Centrafrique sur un fond d'interpellation du premier ministre à l'Assemblée et de nouvelle grève de huit jours

L'opposition entend faire parler le premier ministre Anicet Georges Dologuélé sur les affaires et les conditions sociales très dégradées en Centrafrique, d'un côté, et de l'autre, les syndicats non satisfaits de la suite donnée à l'annonce des 10 millions de dollars veulent déclencher un mouvement de grève plus dur et plus long.

L'opposition veut interpeller le PM centrafricain lundi à l'Assemblée

L'opposition parlementaire centrafricaine va interpeller lundi le Premier ministre Anicet-Georges Dologuélé à l'Assemblée nationale sur la crise sociale que traverse le pays, a annoncé dimanche la radio nationale.
Sept partis d'opposition ont demandé à tous les députés d'être présents à cette séance d'interpellation "sur la grave crise sociale en cours et les réponses que le gouvernement entend donner aux légitimes revendications des travailleurs".
Les syndicats de fonctionnaires, qui exigent le paiement immédiat de 12 mois d'arriérés de salaires, ont appelé samedi à une nouvelle grève de huit jours à compter de jeudi, suivie d'un "mouvement de désobéissance civile" baptisé "Centrafrique pays mort", rappelle-t-on.
Les fonctionnaires, soutenus par l'opposition, avaient déjà observé une première "grève d'avertissement", du 17 au 20 octobre, bien suivie dans les secteurs de l'éducation et de la santé.
Les députés de l'opposition souhaitent également interroger le Premier ministre sur la pénurie de carburant au printemps dernier, les raisons de la non-convocation d'une session extraordinaire pour le collectif budgétaire, l'enquête sur le meurtre courant septembre de l'ambassadeur de Libye à Bangui et la "gestion opaque" du don de carburant libyen
(AFP, Bangui, 29 octobre 2000 - 19h44)

 

Les syndicats centrafricains appellent à une nouvelle grève de huit jours

Les syndicats de fonctionnaires centrafricains ont décidé samedi à Bangui de lancer une nouvelle grève de huit jours à compter de jeudi pour protester contre le non-paiement de leurs arriérés de salaires.
Les six fédérations syndicales de la fonction publique, réunies en assemblée générale, ont appelé à un "mouvement de désobéissance civile" baptisé "Centrafrique pays mort", si leurs revendications ne sont toujours pas satisfaites après cette grève.
Pendant ce mouvement "il ne sera admis aucun service minimum", ont affirmé les secrétaires généraux des fédérations syndicales devant un millier d'adhérents réunis samedi après-midi à la bourse du travail de Bangui pendant plus de trois heures.
Ils ont indiqué "prendre à témoin l'opinion nationale et internationale du peu d'intérêt qu'accorde le gouvernement à l'éducation, à la santé et aux droits des travailleurs en refusant d'accéder à leurs revendications".
Les fonctionnaires centrafricains qui exigent le paiement de 12 mois d'arriérés de salaires, avaient observé une première grève d'avertissement du 17 au 20 octobre, bien suivie dans les secteurs de l'éducation et de la santé.
Depuis la promesse faite par le gouvernement de verser trois mois de salaires aux fonctionnaires avant le 15 octobre, seuls les personnels de la santé et de l'éducation ont touché deux mois de salaires, contre un seul mois pour les autres catégories d'agents de l'Etat, faute de trésorerie.
Le 23 octobre, le président centrafricain Ange-Félix Patassé avait annoncé lors d'une rencontre avec les syndicats qu'il verserait une contribution personnelle de 10 millions de dollars US pour "payer immédiatement les salaires".
(AFP, Bangui, 28 octobre 2000 - 19h12)


Actualité Centrafrique - Dossier 3