L'insécurité gagne du terrain : des braqueurs tuent une femme policier centrafricaine à son domicile. Les manifestations de colère continuent

 

Existe-t-il une bande organisée qui pousse à la violence à Bangui et à l'intérieur du pays? Les déclarations dans la presse et sur les antennes de Radiodiffusion par des "extrémiste" chargés d'infiltrer, de diviser les syndicats, de diffuser de fausses informations, les braquages de certaines personnes, y compris des intimidations, font penser que le Président Patassé est entouré de personnes qui notoirement ne plaident pas la cause du peuple centrafricain. C'est la haine et la violence qui risquent de prendre le dessus et plonger le pays dans une catastrophe. Le consensus et les promesses faites au nom de la réconciliation nationale sont devenus des vains mots.
Les mouvements de grève et de revendication continue. L'"opération Centrafrique pays mort" est maintenue pour le 8 décembre 2000.
(25 novembre 2000)


Les coupeurs de route tuent quatre personnes avec des flèches
Au moins quatre personnes ont été tuées courant novembre par des coupeurs de route dans la sous-préfecture de Batanfago, à plus de 500 km au nord de la capitale centrafricaine Bangui, a annoncé dimanche à la radio nationale le député de cette localité, Albert M'Berio.
Un collecteur de miel, un commerçant, et deux étudiants, ont été abattus par les flèches de ces bandits de grand chemin appelés "zaraguinas" qui écument la région, grimpés sur des chevaux ou des chameaux.
Face à la terreur que font régner ces coupeurs de route sur les voyageurs, le député M'Bério a lancé un appel au secours aux autorités centrafricaines.
Le détachement des forces armées centrafricaines basé à Batanfago est en effet paralysé, son unique véhicule de transport des troupes étant tombé en panne, a indiqué le député.
Devant la multiplication des actes criminels des bandits de grand chemin dans de nombreuses provinces du pays, les autorités centrafricaines ont créé cette année deux garnisons équipées par la France, à l'est et à l'ouest, pour appuyer les détachements locaux.
Ce dispositif avait jusqu'à présent permis de sécuriser les déplacements des personnes et de leurs biens à l'intérieur du pays
(AFP, Bangui, 26 novembre 2000 - 20h11)

 

Des braqueurs tuent une femme policier centrafricaine à son domicile
Une femme policier de la compagnie de circulation routière centrafricaine a été tuée dans la nuit de jeudi à vendredi à son domicile de Bangui par des braqueurs cagoulés, a-t-on appris samedi de source policière.
Les malfaiteurs ont défoncé la porte de la victime, puis se sont emparés du téléphone portable et de la moto neuve qu'elle venait d'acheter.
Devant sa résistance, ils lui ont tiré deux balles dans les jambes et une troisième à l'abdomen.
La policière est morte d'hémorragie alors qu'elle recevait les premiers soins à l'hôpital.
(AFP, Bangui, 25 novembre 2000- 19h03)

 

L'"opération Centrafrique pays mort" maintenue le 8 décembre (syndicats)
Les fonctionnnaires centrafricains ont maintenu samedi leur mot d'ordre en faveur d'une "opération Centrafrique pays mort" le 8 décembre pour revendiquer le paiement immédiat de 12 mois d'arriérés de travail, a-t-on indiqué de source syndicale.
Cette décision a été prise à l'issue d'une assemblée générale tenue samedi matin à la Bourse du travail de Bangui pour faire le bilan de la manifestation qui a rassemblé vendredi, sans incident, plusieurs milliers d'agents de l'Etat en grève dans les rues de la capitale.
"La balle est désormais dans le camp du président Patassé qui doit apaiser les travailleurs", car le gouvernement du premier ministre Anicet-Georges Dologuélé, "ne respecte pas ses engagements", ont indiqué les syndicats.
Ils ont appelé les secteurs privé, para-public et informel à participer à l'"opération Centrafrique pays mort" afin de "contraindre le pouvoir à trouver une solution durable à la question salariale".
"D'autres actions suivront jusqu'à satisfaction complète des revendications des fonctionnaires", ont annoncé les syndicats représentant les 17.000 fonctionnaires centrafricains qui observent depuis mardi une grève renouvelable de huit jours devant prendre fin le 3O novembre.
A propos de la marche pacifique de vendredi, le Syndicat autonome de la police (Synapoc, majoritaire) "a pris sur lui d'encadrer la manifestation en dépit de l'interdiction du ministre de l'Intérieur", ont indiqué ses militants lors de l'assemblée générale.
La presse indépendante centrafricaine, proche de l'opposition, a commenté samedi le succès de la manifestation qui s'est déroulée sans heurt malgré les craintes de débordements des autorités qui l'avait interdite au dernier moment.
"Une marche des travailleurs, Patassé enfin K.O", écrivait le quotidien Le Citoyen, tandis que le journal Le Démocrate titrait : "Le pouvoir dans la rue, pas de preneur".
(AFP, Bangui, 25 novembre 2000- 14h46)

Actualité Centrafrique - Dossier 3