Le Premier ministre centrafricain sur le point de démissionner ?

Démission ou pas démission ! Des observateurs et des centrafricains commencent à s'habituer aux rumeurs démenties, aux rumeurs entretenues, aux revirements spectaculaires. - "wait and see !".- La question n'est pas le départ d'une personne d'un gouvernement, ne fût-ce que celui que dirige Anicet Dologuélé. Malgré le ballet des premiers ministres hautement qualifiés rien n'a pu venir à bout de la situation catastrophique de la République Centrafricaine. Quel bilan tirer ? Les résultats aujourd'hui ne trompent personne. Alors, il y a lieu de dire qu'il y a erreur grave d'appréciation des dangers et erreur de diagnostic. La racine du mal n'est pas extirpée... Tout peut arriver et pour le malheur du peuple centrafricain.
Victor BISSENGUE

Le Premier ministre centrafricain Anicet Georges Dologuélé, en proie à de vives critiques sur la gestion des problèmes socio-économiques de la Centrafrique, est sur le point de démissionner, ont affirmé mercredi plusieurs titres de la presse indépendante à Bangui.
"Anicet Georges Dologuélé bientôt à la touche", affirme le quotidien L'Hirondelle, qui estime qu'après "son passage plein d'échecs à la tête du gouvernement, le Premier ministre compte ses dernières heures".
"Sa démission, quoiqu'on dise aujourd'hui, n'étonne personne", ajoute le journal sans donner de détails sur les motifs de cette décision.
Un autre quotidien indépendant, Le Démocrate, soutient de son côté que le chef du gouvernement centrafricain est "poussé vers la porte de sortie".
"Comprenant qu'Anicet Georges Dologuélé est en train d'être immolé, alors qu'il est politiquement innocent dans ce qui paralyse sur le plan économique notre pays, ses proches lui auraient conseillé de démissionner pour préserver son actif", explique le journal.
Quant au Citoyen, la démission du Premier ministre ne fait plus de doute puisque le quotidien s'interroge en une: "Dologuélé est parti, mais que peut son successeur?".
Le journal ajoute même que "(le président) Patassé avait demandé au bureau exécutif du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC, au pouvoir), aux députés et à la majorité présidentielle de lui proposer des noms des premiers ministrables, lundi 2 octobre avant 15 heures".
La question de la démission du chef de l'exécutif a par ailleurs été évoquée dans les milieux parlementaires à l'occasion de l'ouverture, lundi dernier, de la deuxième cession ordinaire de l'Assemblée nationale.
Plusieurs députés de la majorité ont affirmé à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, qu'une motion de censure serait déposée contre le gouvernement Dologuélé si ce dernier ne démissionnait pas.
"Le gouvernement doit faire preuve de responsabilité et d'une grande imagination", a déclaré pour sa part le président de l'Assemblée, Luc Appolinaire Dondon Konamabaye, en référence aux récentes menaces de grèves des fonctionnaires qui réclament le paiement de leurs arriérés de salaires.
Lundi, les fédérations syndicales de l'ensemble du secteur public ont menacé le gouvernement centrafricain d'actions "de grande envergure" en cas de "non versement dans l'immédiat d'au moins douze mois d'arriérés de salaire", rappelle-t-on.
"Nulle excuse ne pourrait justifier les conditions des plus difficiles que vivent les travailleuses et les travailleurs", a ajouté le président de l'Assemblée.
Nommé Premier ministre en janvier 1999, Anicet-Georges Dologuélé a été reconduit dans ses fonctions en octobre de la même année, après la réélection du président Patassé, rappelle-t-on.
(AFP, Bangui, 4 sept (AFP) - 14h46)


Actualité Centrafrique - Dossier 3