Les enseignants du supérieur de Bangui ont entamé un sit-in de trois jours

Une quarantaine d'enseignants et chercheurs de l'université de Bangui ont entamé mercredi matin un sit-in de trois jours devant leur établissement pour réclamer le paiement immédiat de douze mois d'arriérés de salaires, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Notre mouvement est non violent par sa nature et s'inscrit dans le cadre des grèves lancées par les syndicats de fonctionnaires pour réclamer le paiement des arriérés de salaire", a indiqué à l'AFP un des manifestants, le Dr Jean-Louis Ndama, chef de département à la faculté des lettres de Bangui.

Les professeurs du supérieur centrafricains affirment cumuler 29 mois d'arriérés de salaires tandis que les 31 enseignants recrutés depuis un an se plaignent de n'avoir toujours pas été payés.

"Ce sit-in est une manière d'exprimer notre ras-le-bol. Certains de nos collègues intégrés en 1999, n'ont jusqu'à présent pas touché un seul mois de salaire. Dans ces conditions, comment vivre ? Comment travailler ? Comment enseigner ?", s'interroge le Dr Ndama.

Les enseignants et chercheurs ont reçu mercredi matin la visite des autorités universitaires de Bangui qui ont promis organiser samedi une réunion avec le corps professoral. Certains d'entre eux ont évoqué à cette occasion une possible grève de la faim "si aucune solution n'est proposée à nos revendications".

Les enseignants et chercheurs réclament en outre "le paiement des vacations 1999-2000, le règlement global des frais de direction de mémoires, la reconsidération de leur statut particulier, le rétablissement des indemnités de recherche et l'institutionnalisation du congé sabbatique".

Vêtus de leurs habits universitaires, robes rouges et bleues, ou en costume, les enseignants du supérieur effectueront chaque jour leur sit-in entre 7h3O à 13h00 locales (6h30 et 12h00 GMT), ont-ils précisé.

L'ensemble des 17.000 fonctionnaires centrafricains en grève sont mobilisés depuis début octobre pour réclamer le paiement immédiat de 12 mois d'arriérés de salaires, rappelle-t-on.

(AFP, Bangui, 6 novembre 2000 - 12h07)

Actualité Centrafrique - Dossier 3