REPONSE DE MARCEL MOKWAPI A PROSPER NDOUBA (A PROPOS DE : "UN "NOVATEUR" POUR NOTRE AMBASSADE A PARIS" (10 octobre 2001)


(ici l'intégralité de l'article de Prosper Ndouba paru sur la première page de Centrafrique Presse dans la rubrique "Journaux d'Afrique et de la Diaspora - Centrafrique", Editorial du 06/10/2001, Edition Numéro 74)
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UN "NOVATEUR" POUR NOTRE AMBASSADE A PARIS

A la faveur des derniers et nombreux mouvements des cadres et personnels de plusieurs départements ministériels dont celui des affaires étrangères, on note avec une agréable surprise la création d'un poste de conseiller en communication auprès de notre ambassade à Paris confié à un certain Marcel MOKWAPI dont beaucoup peuvent encore se souvenir.
Ce compatriote a été pendant longtemps Directeur de Publication du quotidien " LE NOVATEUR " qui, des années durant, a passé le plus clair de son temps et au fil des parutions, à vitupérer et pourfendre le régime du Président PATASSE.
L'année dernière, ce quotidien a progressivement disparu des kiosques, le propriétaire ayant décroché et pris le chemin de la France pour un stage de formation. Le voilà désormais en charge de la communication de notre pays dans notre chancellerie à Paris, poste très important s'il en est.
Ainsi faut-il croire que l'intéressé, qui avait été reçu dernièrement à Paris par le Premier Ministre lors de son récent séjour et qui a adressé au Chef de l'Etat une longue lettre, aura enfin compris qu'il ne sert à rien et il est vain de persévérer dans cette suicidaire entreprise qu'affectionnent beaucoup de nos compatriotes et qui consiste à vouloir à tout prix l'abaissement de notre pays, à détruire coûte que coûte son image de marque vis-à- vis de l'extérieur afin de se rendre célèbre ou se faire un nom. Les régimes et les Présidents de la République sont appelés à passer.
La République Centrafricaine, elle, demeurera, traversera les générations et les hommes.
Aujourd'hui c'est Ange Félix PATASSE qu préside aux destinées de notre pays. Demain ce sera un autre fils du pays. Mais la terre de Centrafrique restera toujours telle. Gardons-nous de cet exercice d'auto-flagellation et de politique de recherche systématique de bouc-émissaire qui nous conduit à toujours voir en le Président de la République le coupable de toutes nos difficultés et la source de tous nos maux.
On ne peut que se réjouir et féliciter Marcel MOKWAPI d'avoir enfin compris cela et lui souhaiter bon vent dans ses nouvelles fonctions.

Prosper N'DOUBA

 

REPONSE DE MARCEL MOKWAPI A PROSPER NDOUBA
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Bien Cher Compatriote,
 

Aussi branché internaute, je voudrais en profiter, après lecture de votre gentille griffe, pour vous saluer d'abord ainsi que votre famille et tous vos collaborateurs de la Présidence et de CP.
 

Je ne vous cache pas que je suis très flatté, et vous remercie confraternellement. Je suis heureux et fier que vous ayez aussi compris pour prendre la relève (Directeur de Publication de Centrafrique Presse) malgré vos autres lourdes responsabilités auprès du Chef de l'Etat. Ceci étant, je voudrais juste vous édifier sur les points suivants :
 

1/ Je suis en France depuis novembre 2000, non pas pour un stage mais pour boucler mon 3ème cycle d'études diplomatiques et stratégiques (relations internationales) qui m'ont conduit au siège des Nations-Unies à New York (USA), ce que j'avais mises en veilleuse depuis quelques années. Fort heureusement, j'ai pu préserver le crédit de mon inscription, et c'était l'ultime délai. Je m'en suis tiré tête haute, et j'espère que cette nomination n'est que la conséquence directe de ce succès. Et comme vous l'avez si bien relevé, ce n'est pas une tâche facile qui m'est dévolue. Je tâcherai d'être à la hauteur dans l'intérêt de mon pays comme je l'ai démontré depuis toujours.
 

2/ Quant au journal "Le Novateur", le Premier Quotidien privé et indépendant (son numéro d'agrément en témoigne) qui a vaillamment contribué à la consolidation du processus de la liberté de la presse, ce qui n'a pas été sans douleur à cause de certains prédateurs qui abusaient de la confiance et des sentiments du Président de la République pour porter atteinte à la vie même des Directeurs des presses écrites privées, il a bien vécu et joué pleinement son rôle de pionnier en la matière. Et si aujourd'hui des dizaines d'autres titres dont Centrafrique Presse ont émergé sans trop de traquenard et douleur, c'est bien parce que LN a bravé ces prédateurs. Apprenons enfin dans ce pays à être humbles et à reconnaître les valeurs des uns et des autres, et qu'en toute honnêteté des voix témoignent. De Novateur, aujourd'hui je cultive L'Afro-Optimisme. Vous en entendrez parler. Et que le relais soit bien maîtrisé et géré. Si tel n'est pas le cas, il n'est écrit nulle part que Mokwapi Marcel, quand bien même fondateur, devait mourir avec et l'emporter dans sa tombe.
 

3/ Vous vous souviendrez que malgré toutes les critiques véhiculées par "Le Novateur", l'objectivité nous a toujours inspirés et guidés à reconnaître les bons actes posés quand il le fallait, car loin de nous l'hypocrisie. Aussi, vous êtes mieux placé pour témoigner que malgré tout, j'étais harcelant pour rencontrer toutes les plus hautes autorités du pays (anciennes comme celles en poste y compris le Chef de l'Etat), pour dialoguer et les interviewer. Ô combien n'a pas été ma galère ? Mon compatriote, mon confrère et collègue que vous êtes, si vous compreniez cette nécessité de nous valoriser auprès des plus hautes autorités au lieu de vouloir à tous prix nous marginaliser et vous substituer à nous par la création de Centrafrique Presse, les choses auraient été beaucoup plus simples. Mais hélas.
En ce qui me concerne, j'ai toujours été un communicateur de contact qui osait braver certains interdits. Donc, je ne critiquais pas que pour critiquer. Et le Chef de l'Etat en personne pourra en témoigner quand il m'a fait l'honneur de me recevoir le 2 octobre 1999. Nous nous sommes entretenus ouvertement, fraternellement et cordialement dans le sens de lever certaines équivoques que des "forces ocultes" et nuisibles avaient imposées autour de lui pour l'isoler de son peuple, de sa jeune mais brave presse écrite privée dont je m'étais fait le porte-parole. Il en est conscient et nous devons tous l'aider, déjà en lui disant clairement et sans hypocrisie ce qui ne va pas et comment éventuellement amorcer une correction. Beaucoup autour de lui l'ont tellement induit en erreur, et la situation actuelle du pays n'est que la triste conséquence.
 

4/ Enfin, s'agissant de cette haute et perilleuse mission de "Conseiller en Communication" à "l'embrasante" Ambassade de Centrafrique à Paris (France) qui vient de m'être dévolue, et loin de moi l'idée de cultiver la logique de la chaise vide comme je l'ai toujours prônée du fait de l'immensité du chantier d'éducation et de changement des mentalités qui nous incombe à nous tous : communicateurs ou pas, il y a d'abord le mérite, la compétence et le profil, ensuite la volonté et la vision objective pour la bonne cause humaine. C'est dans cet esprit que j'ai émis une proposition d'actions concrètes aux plus hautes autorités de mon pays, lesquelles y ont en quelque sorte consenti en prenant cette décision de créer ce poste et de m'y nommer. Voilà un peu le contexte de ce que vous avez appelé "longue lettre" au Chef de l'Etat. D'ailleurs, si vous avez pu y avoir accès, ce qui n'est que logique, je ne vois aucun inconvénient à ce que vous la diffusiez dans CP pour l'édification de vos aimables lecteurs. Tout comme toutes les lignes qui précèdent.
 

Encore une fois, je tâcherai d'être à la hauteur de ma mission dans l'intérêt suprême de mon pays. Et que cette occasion me soit offerte pour remercier du fond du coeur :

- la France par l'intermédiaire de l'Ambassade (je veux citer l'Ambassadeur Jean-Marc Simon, Mme le Consul Général Loan Forgeron, le Conseiller Culturel Monsieur Bertraneu et son aimable collaboratrice Mme Claude Peigneaud) pour son précieux soutien dans le cadre de ces études supérieures

- et aux Président de la République Ange-Félix Patassé, Premier Ministre Martin Ziguélé et Ministre des Affaires Etrangères Agba Otikpo qui ont bien voulu me faire confiance malgré tout. Je suis aussi un Centrafricain valable comme tout autre.
 

A bon entendeur salut !


Actualité Centrafrique - Dossier 7