REPRESSIONS ET VICTIMES DU 19 DECEMBRE 2000

COMMUNIQUE DE PRESSE : FRONT UNI DES FORCES VIVES

Devant l'incapacité de Monsieur PATASSE et de son Gouvernement à résoudre la crise sociale marquée par le non - paiement des salaires, bourses et pensions, le risque d'année blanche , le blocage politique, les 15 partis politiques d'opposition considèrent que la seule voie de sortie de crise réside dans le départ du Président PATASSE

A cette fin, ils ont pris leurs responsabilités et appelé à la constitution d'un FRONT UNI DES FORCES VIVES DE LA NATION. Le meeting de BONGA-BONGA, organisé le 19 Décembre 2000 par ce front uni a été sauvagement réprimé par Monsieur BIKOO, Ministre de l'Intérieur et Monsieur SABANGLE, Commissaire Central, sur ordre de Monsieur PATASSE, alors que celui du MLPC du 8 décembre 2000 a pu se tenir dans l'illégalité la plus totale.

Il convient de souligner que la garde Présidentielle a tiré à balles réelles sur la foule aux mains nues, occasionnant de nombreux blessés. Plus de cent personnes ont été interpellées, dont des députés de la Nation :

Louis - Pierre GAMBA, Marguerite BALENGUELE, Jacob GBETI et Louis PAPENIAH, ainsi que Dieudonné Stanislas MBANGOT, Président du MESAN - BOGANDA, Guy MAMADOU, membre du Comité Exécutif de l'ADP, Rénaldy SIOKE, ancien Minstre, Raphaêl KOPESSOUA, directeur de la publication " VOUMA ", Béatrice BALAMET, syndicaliste, des mineurs de 9 à 12 ans, etc....

Les principaux leaders des partis politiques et des syndicats sont actuellement recherchés pour être arrêtés, de même que des personnalités de la société civile, comme Maître ZARAMBAUD ASSINGAMBI, dont le domicile a été perquisitionné ce mercredi matin à 6 heures.

Dans leur hystérie répressive, les miliciens du MLPC ont même bousculé l'Ambassadeur de France venu à 22 heures au Commissariat central pour s'enquérir de l'Etat d'un de ses concitoyens injustement arrêté en marge du meeting. Le véhicule de sécurité de l'Ambassadeur avec le matériel de transmission a été confisqué par les miliciens casqués du MLPC.

Devant le choix du bain de sang fait par PATASSE, il ne reste pas au peuple Centrafricain d'autres issues que de s'organiser pour la résistance.

. Partis politiques, syndicats, société civile, jeunesse, femme et mère de Centrafrique,

· Tous debout pour empêcher PATASSE de plonger notre pays dans la guerre civile.

· Tous debout, pour obtenir la libération de toutes les personnes arrêtées.

· Tous debout, pour faire partir PATASSE .

· Tous debout, pour sauver notre patrie en danger.

Puisque PATASSE viole la loi, le peuple ne se sent plus lié par les interdictions.La rue sera occupée en permanence

La marche du 22/12/2000 aura bien lieu

Fait à Bangui le 20 Décembre 2000 - LE DIRECTOIRE


L'opposition politique lance un appel pour une marche pacifique vendredi (Afp, Bangui, 21 décembre 2000 - 18h17)

15 partis politiques de l'opposition centrafricaine ont appelé la population de Bangui à participer vendredi à une grande marche pacifique pour réclamer le départ du président Ange-Félix Patassé, ont indiqué jeudi à l'AFP deux dirigeants de l'opposition.

Cette marche de "convergence" devrait rassembler les militants des partis d'opposition, les travailleurs, les mouvements de jeunesse et les associations de la société civile, ont assuré les députés d'opposition Jean-Paul Ngoupandé et Charles Massi.

Les manifestants, qui partiront de plusieurs points de la capitale, se dirigeront ensuite vers le palais présidentiel, ont-ils précisé.

Tous les dirigeants de l'opposition étant recherchés par la police depuis le meeting avorté de mardi, aucun appel officiel n'a été lancé par l'opposition mais des mots d'ordre circulent dans tous les quartiers de Bangui, ont encore ajouté les deux députés.

Le 19 décembre, des unités de la police et de la gendarmerie ont dispersé sans ménagement un meeting des 15 partis d'opposition que le gouvernement avait finalement interdit quelques heures plus tôt, rappelle-t-on.

Quelque 75 personnes, dont quatre députés d'opposition, ont été interpellées à ce moment, et se trouvent toujours en "garde à vue", a-t-on appris de source judiciaire.

L'Assemblée nationale a par ailleurs appelé dans un communiqué diffusé jeudi tous les députés "à se présenter vendredi à l'hémicycle de l'Assemblée nationale pour un débat général sur la situation des députés arrêtés".

Ce communiqué ne précise pas toutefois si une demande de levée d'immunité parlementaire des quatre élus a été déposée, notent les observateurs qui constatent que la durée de leur garde à vue va maintenant dépasser les 48 heures légales.

MM. Ngoupandé et Massi, qui sont aussi respectivement présidents du Parti de l'unité nationale (PUN) et du Forum démocratique pour la modernité (FODEM), ont également indiqué à l'AFP que les 15 partis d'opposition étaient en train de mettre en place un "Front uni des forces vives", dont la création était prévue initialement le jour du meeting.

Ce "Front uni", qui a pour objectif de "s'opposer aux visées criminelles du président Patassé et à le faire partir sans violences", comprend "les partis politiques, les centrales syndicales, les mouvements de jeunesse, et doit s'ouvrir aux représentants des associations de la société civile, des femmes, des "boubanguérés (vendeurs à la criée)", ont-ils expliqué.

Les syndicats de la fonction publique centrafricaine, qui ont récemment durci leur revendication dans le conflit les opposant au gouvernement, ont refusé de confirmer à l'AFP s'ils envisageaient de se joindre au "Front uni".

Une partie des 19.500 fonctionnaires centrafricains sont entrés en grève le 2 novembre pour réclamer le paiement immédiat de 12 mois d'arriérés de salaire, provoquant de graves tensions sociales dans le pays.

Actualité Centrafrique - Dossier 3