Le verdict rendu par le tribunal de grande instance de Bangui le lundi 8 Janvier 2001


COLLECTIF DES PARTIS D'OPPOSITION GROUPE DES SIX

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Le verdict rendu par le tribunal de grande instance de Bangui le lundi 8 Janvier 2001 a été présenté comme une mesure de clémence par les propagandistes du régime MLPC. Certains médias internationaux ont repris à leur compte cette présentation erronée des faits. C'est pourquoi les partis politiques d'opposition tiennent à faire la mise au point suivante :

1°) Les partis politiques d'opposition se félicitent de la libération sans condition des 56 (cinquante-six) démocrates injustement arrêtés le 19 décembre 2000 et arbitrairement privés de liberté pendant 3 (trois) semaines. En reconnaissant que les accusations portées contre eux, à savoir la participation à une réunion interdite et la complicité de coups et blessures, étaient infondées, le tribunal n'a fait que dire le droit.

2°) Ils s'indignent en revanche du jugement rendu contre les députés Marguerite BALENGUELE, Louis-Pierre GAMBA, Jacob GBETI, Louis PAPENIAH, le Ministre Joachim Rainaldy SIOKE, et le président du MESAN-BOGANDA, Monsieur Dieudonné MBANGOT, qui ont été condamnés à 15 (quinze) jours de prison ferme et 30 000 francs CFA d'amende, pour une contravention de simple police fabriquée de toutes pièces, à savoir la résistance ou encore la désobéissance à l'autorité publique, sous prétexte qu'ils auraient forcé le cordon de police qui entourait le stade BONGA-BONGA. Tous ceux qui étaient présents ce jour savent que c'est librement que la police a laissé passer les députés ceints de leurs écharpes et les leaders des partis politiques d'opposition. Au reste, aucune allusion n'a été faite à ce " délit " tout au long des débats au tribunal.

3°) Les partis politiques d'opposition approuvent totalement la décision des six condamnés d'interjeter appel de ce jugement inique, qui traduit sans doute le souci du juge de sauver la face au Président de la République et au Gouvernement, pour " compenser " le risque qu'il a pris de dire le droit en ce qui concerne les chefs d'accusation qui ont conduit les démocrates en prison.

4°) Enfin, les partis politiques d'opposition s'insurgent contre la violation flagrante des dispositions de l'article 49 de la Constitution relatives à l'immunité des députés.. Ils saisissent l'occasion pour lancer un appel pressant à tous leurs militants et sympathisants, à toutes les forces vives, à tous les démocrates et à toutes les personnes éprises de justice , afin que le peuple centrafricain se mobilise comme un seul homme pour faire échec aux menées de Monsieur PATASSE visant à renforcer la dictature dans notre pays.

Ils réaffirment la conviction que le départ rapide de Monsieur PATASSE est le seul moyen d'établir durablement les libertés démocratiques, la concorde nationale, la sécurité et les principes de gestion rigoureuse en République centrafricaine.

Fait à Bangui, le 09 Janvier 2001

 

Pour le Collectif des Partis d'Opposition : Pour le Groupe des Six :

(ADP, FND, FODEM, FPP, MDD,

Paul BELLET (ASD, CNP, FC, MDI/PS, PUN, UPR)

MESAN-BOGANDA, MNR, RDC, UNDD)

Jean-Paul NGOUPANDE

 

Actualité Centrafrique - Dossier 3