N'DEIMARA Iréné                    Paris, le 01 juillet 2001
75800 AULNAY SOUS-BOIS
Paris Cedex France

 

A son Excellence Monsieur
le Président de la République
Centrafricaine
Bangui R.C.A

 

Objet : DEMAFOUTH auteur du COUP d'ETAT

 

Excellence,

 

    L'aveuglément est une chose, mais doublé d'idiotie d'une personne bornée, aux commandes d'un aussi grand, vaste et riche pays comme la Centrafrique, est la pire des catastrophes qui puissent arriver à un Etat.

    Par conséquent j'ai le devoir de vous interpeller au nom de la nation pour vous aider à vous recentrer en posant des actes intelligents. J'ose espérer, que vous aurez encore, toute l'intelligence requise pour comprendre le sens de cette démarche.

    Ce que je me propose de vous faire saisir c'est le sens du discernement que vous devez avoir par rapport à toutes les manipulations dont vous faites l'objet et êtes à la fois l'auteur inconscient, la victime et le principal acteur. Votre incapacité notoire à sortir de ce flou artistiquement bien conçu par votre mentor de la défense a plongé le pays dans un gouffre sans fond et a indéniablement  divisé nos concitoyens.

    C'est pourquoi je vous demande d'apprécier la portée de ce courrier sans colère en faisant violence sur vous-même, parce qu'il décrit succinctement ce qui c'est passé avec des mots durs, parfois injurieux sur votre personne puisque vous vous êtes trompé de cible en vous attaquant à l'ethnie yakoma. A la fin de ce courrier vous me permettrez d'avoir la prétention de vous proposer une solution à tous ces problèmes. Tant il est vrai, qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire. Afin de lever toute équivoque, je tiens à préciser que je ne suis pas de cette ethnie, mais simplement un centrafricain.

    Aux lendemains de la dernière crise militaire dans notre pays vous portiez Demafouth à la tête du ministère de la défense nationale. Ingénieusement ce minuscule prétentieux aux ambitions démesurées réussit avec tact et une extrême habileté à faire réintégrer le ex-mutins dans les casernes, leur redonne confiance dans l'armée nationale et leur accorde des promotions à tour de bras. Lui-même s'entoure des officiers leaders de cette dernière mutinerie dans son cabinet et s'emploie activement à développer des rapports  très personnalisés avec ces soldats.

    Cette magnanimité avec les ex mutins lui vaut les satisfecit de vous excellence monsieur le président de la république, de DONDON son parrain, BOZIZE, ABROU, quoi de plus normal. Comme ça au moins quelqu'un veille au grain et il n'y aura pas d'effet de surprise !

    L'état de déliquescence dans lequel vous avez plongé le pays, les torpeurs dans lesquelles vous évoluez à longueur de journée après des nuits de cuit, les multiples crises sociales etc... sont autant de facteurs qui ne pouvaient que justifier une alternance à la magistrature suprême du pays par tous les moyens, à l'effet de sortir le peuple centrafricain de cette souffrance.

    Seuls, ceux qui avaient les moyens militaires pouvaient utiliser cette voie. Voilà pourquoi DEMAFOUTH vous avait à l'oeil car, contrairement à vous, monsieur restait éveiller en quête d'une quelconque opportunité. Pas étonnant qu'il ait choisi la journée des mères qui est toujours brillamment fêtée chez nous pour lancer son opération, connaissant votre acharnement légendaire sur l'alcool dans ces moments de jouissance.

        DEMAFOUTH arrive à convaincre les ex-mutins de son idée de vous faire partir du banc présidentiel, puisqu'au change, dans son plan, une fois vous liquidé, KOLINGBA reprend le pouvoir pour une transition. L'argument de KOLINGBA a permis à DEMAFOUTH d'avoir le soutient indéfectible de ces officiers. Jusque là l'ex-président n'était pas dans la confidence de cette magouille.

        Les troupes venues du camp BEAL, une fois repoussées par votre garde rapprochée, le TINTIN de la défense se rend compte de l'échec de son plan. Sur le champs il contacte KOLINGBA le trompe, l'informe de votre décès et pousse celui là à faire une déclaration sur RFI. Naïvement il tombe dans le grand piège. Dès cet instant tous les regards sont détournés sur le Général et du coup DEMAFOUTH s'innocente.

Peu de temps après il enfonce le clou en faisant des girouettes dignes d'une série hitchcockienne, il obtint la reddition de KOLINGBA qui s'est rendu compte de la supercherie. Il était déjà trop tard, le mal est fait. Je me poserai toujours des questions sur ce Général dont la naïveté aura atteint le comble du paroxysme. Il prendra ses responsabilités devant l'histoire.

        N'eut été l'intervention des libyens DEMAFOUTH vous aurait troué la peau. Si vous ne le savez pas BEMBA ne roulait pas pour vous mais pour votre ministre. Il a su planifier l'élimination physique de NDJADDER, véritable obstacle à cette opération. En somme  il s'agit d'un élément de votre garde qui a abattu votre général tant aimé. Son seul courage, c'est qu'il soit mort au combat réparant les crimes qu'il a commis (GRELOMBE et son FILS etc ...). Même à titre posthume il devra être jugé. Ce dont je suis certain des ruelles porteront le nom de NDJADDER demain, mais à votre succession elles porteront les noms des innocents civils qui ont payés de leur vie pour rien.

        DEMAFOUTH dans sa macabre mission ambulatoire continue de procéder à des enlèvements en perpétrant des meurtres dans le seul souci d'effacer toute trace de son coup manqué, l'exemple de ABROU est très parlant. Dormez en paix, demeurez aveugle votre tour viendra le temps qu'il finisse avec les personnes gênantes et qu'il reconquiert votre totale confiance, puisque c'est le héros du moment.

        Par ailleurs je porte aussi à votre attention que votre ministre vous a bien driblé dans l'affaire opposant le jeune MIRO et le Rebel BEMBA. Mon dieu, dans quel pays on se trouve ? Comment un chef d'état peut-il satisfaire aux revendications d'un Rebel ? qui ordonne l'arrestation d'un individu en l'occurrence MIRO. Celui-ci ayant pu s'échapper, c'est POLOKO qui paye les frais en prison avec en prime une tentative d'assassinat sur sa personne ? Et tout ça bien ficelé par votre même ministre qui voulait en découdre avec POLOKO et faire plaisir à BEMBA. Retenez que POLOKO est le seul cadre valable dans les rangs du MLPC  et dont l'éloquence et la démarche n'a rien de comparable avec votre tam-tam de porte-parole.

        De ce petit récit qui a tenté de vous ouvrir les yeux sur ce qui s'est passé vous retiendrez ce que vous voulez, car le labyrinthe savamment entrelacé par DEMAFOUTH vous a conduit à diaboliser et focaliser toutes vos intentions criminelles sur les YAKOMAS qui ne sont que des victimes.

Au demeurant loin de moi l'idée de vous protéger ou encore de vous apprendre comment on organise sa propre sécurité, si le coup vous avait emporté DEMAFOUTH aurait rendu un grand service au pays. Il a échoué qu'il prenne ses responsabilités au lieu de jeter à la vindicte populaire toute une ethnie.

Les crimes que nous avons reprochés à BOKASSA sont rien à coté des vôtres. L'empereur demeure le seul chef d'état centrafricain à avoir travaillé pour son pays. Par contre vous, permettez-moi de vous le dire vous êtes et faites la honte de notre nation.

Du pays ou coule le lait et le miel aux 29 mois de salaires impayés, de la promesse de payer les fonctionnaires sur votre fortune personnelle au médiateur menteur dans le conflit SASOU LISSOUBA, du cow- boy au temps du far west à la filière mafiosi d'Angoulême, vous êtes le chef d'état le plus rigolo et le plus médiocre que la terre ait eu la mauvaise idée d'abriter. Vous mélangez vos pairs chefs d'état, vous vous rendez dans les réunions en état d'ébriété constant, vous urinez même parfois dans votre culotte en salle c'est scandaleux !!!!! pour un centrafricain. BOGANDA doit se retourner dans sa tombe chaque jour qui passe.

Pire  vous vous évertuez à mettre sans cesse en péril les relations diplomatiques que nous avons avec les puissances étrangères. Chose inadmissible comment un homme de votre rang peut oser cautionner les déclarations de DONDON ou de votre porte-parole tendant à considérer l'ethnie yakoma comme un peuple venu d'ailleurs imbu de supériorité etc.. Tout cela est lamentable. Si pour DONDON et DOUBA leur  objectif a toujours été d'atteindre la perfection de certains membres de cette ethnie et qu'ils n'ont pas pu, ils n'ont qu'à s'en prendre à eux mêmes.

        Dans le cas de DONDON ancien collaborateur de KOLINGBA dans le RDC qui abandonné sa femme, au profit de sa domestique, avec 8 enfants sans ressources, au bord de la mendicité, pareil acte irresponsable n'est pas légion chez mes amis YAKOMAS que je connais. Que sa bonne de ménage devenue sa femme d'aujourd'hui me pardonne d'avoir soulevé cette partie de la vie privée de son mari.  Qu'il commence à rectifier le tir sur ce sujet  et peut être qu'il atteindra ce niveau d'aisance morale que ces gens là affichent et que monsieur DONDON leur envie tant ! En tout cas je n'ai aucun complexe vis à vis d'un YAKOMA.

Comment pouvez vous admettre qu'un coup d'état se prépare dans le cabinet de votre ministre de la défense par ses conseillers et son aide de camp sans que lui-même ne soit au courant, qu'il n'est rien soupçonné, que des troupes quittent le camp BEAL pour vous attaquer, camp militaire dont il a la main mise dessus. C'est trop gros comme mensonge et l'on ne saurait cacher toute une forêt avec les dix doigts de la main. On veut tromper qui ? Personne n'est dupe lorsqu'on brandit des armes pour faire croire que cela vient de la résidence de l'ex-président. Ces armes proviennent du Camp BEAL et c'est votre ministre qui les y a déposées.

      BOKASSA nous a dit que vous étiez dangereux, DACKO; Que vous étiez comme un cheveu tombé dans la soupe, ces hommes d'état avaient raison. Me référant à l'histoire récente de notre pays, toutes les tentatives de coup d'état depuis l'époque de BOKASSA en passant par le vôtre contre KOLINGBA, je n'ai pas souvenir d'un quelconque génocide ou encore ethnocide contre les apparentés des auteurs du coup. Vous avez définitivement perdu la raison et vous finirez par payer. MILOSEVITCH, PINOCHET,BOKASSA etc ...Ces noms doivent résonner à chaque moment dans votre tête. Nous nous apprêtons à déposer plainte, si d'autres ne l'ont pas déjà fait, contre vous devant la cour internationale de la justice et des droits de l'homme.

     Je n'ai jamais été partisan de l'alternance au pouvoir par la force car je suis culturellement et profondément démocrate. Cependant cette opération était vitale pour notre pays. Aujourd'hui vous avez réussi à tirer  votre épingle du jeu  et c'est la population qui paye le lourd tribu particulièrement les Yakomas. Souvenez-vous du peuple Tutsi au Rwanda et au Burundi gare au retour du Bâton. Les blessures profondes que vous infligez à ce peuple laissent des séquelles irréparables car derrière 1 yakoma comme toute autre ethnie BANDA, KABA, GBAYA, NGBAKA se trouve 2  Yakomas et 6 et 100 et 1000, vous n'arriverez pas à les exterminer tous.

        En conclusion et sauf  votre respect je me permets de perte à votre attention qu'on ne peut être tambourineur et danseur à la fois car on court le risque de perdre la cadence. Vous pensez avoir tout bien préparé faites attention, la vie nous réserve trop de surprise.

Je ne terminerai pas ce courrier si je ne vous trouvais pas une solution car j'aurai failli au but recherché par mon adresse. Il existe tout de même une issue pour sortir de cette crise et si vous aimez votre pays je ne vous demande pas de démissionner mais vous propose de vous suicider  pour votre honneur et celui de votre famille, au moins lorsqu'on vous jugera à titre posthume nous vous trouverons des circonstances atténuantes.

Je vous remercie de la patience que vous avez eue devant ce courrier et vous félicite d'avance de l'acte que vous allez poser, sinon on se croisera de nouveau.

Veuillez agréer excellence monsieur le président de la république l'expression de mes salutations patriotiques.

N'DEIMARA Iréné


Bicéphalisme du coup d'état manqué du 28 mai 2001 en Centrafrique : Démafouth-Kolingba? Des révélations attendues.