Le Soudan, le Tchad et l'OUA pour un sommet de sécurisation de la République Centrafricaine, 3 décembre 2001 à Khartoum


La RCA "n'a pas encore demandé l'extradition" du général Bozizé (AFP, N'Djamena, 24 nov 01 - 18h37)

Le gouvernement centrafricain "n'a pas encore demandé (aux autorités tchadiennes) l'extradition" du général François Bozizé qui a trouvé refuge dans la ville de Sarh, au sud du Tchad, a déclaré samedi à l'AFP, à N'Djamena, le porte-parole de la Présidence centrafricaine Prosper N'Douba.

François Bozizé, ancien chef d'état-major de l'armée, est soupçonné d'avoir fomenté en République centrafricaine un coup d'Etat manqué le 28 mai.

"Nous sommes porteurs d'un message du président (centrafricain Ange-Félix) Patassé et nous avons apporté toutes les informations judiciaires pour éclairer les autorités tchadiennes", a dit M. N'Douba à l'issue d'une audience samedi matin avec le président Idriss Deby.

"Pour l'instant, officiellement, la République centrafricaine n'a pas encore demandé (son) extradition. Nous sommes seulement en train de prendre des contacts avec les autorités tchadiennes", a expliqué le porte-parole de la présidence centrafricaine.

"Les autorités tchadiennes nous ont dit que le dossier est incontestablement politique. Mais, pour nous, il s'agit d'abord d'un problème judiciaire", a indiqué le porte parole de la présidence centrafricaine qui, à l'issue de cet entretien, a quitté N'Djamena pour Bangui.

M. N'Douba était arrivé jeudi soir dans la capitale tchadienne à la tête d'une délégation comprenant notamment le procureur général Joseph Bindoumi, président de la commission mixte d'enquête judiciaire chargée de faire la lumière sur la tentative de coup d'état du 28 mai dernier.

C'est à la suite d'un mandat d'amener délivré par la commission mixte à l'encontre de l'ancien chef d'état-major des forces armées centrafricaines qu'avait éclaté, début novembre,

L'épreuve de force avaient opposé le général Bozizé et ses partisans aux forces gouvernementales centrafricaines. Celles-ci avaient finalemenent contraint Bozizé et ses partisans à fuir Bangui il y a deux semaines.


Sommet à Khartoum le 3 décembre et affrontements dans le nord de la RCA (AFP, N'Djamena, 24 nov 01 - 18h10)

Un sommet consacré à la crise centrafricaine se tiendra le 3 décembre à Khartoum au Soudan, a-t-on appris samedi de source diplomatique à N'djamena (Tchad).

Ce sommet regroupera autour du président soudanais Omar el Bechir, les présidents Ange-Félix Patassé de Centrafrique, Idriss Deby du Tchad, Omar Bongo du Gabon, ainsi que le représentant du secrétaire général des Nations unies à Bangui, le général Lamine Cissé et un représentant de l'OUA, a-t-on précisé de même source.

Le ministre soudanais des Affaires Etrangères, Moustapha Osman Ismaïl, a annoncé mardi dernier à Khartoum que le chef d'Etat soudanais avait proposé la tenue d'un sommet sur la situation en Centrafrique réunissant, outre le Soudan, la Libye et le Tchad.

L'annonce de cette réunion intervient alors que des informations, de sources militaires tchadiennes, font état d'affrontements il y a 48 heures dans le nord de la Centrafrique, entre les forces armées centrafricaines et les éléments restés fidèles à l'ancien chef d'état-major des forces armées François Bozizé, actuellement réfugié à Sahr (sud du Tchad).

Les éléments rebelles, dont la présence depuis leur fuite de Bangui il y a deux semaines, avait été signalée autour de la ville de Kabo (nord de la RCA), ont infligé des pertes sérieuses à l'armée gouvernementale, a-t-on précisé de même source.

Interrogé sur ces affrontements avant son départ, samedi, de N'Djamena à l'issue d'une visite de 48 heures, le porte-parole de la présidence centrafricaine Prosper N'Douba, a affirmé "ne pas avoir d'informations sur le développement de la situation".

Selon M. Ndouba, le général Bozizé a quitté Bangui avec "une petite dizaine de voitures tout terrain" et les hommes qui lui sont restés fidèles sont estimés à une centaine, a-t-il dit.

Il y a huit jours, le ministre centrafricain de la Défense avait lancé un appel aux partisans de l'ancien chef d'Etat-major François Bozizé pour qu'ils regagnent leurs unités "dans les meilleurs délais".

"Le gouvernement prend le ferme engagement d'assurer votre protection", avait-il assuré.


Affaire Bozizé: visite d'une délégation centrefricaine à N'Djamena (AFP, Bangui, 24 nov 01 - 13h01)

Une délégation centrafricaine est arrivée jeudi à N'Djamena pour essayer de régler le problème posé par la présence au Tchad de l'ancien chef d'Etat-major de l'armée centrafricaine, le général François Bozizé, a-t-on appris de source diplomatique à Bangui.

Dirigée par le porte-parole de la Présidence, Prosper N'Douba, la délégation comprend également le procureur général Joseph Bindoumi, président de la commission d'enquête judiciaire chargée de faire la lumière sur la tentative de coup d'Etat du 28 mai dernier.

Elle devait être reçue samedi par le Président tchadien Idriss Deby, a-t-on précisé.

De son côté, l'ambassadeur du Tchad à Bangui, M. Maitine Djoumbé, s'est déclaré optimiste. "Au regard des contacts réguliers de haut niveau entre N'djaména et Bangui, nous osons espérer qu'une solution salutaire sera trouvée dans les meilleurs délais", a-t-il déclaré à l'AFP.

Le diplomate tchadien a estimé qu'il y avait "des signes d'apaisement de la part de Bangui", notamment à travers "l'appel lancé par le ministre centrafricain de la Défense Pierre Angoi à l'égard des partisans de François Bozizé", leur demandant de regagner leurs unités "dans les meilleurs délais".

De l'avis des observateurs, le Tchad, en aidant la RCA, cherche aussi à écarter la création de tout embryon de rébellion à la frontière entre les deux pays où se sont installés les partisans de Bozizé après la fuite de ce dernier pour le Tchad il y a deux semaines.

Le général Bozizé se trouve actuellement à Sahr, au sud du Tchad. Le week-end dernier, il s'était rendu à N'djamena où il avait été reçu par le Président Deby.


RCA: réunion prochaine de l'organe central de l'OUA pour les conflits (AFP, Addis Abeba, 23 nov 01 - 7h36)

L'organe central de l'OUA pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits va tenir prochainement une réunion consacrée à la crise en République centrafricaine (RCA), selon un communiqué jeudi du siège de l'organisation panafricaine à Addis Abeba.

La date de cette réunion n'a pas été annoncée. Elle doit être convoquée par le secrétaire général de l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine), Amara Essy, au niveau des ambassadeurs des 17 pays africains qui composent l'organe central.

M. Essy avait dépêché début novembre à Bangui une délégation de l'OUA menée par l'ambassadeur Mahamat Habib Doutoum, secrétaire général adjoint en charge du département de la coordination des politiques et des programmes (DCPP), afin d'aider les autorités sur place à surmonter la crise actuelle.

Les tensions en Centrafrique sont devenues permanentes depuis un coup d'Etat manqué le 28 mai dernier et un récent bras de fer armé entre les autorités et l'ancien chef d'état-major François Bozizé.

La situation en RCA a également été au centre d'un entretien mercredi à Libreville entre Amara Essy et le président gabonais Omar Bongo.

Les deux hommes sont convenus de la nécessité de déployer des efforts pour trouver rapidement une solution pacifique et durable à la crise, selon l'OUA.


Actualité Centrafrique - Dossier 8