PATASSE annonce une contribution personnelle de 1O M USD

Le président centrafricain Ange-Félix Patassé a annoncé lundi aux organisations syndicales de fonctionnaires qu'il avait décidé d'apporter une "contribution personnelle" de 10 millions de dollars américains pour payer les salaires dans la fonction publique.

Les syndicats de fonctionnaires centrafricains ont observé la semaine dernière un arrêt de travail de quatre jours pour réclamer le paiement immédiat de douze mois d'arriérés de salaires et ont menacé samedi le gouvernement de lancer une grève illimitée si leurs revendications n'étaient pas satisfaites.

En recevant lundi les représentants des différents syndicats, M. Patassé a reconnu la "légitimité" de cette grève tout en "félicitant" les syndicats d'avoir mené leur mouvement "dans la dignité".

"Aussi, a-t-il ajouté, j'ai décidé de donner 1O millions de dollars pour payer immédiatement les salaires en attendant que les négociations avec les institutions de Bretton Woods puissent aboutir".

"Cette contribution personnelle, fruit de mon travail, qui était destiné à financer ma ferme, se fera à travers mes travaux de recherches - grâce aux garanties données à certaines banques en Allemagne - et des sociétés avec lesquelles je suis en partenariat", a-t-il expliqué.

Le président Patassé possède une ferme agricole expérimentale d'un millier d'hectares à Gbouen (environ 80 km à l'ouest de Bangui) grâce à laquelle il espère assurer prochainement l'autosuffisance alimentaire de son pays, un des plus pauvres d'Afrique centrale.

Il a précisé que "dès ce lundi soir, le ministre délégué aux Finances, Théodore Dabanga, s'envolera pour l'Allemagne pour parachever les transactions afin que l'argent soit disponible à Bangui d'ici la fin de cette semaine".

Le gouvernement centrafricain, qui avait promis de payer trois mois de salaires à tous les fonctionnaires au 15 octobre, n'a finalement versé que deux mois aux personnels de la santé et de l'éducation, et un seul aux autres fonctionnaires.

Ange-Félix Patassé avait violemment accusé la semaine dernière, dans un entretien à l'AFP, les institutions de Bretton Woods d'être "directement responsables" de la crise économique qui frappe son pays

Le régime de Bangui, qui vient de connaître des années difficiles en raison des mutineries militaires à répétition de 1996/97, attend toujours le second décaissement de 13 millions de dollars US du FMI et de la Banque mondiale, promis depuis plusieurs mois par Washington

(AFP, Bangui, 23 octobre 2000 - 19h21)


Actualité Centrafrique - Dossier 3