Contrairement aux affirmations du Président de la République dans son message à la Nation du 31 décembre 2000, ce n'est pas l'opposition qui viole la Constitution et les lois. C'est le Chef de l'Etat et son gouvernement qui confisquent systématiquement les libertés garanties par la Constitution, notamment la liberté d'expression et de manifestations pacifiques permettant aux partis d'animer la vie politique. En République centrafricaine, en dehors des brèves périodes de campagne électorale, l'opposition n'a pas le droit de tenir des réunions publiques ou d'organiser des marches pacifiques. L'accès aux médias d'Etat lui est interdit : ceux-ci, radio et télévision, sont la propriété exclusive du parti au pouvoir, le MLPC.

Cette situation n'est plus tolérable, et les démocrates centrafricains ont le devoir de lutter pour le rétablissement des libertés chèrement conquises. Les partis ASD, CNP, FC, MDI/PS, PUN et UPR dénoncent avec la dernière vigueur la dérive dictatoriale du régime de M. Patassé. Ils exigent la libération sans condition des parlementaires et de toutes les autres personnes arbitrairement arrêtées suite à la dispersion du meeting de BONGA-BONGA. Ils rendent le Président Patassé personnellement responsable des violences qui resurgissent dans le pays. C'est lui en effet qui arme des miliciens et introduit des mercenaires étrangers (CODOS tchadiens) sur le territoire national, avec pour mission d'assassiner les leaders des partis politiques d'opposition et des centrales syndicales.

Face aux graves menaces qui pèsent sur la démocratie, la sécurité et la concorde nationale en Centrafrique, les partis ASD, CNP, FC, MDI/PS, PUN et UPR appellent leurs militants à se mobiliser, dans le cadre des structures ordinaires des six formations, dans le cadre des comités d'arrondissements mis en place depuis le Conclave de NGOUNZA, et enfin dans le cadre du Front Uni des Forces vives, pour faire échec au retour de la dictature. L'objectif est clair : aller constamment sur le terrain, expliquer les tenants et les aboutissants de la crise actuelle à tous les centrafricains, prendre une part active à toutes les actions de masses visant à obtenir la libération sans conditions de toutes les personnes arbitrairement détenues., ainsi que le DEPART du Président PATASSE dans les plus brefs délais.

Dans l'immédiat, les leaders des six partis invitent tous leurs militants et leurs sympathisants à se joindre massivement au SIT-IN organisé par les centrales syndicales le MERCREDI 3 JANVIER 2001 A 9 HEURES, PLACE DE LA REPUBLIQUE.

Actualité Centrafrique - Dossier 3