Fonctionnaires centrafricains : revendications maintenues, conférence de presse le 8 et "opération pays mort" le 11 décembre 2000

Des chiffres sont sans cesse étalés sur la place publique :
- le président Patassé promet 10 millions de dollars soit environ 60 millions de FF sur sa cagnotte personnelle (évaluée à 247 millions selon certaines sources);
- la France promet un versement "le plus rapidement possible" d'une aide de 25 millions de FF;
- Bangui attend un second décaissement de 13 millions de dollars du FMI et de la Banque mondiale, promis depuis plusieurs mois;
- la Chine livre des produits divers (armes, bicyclettes...) , etc.
En dépit de toutes les promesses, les intimidations, les provocations, les éliminations, les fonctionnaires attendent toujours une satisfaction totale de leurs revendications.

Le bon sens veut que la paix se réinstalle et que cessent les activités qui tendent à provoquer des discordes et entraîner, selon le désir machéavélique de certains centrafricains, la guerre civile. L'épouvantail d'un groupe ethnique contre un autre ne tient plus dans ce pays où les populations vivent en symbiose avec les voisins. S'agira-t-il de retourner la force de "feu" contre qui ? La République Centrafricaine peut résoudre ses problèmes: elle en a les moyens; et si elle veut, l'hécatombe cessera. "Un seul doigt ne peut pas faire une main".

Les fonctionnaires en grève rompent le dialogue avec le gouvernement (Source AFP)

Les syndicats de la fonction publique centrafricaine, en grève depuis le 2 novembre dernier, ont décidé mercredi de rompre le dialogue avec le gouvernement jusqu'à satisfaction complète de leurs revendications, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Il n'est plus question de discuter avec le gouvernement. Nous sommes au stade de la rupture du dialogue jusqu'à la satisfaction totale de nos revendications", ont expliqué les dirigeants des six centrales de la fonction publique, réunies à Bangui en assemblée générale.
"Nous avons en face de nous des irresponsables qui tiennent aujourd'hui un langage qu'ils peuvent changer demain", ont-ils ajouté en citant en exemple le ministre centrafricain de l'Intérieur, Maurice Regonessa, à qui ils reprochent d'avoir autorisé puis interdit au dernier moment la récente marche pacifique des travailleurs.
Les syndicalistes ont également dénoncé les "promesses non tenues" du président centrafricain Ange-Félix Patassé et de son gouvernement.
Après une première grève "d'avertissement" de la fonction publique, le gouvernement centrafricain s'était engagé à verser trois mois de salaire à tous les fonctionnaires au 15 octobre, mais depuis, aucun fonds n'a été débloqué, rappelle-t-on.
Le chef de l'Etat centrafricain avait de son côté promis une "contribution personnelle" de 10 millions de dollars US, soit l'équivalent d'environ 4 mois de salaire de la fonction publique.
Les syndicats ont par ailleurs repoussé au 11 décembre 2000 l'opération "Centrafrique pays mort", prévue initialement pour le 8 décembre, en raison de la fête de l'Immaculée Conception célébrée le même jour.
Une conférence de presse sera néanmoins organisée le 8 décembre, a-t-on précisé de source syndicale.
Les fonctionnaires centrafricains, qui réclament toujours le paiement immédiat de douze mois d'arriérés de salaires, avaient décidé en novembre de lancer une opération "Centrafrique pays mort", censée paralyser les secteurs publics et privés du pays.
(AFP, Bangui, 29 novembre 2000 - 14h37)

Actualité Centrafrique - Dossier 3