Putsch raté du 28 mai: "Je n'ai rien à voir avec tout ça" (Ngoupandé)

AFP, Libreville, 12 mars - 14h28 - L'ex-Premier ministre centrafricain Jean-Paul Ngoupandé, mis en cause au procès des auteurs présumés du putsch manqué du 28 mai 2001 qui se tient actuellement à Bangui, a nié mardi toute implication dans cette tentative de coup d'Etat.

"Je n'ai rien à voir avec tout ça, et les autorités au plus haut niveau le savent", a-t-il déclaré à un journaliste de l'AFP à Libreville, où il était de passage pour la promotion d'un livre.

Un ancien ministre centrafricain de l'Intérieur, Théodore Bikoo, témoin au procès, avait accusé le 5 mars M. Ngoupandé, qui réside depuis septembre dernier à Paris, d'avoir participé à des réunions de préparation au coup d'Etat.

"C'est de la blague, c'est une rigolade", a commenté l'intéressé. "Quand on parle de réunion de l'opposition avec tel ou tel, il faut en réunir la preuve. Il ne faut pas travailler avec des fiches de délation", a-t-il ajouté.

M. Ngoupandé a assuré avoir contacté, à son départ de Bangui pour Paris fin septembre, le président de la Commission mixte d'enquête judiciaire chargée de faire la lumière sur les événements du 28 mai, Joseph Bindoumi, qui lui a délivré une autorisation de sortie du territoire.

"Il m'a dit: +Monsieur le Premier ministre, on n'a pas de problème avec vous+", a rapporté M. Ngoupandé, actuellement député et président du Parti de l'Unité nationale (PUN, opposition).

M. Ngoupandé a révélé mardi avoir été convoqué comme "témoin spécial" au procès, ajoutant n'avoir pas l'intention de répondre à cette convocation.

"Je souhaite que ce soit un procès qui respecte un minimum de règles de droit. Je me suis aperçu d'un certain nombre d'anomalies; la première, c'est que le procureur général Bindoumi était président de la Commission d'enquête. Il n'y a là rien de rassurant sur le caractère légal et démocratique de ce procès", a-t-il estimé.

"Il y a une telle ambiguïté sur cette convocation (...), qu'en attendant d'y voir clair, je continue de m'occuper de la promotion de mon livre" (à l'étranger, ndlr), a-t-il déclaré à propos d'un éventuel retour à Bangui.

"Je n'ai aucune raison de quitter mon pays ayant la conscience parfaitement tranquille", a-t-il toutefois précisé.

Par ailleurs, le procès des auteurs présumés du putsch manqué a été ajourné mardi à "deux ou trois mois", en raison de l'absence depuis le 8 mars des avocats des accusés, a annoncé le président de la Cour criminelle de Bangui.


Procès du putsch manqué du 28 mai 2001 : trouver le coupable et des noms II | Actualité Centrafrique - Dossier 9