Les syndicats centrafricains menacent toujours d'entrer en grève

Les syndicats de la l fonction publique centrafricaine ont à nouveau menacé mercredi le gouvernement de se mettre en grève en cas de non-paiement de la totalité des arriérés de salaires aux quelque 17.000 fonctionnaires du pays.
Les responsables des six centrales syndicales, qui rendaient compte à leur base de la rencontre de lundi avec le président centrafricain Ange-Félix Patassé, ont estimé que la "contribution personnelle" de dix millions de dollars US promise par le chef de l'Etat pour régler immédiatement les salaires ne changeait pas leur position.

Selon les syndicats, cette contribution "ouvre une nouvelle brèche dans le règlement de la crise, mais ne change en rien la position des travailleurs, qui réclament toujours le paiement immédiat par le gouvernement d'au moins 12 mois d'arriérés de salaire".
"La contribution du chef de l'Etat est un don qui ne remplace pas les obligations de l'Etat", ont-ils ajouté.
Sachant que le versement d'un seul mois de salaire à l'ensemble de la fonction publique représente environ 1,8 mds de francs CFA (180 M de FF), la somme offerte par le président Patassé pourrait couvrir environ 4 mois de salaires, soulignent des experts.
Les syndicats ont néanmoins décidé de laisser au président Patassé et au gouvernement jusqu'au mercredi 1er novembre pour verser les sommes réclamées avant de décider de l'avenir de leur mouvement.

En cas de refus après cette date, les fonctionnaires se mettront en grève pour huit jours ou pour une durée illimitée, ont-ils ajouté.
L'interpellation du Premier ministre centrafricain Anicet-Georges Dologuélé par l'Assemblée nationale sur la question de la grève des fonctionnaires, qui devait avoir lieu mercredi, n'a pas pu se faire en raison des problèmes de transmission de la radio nationale centrafricaine, a-t-on constaté par ailleurs.
C'est la troisième fois en deux semaines que cette interpellation a été repoussée pour des raisons de défaut de climatisation de l'assemblée nationale ou des problèmes techniques de radiodiffusion.

Le 21 octobre, les syndicats de la fonction publique avait déjà menacé de lancer une "grève illimitée" pour le paiement des salaires, poussant le chef de l'Etat à organiser une rencontre à la présidence lundi dernier.
Ce dernier avait alors offert 1O millions de dollars aux fonctionnaires en attendant que les négociations avec les institutions de Bretton Woods, qui doivent décaisser 13 millions de dollars US en faveur de la Centrafrique, puissent aboutir, rappelle-ton.
(AFP, Bangui, 25 octobre 2000 - 19h15)


Actualité Centrafrique - Dossier 3