ses besoins. 
 17 juin: Le président Patassé annonce une aide libyenne de 55.000 tonnes de produits pétroliers. 
 [Dakar, Sénégal (PANA) -- -0- PANA ON/KIB 13Août2000]

 

RENAISSANCE CENTRAFRICAINE
En date du 14 décembre 1956, dans sa réponse à Monsieur MAMADOU Fidèle, chauffeur de Monsieur VERET, Monsieur Barthélémy BOGANDA, député de l'Oubangui-Chari et Maire de Bangui, aborda la question salariale en ces termes : "La question des salaires est une des plus brûlantes du monde entier, c'est pourquoi elle me préoccupe plus particulièrement. Dans les Pays organisés cette question est surtout du ressort des Syndicats, mais en Oubangui-Chari les Syndicats sont à peu près inexistants et ceux qui existent sont inefficaces.
Le premier problème consiste donc à créer des syndicats solides qui puisse travailler, lutter dans les limites de la légalité républicaine pour l'intérêt de tous les travailleurs ".
En ces termes M. le député Boganda approuva la démarche de M. Mamadou qui souhaitait sa médiation dans l'affaire qui l'opposait à son employeur, M. Veret.
Mais si nous poursuivons la réflexion du Père de la nation, en ce 1er décembre 2000, fête de la proclamation de la République centrafricaine, nous réalisons que si la solidité des Syndicats n'est plus à démontrer, le pays cependant devrait encore être organisé, au sens de Boganda, bien sûr.
Nous devons, en tant que CITOYENS, travailler à ce que la CENTRAFRIQUE se dote d'institutions politiques viables Suvrant pour la RENAISSANCE CENTRAFRICAINE.
UNITE, DIGNITE, TRAVAIL !
[Henri GROTHE (Kodro - Vendredi, 1er Décembre 2000 19:21:06 +0100)]

Actualité Centrafrique - Dossier 3