Des tirs à Boy-Rabbe et présence du lieutenant-colonel Touaguendé


Echanges de tirs au nord de Bangui en marge du contentieux Bozizé (AFP, Bangui, 5 novembre 2001 - 13h32)

Des tirs nourris émanant d'un groupe de militaires à la dévotion d'un lieutenant-colonel centrafricain ayant quitté dimanche sa résidence surveillée étaient entendus lundi matin dans un quartier nord de Bangui, a-t-on appris de sources concordantes.

Selon des témoins, des éléments des Forces armées centrafricaines traquaient lundi matin dans les ruelles du quartier Boy-Rabé ce groupe emmené par le lieutenant-colonel Touaguendé.

Ces tirs n'ont semble-t-il pas de lien direct avec le contentieux qui oppose depuis samedi les autorités avec l'ancien chef d'état-major des armées, le général François Bozizé, qui refuse toujours de se rendre à la justice, a indiqué à l'AFP une source indépendante ayant requis l'anonymat.

Des détonations d'armes automatiques et quelques tirs de mortiers étaient entendus depuis le début de la matinée en provenance de Boy-Rabé, un quartier situé à environ huit kilomètres du centre ville et distant d'un kilomètre de la résidence du général Bozizé, dont les abords restaient calmes.

De nombreux habitants de Boy-Rabé fuyaient vers des quartiers voisins épargnés par les tirs, ont rapporté des témoins.

Le lieutenant-colonel Touaguendé, ancien chef d'état-major adjoint des armées, a profité de la confusion générée par l'affaire Bozizé pour quitter dimanche son domicile, selon une source militaire centrafricaine.

Il y a avait été assigné à résidence au mois de juillet après avoir abattu froidement deux hommes, dont un neveu du Premier ministre Martin Ziguélé, aux abords de l'Assemblée nationale.

Se faisant appeler "Katos", ce militaire réputé à Bangui pour avoir la gâchette facile et qui se prétend invincible aux balles, appartient comme le général Bozizé à l'ethnie Gbaya.

En marge de ces troubles, le représentant de l'ONU à Bangui, le général Lamine Cissé, poursuivait sa mission de bons offices.

Le général Bozizé était toujours retranché dans sa résidence avec un groupe de militaires et d'habitants de son quartier, qui se sont opposés samedi par les armes à son arrestation nocturne par un groupe de militaires.

Quelques centaines de militaires centrafricains se sont déployés à environ trois kilomètres au sud de sa résidence, a constaté l'AFP.

"Les gens de Bozizé sont des loyalistes: ils étaient à nos côtés contre les mutins (NDLR: de 1996-97) et les putschistes (NDLR: du 28 mai dernier), a déclaré l'un d'eux.

"Nous n'avons pas envie de nous tirer dessus et nous attendons une solution pacifique", a ajouté ce militaire sous couvert de l'anonymat.


Actualité Centrafrique - Dossier 7