Patassé et Déby se répondent par l'entremise de RFI Afrique : du cas des tchadiens disparus, de Bozizé et de la tentative de déstabilisation

"Idriss Déby presque exacerbé par Patassé"
RFI Info - a) 12/03/2002 (Bulletin de 8h30 TU) - Invité Afrique : Ange-Félix Patassé, président de la Centrafrique.
RFI Info - b) 13/03/2002 (Bulletin de 6h30 TU) - Invité Afrique : Idriss Déby, président du Tchad, "Réponse du berger à la bergère" <<Après 3 rencontres, il est temps que Patassé cesse ses aventures guerrières... >>


"Idriss Déby presque exacerbé par Patassé"

Il me semble avoir déjà souligné que Déby reprocherait à son ex-frère et ex-ami Tongbonda (Patassé) le fait qu'il n'ait pas été correct avec lui surtout que des Tchadiens missionnés par Déby avaient perdu la vie pour le maintenir sur son trône...
Il me semble aussi qu'un des wakodros, Jean-Bosco, si je ne m'abuse, avait rappelé l'opération "Koli a Kpé Wali a Gban"... opération pendant pendant laquelle des Tchadiens supposés être en Centrafrique pour maintenir la Paix avait plutôt choisi de massacrer des Centrafricains qui se sont bien défendus... Résultat un bilan catastrophique pour "nos frères Tchadiens"...
C'est tout cela que Déby ne pardonne pas à Patassé...
Pourquoi ?
Pour la simple raison que ce faux-frère de Patassé entretenait et envisageait de déstabiliser Déby, avec l'aide des rebelles Tchadiens qu'il entretient à Bangui...
Moïse Ketté, Miskine et tant d'autres trouvaient un bon soutien du côté de Patassé et de Bangui...
Le rêve d'une République du Logone, sans doute expliquerait cela !
Et Déby tient le bon bout pour se venger d'un ami qui lui voulait lui faire la nique...
Oui, cher wakodros Jean-Paul, il y a plus que de l'électricité dans l'air !

Henri GROTHE (kodro@yahoogroupes.fr
Mercredi, 13 Mars 2002 13:13:14 GMT


Afrique-Matin - 12/03/2002 - Florent Guignard : Invité Afrique ce matin Ange-Félix Patassé, le président de la Centrafrique. Il répond aux questions de Boniface Vignon.

Boniface Vignon : Monsieur le Président, Bonjour.

Ange-Félix Patassé : Bonjour

BV : Si vous le voulez bien, Monsieur le Président, nous allons commencer cet entretien par le cas Bozizé, votre ancien chef d'état-major réfugié au Tchad? Qu'est-ce qui empêche aujourd'hui son retour à Bangui ?

AFP : Mais rien ne l'empêche de retourner à Bangui puisque le parquet général de Bangui a dit que la poursuite de Bozizé a été suspendue, donc, en tant que chef d'état, j'ai pris acte de la décision du pouvoir judiciaire. J'avais aussi lancé un appel à tous ceux qui l'ont accompagné de regagner le pays, comme aussi j'ai demandé à ceux qui avaient suivi Kolingba, qui ont traversé vers le coté Congo Démocratique puissent rentrer, et ce mouvement est amorcé. Il y a un retour massif au pays maintenant. Soit par les gens qui ont suivi Kolingba ou les gens qui ont suivi Bozizé.

BV : Si le général Bozizé, monsieur le président, ne retourne pas dans son pays, c'est tout de même qu'il a des craintes pour sa sécurité.

AFP : Ecoutez, de toute façon, le retour est volontaire, on ne peut pas le contraindre à rentrer. Si maintenant, il veut profiter de son séjour extérieur pour des actions qui ne sont pas de nature à assurer la sécurité pour le pays, c'est une autre paire de manches. Mais pour le moment, il est libre de rentrer.

BV : On attend de vous peut-être un signal clair en direction des militaires qui l'ont suivi au Tchad. Peut-être une amnistie avec réintégration au sein de l'armée?

AFP : Je pense que sur ce point, il serait bon que vous veniez à Bangui pour voir ceux qui sont rentrés. Est-ce qu'ils sont menacés ? Je ne pense pas. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, le général Cissé en rapport avec le gouvernement ont préparé un cadre pour assurer la sécurité de ceux qui veulent rentrer, comment ils peuvent vaquer à leurs occupations. Ceux qui sont des militaires, il faut que la Défense fasse le tour des problèmes. Donc, pour le moment, les militaires ou civils peuvent rentrer au pays sans craintes.

BV : Avec quoi comme avenir ?

AFP : Ils sont citoyens centrafricains. Nous sommes un pays qui a beaucoup de potentialités. Les Nation Unies ont décidé de nous accompagner pour la réinsertion des militaires. Donc c'est dans ce cadre global que nous allons voir ce qu'on peut faire. Nous venons de tenir une réunion de la CEN-SAD où il y a un apport de fonds de solidarité pour aider la RCA, et l'un des volets importants ce serait la réinsertion des jeunes et des militaires. D'autres bailleurs de fonds seront contactés, notamment pour la réinsertion de tous ceux qui pour le moment n'ont pas de travail et notamment ceux qui avaient participé à cette tentative de coup d'état. Mais comment, ce sont mes compatriotes. Je suis le père de la Nation, je fais des ouvertures, j'ai pardonné. C'est la septième fois qu'il y a une tentative de coup d'état. Mais enfin, nous pensons que nos enfants égarés, il faut qu'ils se ressaisissent et qu'ils rentrent pour apporter leur contribution à l'édification nationale.

BV : Où en sont aujourd'hui, Monsieur le Président, vos rapports avec le Président Idriss Deby qui accueille le général Bozizé dans son pays.

AFP : Les rapports d'état à état, ce sont des rapports intangibles. On ne peut pas y toucher, même s'il y a un léger froid entre le président Déby et moi à cause de l'affaire Bozizé. Mais je crois que, aujourd'hui, nous avions arrêté des positions de réconciliation, de parfaite harmonie entre le Tchad et la RCA. Moi, personnellement, je n'ai absolument rien contre le Tchad. Donc, le problème Bozizé ne peut en aucune manière nous perturber. D'autant plus que le sommet vient de décider qu'une commission puisse venir à Bangui pour aller visiter les zones frontalières entre le Tchad et la RCA. Donc les perspectives sont très bonnes. Nous voulons qu'il y ait apaisement.

BV : La confiance est donc revenue entre vous et le président Déby ?

AFP : Mais c'est un frère. Dans quelle famille il n'y a pas eu des petits problèmes ? Nous sommes condamnés à vivre ensemble. Qu'on le veuille ou non. L'essentiel c'est d'éviter que l'extérieur ne vienne amplifier les problèmes pour nous diviser.

BV : Je vous remercie, Monsieur le Président.

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Actualité Centrafrique - Dossier 9