Sortie de crise centrafricaine "BOZIZE-PATASSE" (dossier spécial - nov 2001)


Affrontements et poursuite de Bozizé avec appui des forces libyennes (7 nov 2001)
Négociations Bozizé-Patassé sur fond de tirs et usage d'avions de type ULR (7 nov 2001)
Lamine Cissé: "les négociations progressent bien" avec le général Bozizé (AFP, Libreville, 6 novembre 2001 - 20h55)
Patassé pour "une solution pacifique", mais le cas Bozizé reste bloqué (AFP, Bangui, 6 novembre 2001 - 18h37)
Tirs intenses dans deux quartiers nord de Bangui - témoins (AFP, Bangui, 6 novembre 2001 - 18h25)
La médiation de M. Cissé va s'élargir aux autres composantes de la nation (AFP, Bangui, 6 novembre 2001 - 16h58)
Le président joue la retenue et veut une solution pacifique - le porte-parole (AFP, Bangui, 6 novembre 2001 - 16h04)
La crise persiste en République centrafricaine (Yaoundé - 06/11/2001)
Bangui still tense (Yaounde - 06/11/2001)
L'OUA s'inquiète de la situation politique à Bangui (Addis Abeba - 06/11/2001)
OAU worries over political situation in Bangui (Addis Ababa - 06/11/2001)
Transporteurs et populations subissent les effets de la tension à Bangui (AFP, Bangui, 6 nov 2001 - 14h04)
Du putsch du 28 mai à l'affaire Bozizé: la crise en RCA change d'enjeux (AFP, Libreville, 06 novembre 2001 - 13h16)
Tensions au nord de Bangui mais calme dans le reste de la ville (AFP, Bangui, 6 nov 2001 - 10h08)
Renforts libyens à Bangui et mobilisation pour une issue pacifique (AFP, Bangui, 5 nov 01 - 19h04)
Arrestation du lieutenant-colonel Georges Touaguendé (AFP, Bangui, 5 nov 01 - 17h56 )
L'OUA va dépêcher mardi une délégation en République centrafricaine (AFP, Addis Abeba, 5 nov 01 - 17h19)
Affaire Bozizé: le Tchad rejoint la médiation onusienne (AFP, Bangui, 5 nov 01 - 17h13)
Arrivée de soldats libyens à Bangui (AFP, Bangui, 5 nov 01 - 16h47)
Entretien téléphonique entre Kadhafi et Kofi Annan (PANA - Tripoli, Libye, 05 nov 2001)
Poursuite des affrontements pour le troisième jour consécutif en Centrafrique (AP, Bangui, 05 nov 2001 13:41)


Renforts libyens à Bangui et mobilisation pour une issue pacifique (AFP, Bangui, 5 nov 01 - 19h04)

Plusieurs dizaines de soldats libyens sont arrivés lundi à Bangui où une médiation onusienne continuait de chercher un règlement pacifique aux tensions nées de la tentative d'arrestation de l'ancien chef d'état-major des armées centrafricaines, le général François Bozizé.

La Libye, le Tchad, et l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) ont tour à tour annoncé leur volonté d'aider la République centrafricaine à surmonter cette crise qui survient cinq mois après le putsch avorté du 28 mai dernier.

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avait eu un entretien téléphonique avec le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, sur les "moyens d'assurer un retour au calme à Bangui et de rétablir la sécurité dans ce pays africain", selon l'agence de presse libyenne JANA.

Lundi en milieu de journée, un avion libyen de type Antonov a atterri à Bangui avec des militaires libyens et du matériel, a indiqué à l'AFP une source aéroportuaire. Selon un diplomate africain en poste à Bangui ayant requis l'anonymat, environ 80 militaires étaient à son bord.

Une centaine de soldats libyens sécurisent déjà la résidence du chef de l'Etat centrafricain Ange-Félix Patassé et l'aéroport, depuis le putsch avorté du 28 mai dernier. Tripoli avait alors apporté un concours militaire remarqué et déterminant, notamment en armement, au régime de Bangui.

Le président tchadien Idriss Deby, s'est également impliqué lundi en chargeant son ambassadeur à Bangui de se joindre à Lamine Cissé pour l'aider à épargner à la RCA "des pertes inutiles en vies humaines", selon une source diplomatique.

Le secrétaire général de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), Amara Essy, faisant part de sa "grave préoccupation" face à la situation en RCA, a pour sa part annoncé l'arrivée d'une délégation de son organisation mardi à Bangui.

Ajoutant à la confusion qui règne depuis trois jours au nord de Bangui, l'ex-adjoint du général Bozizé et un groupe de militaires à sa dévotion, ont échangé toute la matinée des tirs nourris avec l'armée centrafricaine dans le quartier Boy-Rabé, situé à environ huit kilomètres au nord du centre-ville.

Des centaines d'habitants effrayés par ces tirs d'armes automatiques et de mortiers, ont fui le quartier, selon des témoins.

Le lieutenant-colonel Georges Touaguendé, qui s'était échappé dimanche de son domicile, où il était assigné à résidence depuis juillet dernier pour assassinats, a finalement été arrêté en début d'après-midi selon une source militaire qui n'a pas précisé le sort de ses comparses.

Bien que les deux hommes aient été professionnellement liés et appartiennent à l'ethnie Gbaya (nord-ouest), il n'y aurait a priori par de lien direct entre les agissements du lieutenant-colonel Touaguendé et la situation du général Bozizé a estimé une source indépendante interrogée par l'AFP.

Le général Bozizé refusait toujours lundi d'obtempérer au mandat d'amener délivré le 3 novembre à son encontre par les autorités judiciaires, jugeant les garanties offertes pour sa sécurité insuffisantes.

Le représentant du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique, le général sénégalais Lamine Cissé, poursuivait néanmoins sa médiation sans qu'aucune information ne filtre sur ses éventuelles avancées.

La situation est restée calme aux abords de la résidence du général Bozizé, où plusieurs dizaines de militaires du Bataillon d'Infanterie territoriale (BIT) et des habitants du quartier s'étaient opposés par les armes à son arrestation dans la nuit du 2 au 3 novembre.

Plusieurs centaines de militaires centrafricains en armes se sont déployés dans la matinée à environ trois kilomètres au sud du domicile de M. Bozizé, avec pour mission apparente d'éviter des incursions armées en centre-ville.

"Les gens de Bozizé sont des loyalistes: ils étaient à nos côtés contre les mutins (NDLR: de 1996-97) et les putschistes (NDLR: du 28 mai dernier), a déclaré l'un d'eux à l'AFP. "Nous n'avons pas envie de nous tirer dessus et nous attendons une solution pacifique", a ajouté ce militaire sous couvert de l'anonymat.


Arrestation du lieutenant-colonel Georges Touaguendé (AFP, Bangui, 5 nov 01 - 17h56)

Le lieutenant-colonel Georges Touaguendé qui était avec un groupe de militaires centrafricains à l'origine de tirs nourris, lundi matin dans un quartier nord de Bangui, a été arrêté vers 13h00 locales (12h00 , a-t-on indiqué de source militaire centrafricaine.

Ancien chef d'état-major adjoint des armées, Georges Touaguendé avait quitté dimanche la résidence surveillée où il était assigné depuis le mois de juillet.

Soutenu par un groupe de militaires, il était traqué depuis lundi matin par l'armée centrafricaine dans son quartier de Boy-Rabé, au nord de Bangui, où des tirs nourris d'armes automatiques et de mortiers ont été échangés, semant la panique parmi les civils.

Ces tirs n'avaient, semble-t-il, pas de lien direct avec le contentieux qui oppose depuis samedi les autorités à l'ancien chef d'état-major des armées, le général François Bozizé, qui refuse toujours d'obtempérer à un mandat d'arrêt, selon une source indépendante ayant requis l'anonymat jointe lundi matin par l'AFP.

M. Bozizé, relevé de ses fonctions le 26 octobre, et son ancien adjoint, appartiennent tous les deux à l'ethnie Gbaya, originaire du nord-ouest de la Centrafrique, un des fiefs électoraux du président centrafricain Ange-Félix Patassé.


L'OUA va dépêcher mardi une délégation en République centrafricaine (AFP, Addis Abeba, 5 nov 01 - 17h19)

Le secrétaire général de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) Amara Essy va dépêcher mardi une délégation à Bangui afin d'aider la République centrafricaine (RCA) à surmonter la crise actuelle, affirme un communiqué de l'organisation.

Amara Essy, qui dit exprimer "sa grave préoccupation" face aux événements en cours à Bangui, a décidé de dépêcher dès mardi, une délégation menée par l'ambassadeur Mahamat Habib Doutoum, secrétaire général adjoint, afin de voir sur place dans quelle mesure l'OUA peut aider la RCA à surmonter la crise actuelle, précise le texte transmis à l'AFP.

Un climat de profonde tension règne dans la capitale centrafricaine. Les partisans du général François Bozizé, ancien chef d'état-major des armées sous le coup d'un mandat d'amener délivré par la Commission d'enquête mixte sur la tentative de putsch du 28 mai dernier, s'opposent par les armes depuis vendredi à son arrestation.

"Ces événements risquent d'aggraver la situation déjà précaire que connaît ce pays", a estimé le secrétaire général qui lance un appel "pressant" à toutes les parties concernées pour qu'elles règlent les problèmes auquels est confrontée la RCA par des "moyens pacifiques".


Affaire Bozizé: le Tchad rejoint la médiation onusienne (AFP, Bangui, 5 nov 01 - 17h13)

Le président tchadien Idriss Deby a chargé lundi son ambassadeur à Bangui, Maitine Djoumbé, d'"aider" le représentant de l'ONU en Centrafrique, le général Lamine Cissé, dans sa recherche d'une solution négociée de l'affaire Bozizé, a-t-on appris à Bangui de source diplomatique.

"Le diplomate tchadien se joint au général Lamine Cissé dans l'attente d'une rencontre avec le général Bozizé", l'ancien chef d'état-major des armées centrafricaines, qui refuse depuis samedi d'obtempérer à un mandat d'amener des autorités judiciaires de RCA, selon cette même source.

Cette démarche traduit la volonté du Tchad d'épargner à la RCA "des pertes inutiles en vies humaines". "Si la maison de ton voisin brûle, il faut l'aider avant toute chose à éteindre l'incendie", a-t-on encore ajouté.

M. Bozizé était toujours retranché lundi dans sa résidence du nord de Bangui, avec quelques dizaines de militaires et des habitants de son quartier qui le soutiennent.


Arrivée de soldats libyens à Bangui (AFP, Bangui, 5 nov 01 - 16h47)

Quelques dizaines de soldats libyens sont arrivées lundi à Bangui, où l'ancien chef d'état-major des armées, le général François Bozizé, refuse depuis le 3 novembre d'obtempérer à un mandat d'amener, ont indiqué à l'AFP des sources aéroportuaire et diplomatique africaines.

Un avion militaire libyen, de type Antonov, s'est posé en milieu de journée sur l'aéroport de la capitale centrafricaine avec des hommes et du matériel à bord, selon une source aéroportuaire.

Selon un diplomate africain ayant requis l'anonymat, environ 80 soldats libyens étaient présents à bord de cet avion.

Une centaine de militaires libyens sont déjà déployés à Bangui pour assurer la sécurité du président centrafricain Ange-Félix Patassé depuis la tentative de putsch du 28 mai dernier.

Déployés aux alentours de la résidence du chef de l'Etat et près de l'aéroport, ils sont équipés de blindés de transport de troupes et de véhicules équipés de lance-roquettes multiples.

L'agence de presse libyenne JANA a annoncé dimanche que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avait eu un entretien téléphonique avec le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, sur les "moyens d'assurer un retour au calme à Bangui et de rétablir la sécurité dans ce pays africain".

La situation restait confuse lundi dans la capitale centrafricaine. Des tirs ont opposé dans un quartier nord l'armée à un groupe de militaires dirigés par un lieutenant-colonel s'étant échappé dimanche de son domicile alors qu'il était en résidence surveillée.

Le représentant de l'ONU en Centrafrique, Lamine Cissé, poursuivait parallèlement sa médiation pour un règlement pacifique de l'affaire Bozizé.


Entretien téléphonique entre Kadhafi et Kofi Annan (PANA - Tripoli, Libye, 05 nov 2001)

Le guide de la Révolution libyenne, le colonel Mouammar Kadhafi, s'est entretenu dimanche soir au téléphone avec le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan des questions internationales et africaines d'intérêt commun. L'entretien, indique-t-on à Tripoli de source officielle, a essentiellement porté sur la situation en République centrafricaine et les mesures à entreprendre en vue d'apaiser la tension dans ce pays et y rétablir la paix et la stabilité. Une vive tension règne depuis vendredi à Bangui où s'affrontent des éléments de la garde présidentielle et des partisans du général François Bozizé, ancien chef d'état-major de l'armée centrafricaine récemment limogé, rappelle-t-on. Ce dernier fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour son implication présumée dans une tentative de putsch contre le régime du président Ange Félix Patassé en mai dernier. Ses partisans s'opposent à son arrestation. Selon l'Agence libyenne de presse JANA, M. Annan a, au cours de l'entretien, fait part de sa disponibilité à entreprendre les concertations nécessaires avec les parties concernées, se déclarant à ce propos "très heureux" de collaborer avec le colonel Kadhafi dans ses efforts pour réaliser la paix et la stabilité à travers le continent africain. Le gouvernement centrafricain avait demandé et obtenu, dans le cadre des accords de la SIN-SAD, l'intervention des troupes libyennes pour l'aider à mater la tentative de putsch fomentée en mai dernier par le général André Kolingba. La Libye avait annoncé, le 19 juin dernier, le retrait des 200 hommes qu'elle avait envoyés à Bangui pour aider à faire échec au coup d'Etat et à restaurer la légalité. Elle avait néanmoins laissé sur place un petit contingent pour entraîner, à la demande des autorités centrafricaines, l'armée et la garde présidentielle.


Poursuite des affrontements pour le troisième jour consécutif en Centrafrique (AP, Bangui, 05 nov 2001 13:41)

Pour la troisième journée consécutive, des combats avaient lieu lundi dans la capitale centrafricaine, Bangui. Les 300 soldats restés loyaux au général François Bozizé limogé en octobre dernier ont tiré au mortier en direction de la résidence présidentielle dans la nuit de dimanche à lundi.

Selon des témoins, les soldats ont pris position sur une colline surplombant la ville vers 1h00 du matin et pris pour cible pendant une heure la résidence du président Ange-Félix Patassé, dans le centre de Bangui. Aucun obus n'aurait cependant atteint la villa.

La garde présidentielle, soutenue par des militaires libyens, a répondu à l'artillerie en visant les quartiers nord de la capitale où les partisans du général Bozizé sont retranchés. Des tirs pouvaient encore être entendus vers 9h30 du matin, mais le quartier a retrouvé le calme peu après.

Le général Bozizé a été limogé le 26 octobre. Il est accusé d'avoir joué un rôle dans une tentative de coup d'Etat en mai dernier. Les combats avaient duré une semaine en plein Bangui ce printemps. Démentant tout rôle dans le complot, le général Bozizé a fait valoir qu'il avait déjà lui-même aidé le président à déjouer des mutineries en 1996, 1997, ainsi que la dernière en date, en mai.

Les combats ont repris samedi après-midi, lorsque des unités de la garde présidentielle ont tenté de l'interpeller à son domicile. Les soldats restés fidèles au général s'y sont opposé.

Jusqu'à présent, les affrontements ont principalement eu lieu dans les quartiers nord de la ville. Tous les commerces ont été fermés et la plupart des habitants évacués. Ailleurs dans la capitale, les écoles, les banques et la plupart des commerces ont également gardé portes closes. AP


Actualité Centrafrique - Dossier 7