Le retour des réfugiés centrafricains de RD Congo débutera le 6 décembre 2001

AFP, Bangui, 2 déc 2001 - 20h19 - Le retour des réfugiés centrafricains ayant fui Bangui lors du putsch avorté du 28 mai pour la République démocratique du Congo (RDC) voisine débutera le 6 décembre, a-t-on appris dimanche à Bangui de source ministérielle centrafricaine.

"Jeudi prochain, un bateau affrété par le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) va procéder au rapatriement des compatriotes réfugiés en RDC", a déclaré le ministre centrafricain de la Justice, Marcel Météfara, sans préciser le nombre de candidats à ce rapatriement volontaire.

Il s'agira de la première opération du genre depuis le coup d'Etat manqué qui avait provoqué l'exode temporaire de quelque 80.000 Banguissois vers l'étranger ou l'intérieur du pays.

Selon les estimations du HCR, entre 12.000 et 15.000 Centrafricains, pour la plupart des femmes et des enfants de l'ethnie minoritaire yakoma, sont toujours réfugiés en RDC dans des conditions de grande précarité.

Ces personnes avaient fui les combats qui avaient suivi le coup d'Etat dans les quartiers sud de Bangui, ainsi que les exactions commises par les forces loyalistes contre des membres de l'ethnie yakoma, à laquelle appartient l'ancien président André Kolingba, auteur présumé de cette tentative.

Le président Ange-Félix Patassé et le Premier ministre Martin Ziguélé ont successivement lancé, vendredi et dimanche, des appels pressants à ces réfugiés pour qu'ils regagnent le pays, et ont garanti leur sécurité.

Un travail préalable à leur retour a été effectué dimanche dans les quartiers est, sud et sud-ouest de la capitale centrafricaine par le comité d'accueil et de réinstallation créé cette semaine par le gouvernement, a constaté un journaliste de l'AFP.

Un imposant cortège comprenant M. Météfara, le représentant de l'ONU en Centrafrique, Lamine Cissé, l'ambassadeur de France, Dominique Baucher, ainsi que des représentants du HCR, du programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de l'Unicef et des partis politiques, a sillonné ces quartiers.

"Il s'agit d'un travail préalable pour dire aux populations que leurs frères qui sont réfugiés de l'autre côté du fleuve Oubangui vont arriver et qu'il faut qu'ils les accueillent dans la dignité et dans la fraternité", a déclaré M. Cissé.