Droit de l'homme et citoyens centrafricains réfugiés en RDC déplacés

- Plus de 20.000 réfugiés centrafricains évacués de Zongo, ville sous contrôle de Bemba en RDC (AFP, Libreville, 26 octobre 2001 - 20h01)
- Sortie d'un magistrat réfugié à la résidence de France à Bangui (AFP, Bangui, 26 octobre 2001 - 18h49)
- Les autorités durcissent les sanctions liées au couvre-feu (AFP, Bangui, 25 octobre 2001 - 19h23)


Plus de 20.000 réfugiés centrafricains évacués de Zongo, ville sous contrôle de Bemba en RDC
AFP, Libreville, 26 octobre 2001 - 20h01

"Plus de 20.000 réfugiés" centrafricains ont été évacués depuis lundi de Zongo, localité de RDCongo située face à Bangui, par le Mouvement de libération du Congo (MLC), a indiqué vendredi le chef de ce mouvement rebelle congolais, Jean-Pierre Bemba, joint au téléphone par l'AFP depuis Libreville.

Selon M. Bemba, dont le mouvement contrôle la province congolaise de l'Equateur avec le soutien de l'Ouganda, ces réfugiés, parmi lesquels figurent environ 1.250 anciens militaires, "ont été transportés par camions à 150 km à l'intérieur des terres, vers un camp aménagé par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) dans la localité de Bokilio.

"Les réfugiés refusaient de quitter Zongo pour une raison que j'ignore et on a dû les transporter de force", a ajouté le chef du MLC.

"Certains militaires se sont même enfuis lundi au début de l'opération, mais on les a vite rattrapés", a souligné M. Bemba, précisant que "la plupart d'entre eux" étaient sans armes.

"A l'heure où je vous parle, il ne doit rester au maximum qu'une centaine de ces militaires près de Zongo", a-t-il encore dit.

Entre 15 à 20.000 Centrafricains selon les estimations circulant à Bangui, 24.000 selon M. Bemba, ont gagné Zongo par le fleuve, fuyant les combats qui ont fait rage pendant dix jours dans la capitale centrafricaine après le coup d'Etat manqué du 28 mai.

La plupart appartiennent à l'ethnie minoritaire Yakoma, dont est membre l'ancien président centrafricain André Kolingba, auquel le pouvoir de Bangui impute la paternité du coup d'Etat manqué.

M. Bemba a encore indiqué que l'évacuation de ces réfugiés, faite "en accord avec le HCR", avait bénéficié de l'appui logistique de la Mission des Nations unies en RDCongo (MONUC).

Le HCR "avait préalablement équipé le camp de Bokilio en pompes à eau, en tentes et en dispensaires", a-t-il précisé.


Sortie d'un magistrat réfugié à la résidence de France à Bangui
AFP, Bangui
, 26 octobre 2001 - 18h49

Un magistrat centrafricain, Anicet Samba, réfugié à la résidence de l'ambassadeur de France à Bangui depuis le putsch manqué du 28 mai dernier, a quitté les lieux vendredi avec son épouse et leurs deux enfants, a constaté un journaliste de l'AFP.

M. Semba a obtenu avant sa sortie une garantie écrite contresignée par les autorités centrafricaines, le Bureau de l'ONU pour la Centrafrique (BONUCA) et la représentation diplomatique française à Bangui.

Une centaine de personnes, membres pour la plupart de l'ethnie minoritaire yakoma, s'étaient réfugiées à la résidence de l'ambassadeur de France après le putsch manqué, attribué par Bangui à l'ancien président André Kolingba, lui-même d'ethnie yakoma.

L'épouse du général Kolingba et ses trois enfants, sortis nuitamment en août dernier de la résidence, figuraient parmi les personnes hébergées.

Après plusieurs vagues de sorties, seules 13 personnes appartenant à trois familles yakoma sont toujours réfugiées à la résidence de France.


Les autorités durcissent les sanctions liées au couvre-feu
AFP, Bangui,
25 octobre 2001 - 19h23

Le ministre centrafricain de la Défense, Pierre Angoi, a décidé de durcir les sanctions à l'encontre des contrevenants au couvre-feu appliqué sur toute l'étendue du territoire depuis le coup d'Etat manqué du 28 mai dernier, a-t-on appris jeudi de source officielle.

Pendant la durée du couvre-feu, en vigueur de 21H00 à 05H00 localesà 04H00 GMT), les forces de l'ordre veilleront à "la fermeture immédiate des débits de boissons et autres lieux de distraction, la saisie et mise en fourrière des véhicules et l'interpellation des personnes", indique un décret ministériel.

Ces mesures s'expliquent du fait que "le couvre-feu n'est pas respecté par la population", ajoute ce même communiqué.

Depuis au moins un mois, la capitale avait en effet commencé à reprendre goût à la vie nocturne, surtout après les sévères mises en garde du gouvernement contre les auteurs civils ou militaires des tirs intempestifs entendus dans certains quartiers pendant la nuit.

Ces mises en garde, assorties de menaces de radiation des effectifs des forces armées pour les militaires concernés, ont encouragé les Banguissois à enfreindre le couvre-feu, fixant les horaires d'ouverture des bars dancing, débits de boissons et cafés, de 12H00 à 17H00 du lundi au vendredi, et de 10H00 à 17H00 le week-end.

De nombreux véhicules et piétons continuaient également de circuler au-delà de 21H00.


Actualité Centrafrique - Dossier 7