"Centrafrique pays mort": le gouvernement menace les entreprises privées

Le gouvernement centrafricain a menacé jeudi de "fermer" les entreprises et les opérateurs économiques qui refuseront d'ouvrir leurs portes pendant la prochaine opération "Centrafrique pays mort" des syndicats de fonctionnaires en grève, a annoncé une source officielle.

Si "les entreprises ont l'intention de fermer leurs portes durant les trois jours de l'opération annoncée par les centrales syndicales, (...) le gouvernement prendra les mesures qui s'imposent, entre autres la fermeture de celles-ci", a indiqué le ministre délégué à l'Economie, Jacob Mbaïtadjim dans un communiqué diffusé plusieurs fois par la radio nationale.

"Pour le gouvernement, le développement d'un pays passe nécessairement par les entreprises privées et des mesures ont été prises pour garantir leurs activités", a-t-il encore affirmé.

Le 11 décembre dernier, une première opération "Centrafrique pays mort" avait paralysé Bangui, où la quasi-totalité des commerces et des entreprises n'avaient pas ouvert faute d'employés ou par peur de représailles, et ce, malgré le déploiement d'un important dispositif de sécurité, rappelle-t-on.

Les centrales de la fonction publique, en grève depuis plus de deux mois pour réclamer le paiement de 12 mois d'arriérés de salaire, ont décidé de lancer une opération similaire à partir du vendredi 19 janvier.

Cette nouvelle opération "Centrafrique pays mort" est censée durer trois jours, mais elle ne devrait réellement affecter l'économie du pays que le vendredi, les entreprises étant fermées les samedi et dimanche, notent les observateurs.

(Afp, Bangui, 18 janvier 2001 - 12h49 )


Versement vendredi de 3 mois de salaire aux fonctionnaires centrafricains

Le gouvernement centrafricain a annoncé jeudi son intention de verser le 19 janvier trois mois de salaire aux fonctionnaires, ainsi que trois mois de pensions et de bourses pour les retraités et les étudiants, a-t-on appris de source officielle à Bangui.

Cette annonce, faite par le ministre centrafricain de la Communication Francis Albert Ouakanga, intervient à la veille d'une nouvelle opération "Centrafrique pays mort" des syndicats de la fonction publique, censée paralyser l'économie du pays pendant trois jours.

"Dans le cadre du programme d'ajustement avec le Fonds monétaire international (FMI), l'Etat a obtenu deux mois de salaire, plus un troisième qui est une aide de la Communauté des Etats sahélo-sahéliens (COMESSA)", a expliqué M. Ouakanga, qui a invité les fonctionnaires à se rendre dès vendredi aux guichets des banques et du Trésor public.

"Un trimestre de pensions et un trimestre de bourses seront également versés (vendredi) aux retraités et aux étudiants, et les enseignants vacataires toucheront six mois de vacations", a précisé le ministre.

"Les dix millions de dollars du FMI ne sont pas encore disponibles", a affirmé de son côté l'un des dirigeants des cinq centrales de fonctionnaires en grève, Sabin Kpokolo, en référence au crédit accordé à la Centrafrique le 10 janvier par le conseil d'administration du FMI.

Le président de la coordination des centrales syndicales, Louis Salvador Ngho, a quant à lui dénoncé dans un entretien téléphonique avec l'AFP un "subterfuge" des autorités pour briser le mouvement des grévistes.

A la veille de la "marche pacifique" du 24 novembre, le gouvernement avait également promis un mois d'arriéré de salaire, mais "tous ceux qui avaient pris le chemin du Trésor et des banques n'ont rien touché", a également rappelé M. Ngho.

"Les travailleurs vont rester chez eux vendredi", premier jour de l'opération Centrafrique pays mort, "et si le gouvernement tient à leur verser leurs salaires, il peut choisir un autre jour", a-t-il ajouté.

Les syndicats de fonctionnaires, en grève depuis le 2 novembre pour réclamer 12 mois d'arriérés de salaire, avaient déjà organisé une première opération de ce genre le 11 novembre à Bangui, où la quasi-totalité des commerces et entreprises étaient restés fermés.

Pour tenter de prévenir un nouveau blocage du secteur privé, le gouvernement a menacé jeudi de "fermer" les entreprises et les opérateurs économiques qui refuseraient d'ouvrir leurs portes, affirmant que des mesures avaient été prises "pour garantir leurs activités".

(Afp, Bangui, 18 janvier 2001 - 20h51)

Actualité Centrafrique - Dossier 3