La marche "pacifique" du 22 décembre 2000 appelée par l'opposition n'a pas eu lieu

La marche "pacifique" appelée jeudi par l'opposition centrafricaine et interdite dans la soirée par les autorités n'a finalement pas eu lieu vendredi à Bangui alors qu'un important dispositif sécuritaire avait été déployé dans toute la capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des unités de la FORSDIR (ancienne garde présidentielle), de la police et de la gendarmerie ont été positionnées durant toute la journée aux points stratégique du centre-ville (radio nationale, télévision, présidence, etc...) et sur les grands axes des quartiers périphériques pour prévenir tout éventuel débordement.

A la place de cette marche, qui avait été appelée par quinze formations politiques, le Comité de coordination de ces partis et la Coordination des centrales syndicales de la fonction publique ont eu des discussions en vue d'une adhésion des syndicats au "Front uni des forces vives", a-t-on précisé de source syndicale.

A l'issue de ces discussions, les syndicats dont les membres sont en grève depuis début novembre pour obtenir du gouvernement le paiement d'au moins douze mois d'arriérés de salaire, ont décidé de consulter samedi leur base pour donner leur position quant à cette adhésion.

Les quinze partis de l'opposition réclament le départ du président centrafricain Ange-Félix Patassé, "incapable", selon eux, de résoudre cette "grave crise sociale".

Par ailleurs, un débat parlementaire sur la levée de l'immunité de quatre députés d'opposition arrêtés mardi à la suite de la dispersion par les forces de l'ordre d'un meeting interdit par le gouvernement, a été fixé au 26 décembre, a-t-on appris auprès de l'Assemblée nationale.

Après ce meeting, 75 personnes, dont ces quatre députés, avaient été interpellées et se trouvaient toujours vendredi en "garde à vue" au commissariat central de Bangui, a-t-on précisé de sources gouvernementales.

Parmi 75 interpellés figure également un journaliste, Raphaël Kopessoua, directeur de publication du quotidien Vouma-La Mouche, connu pour ses critiques à l'encontre du régime, a-t-on précisé de source syndicale.

(Afp, Bangui, 22 décembre 2000 - 19h46)


Important dispositif de sécurité à Bangui pour une marche de l'opposition (Afp, Bangui, 22 décembre 2000 - 12h03)

Un important dispositif de sécurité avait été déployé vendredi matin dans Bangui en vue d'une marche "pacifique" appelée par 15 partis d'opposition mais interdite jeudi soir par le gouvernement et la mairie de la capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des unités de la FORSDIR (ancienne garde présidentielle), de la police et de la gendarmerie étaient positionnées à tous les carrefours du centre-ville et sur les grands axes des quartiers périphériques.

Jeudi soir, le maire de Bangui, Mme Cécile Guéret Sérégué, et le gouvernement ont prononcé l'interdiction "formelle" et "jusqu'à nouvel ordre" de la marche de "convergence", annoncée quelques heures plus tôt par deux dirigeants de partis d'opposition.

Cette marche, dont l'objectif est de réclamer pacifiquement le départ du président centrafricain Ange-Félix Patassé, est censée rassembler les militants de 15 partis d'opposition, les travailleurs, les mouvements de jeunesse et les associations de la société civile.

Les manifestants devraient partir de plusieurs points différents de la capitale pour converger vers le palais présidentiel.

Mais un dirigeant d'un parti d'opposition exprimait vendredi son inquiétude, dans une déclaration à l'AFP, face à la fermeté des autorités, qui n'ont pas hésité mardi dernier interdire et à faire disperser un meeting de l'opposition.

A l'issue de ce meeting, 75 personnes dont quatre députés d'opposition ont été interppellées et étaient encore en "garde à vue" vendredi matin.

Des "actions ponctuelles" pourraient être décidées en cours de journée, a indiqué ce même dirigeant d'opposition.

Depuis plusieurs semaines, Bangui est en proie de vives tensions sociales en raison d'une grève de fonctionnaires qui réclament le paiement "immédiat" de 12 mois d'arriérés de salaires.

A plusieurs reprises, notamment au cours de l'opération "Centrafrique pays mort" du 11 décembre, des jeunes Centrafricains en colère ont dressé des barricades et enflammé des pneus sur plusieurs avenues de la capitale.

Actualité Centrafrique - Dossier 3