Arrestation de huit proches de l'ancien président Patassé

BANGUI, 8 JUIN 2003 (AFP) - 18h06 - Huit membres du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC - ancien parti au pouvoir), et proches du président déchu Ange-Félix Patassé, ont été arrêtés dimanche et détenus au commissariat du port à Bangui, a-t-on appris de source gouvernementale.

"Je confirme que ces personnes sont arrêtées à la suite des renseignements recoupés de la police sur des réunions politiques qu'elles tenaient et qui paraissaient bien subversives", a indiqué le lieutenant-colonel Parfait M'baye, ministre de la Communication, joint au téléphone par l'AFP.

Gabriel Jean-Edouard Koyambounou, ancien ministre d'Etat à la Communication, "s'est réfugié à l'ambassade du Nigeria. Mais il parvient toujours à quitter son lieu de refuge pour aller tenir des réunions, ce qui n'est pas du tout normal", a-t-il ajouté.

La plupart des anciens dignitaires, réfugiés dans les ambassades après le coup d'Etat le 15 mars du général François Bozizé, ont repris une vie normale a l'exception notamment de M. Koyambounou et Martin Ziguélé, ancien Premier ministre.

Les neuf personnes arrêtées étaient proches du régime Patassé. Marcel Loudégué, André Ringui le Gaillard, Jacquesson Mazette, étaient ministres dans le dernier gouvernement de M. Patassé, et Stanislas Samuel Zoumbéti, chargé de mission à la présidence en matière de jeunesse.

Anne-Marie Gouyombo était membre de l'ancienne Cour constitutionnelle, alors que Louise Dobozendi dirige l'organisation de libération des femmes de Centrafrique (OLFC), instance féminine du MLPC.

Ces neuf personnes ont été arrêtés par la police au domicile de Hugues Dobozendi, premier vice-président du MLPC, où devait se tenir une réunion. M. Dobozendi était absent de chez lui.

"Nous n'avons pas été brutalisés. On nous a conduits d'abord au camp De Roux, puis au commissariat du port où nous nous trouvons", a déclaré Joseph Vermont Tchendo, membre du MLPC et ancien conseiller spécial à la présidence, joint au téléphone par l'AFP.

"Nous ne savons pas ce qu'on nous reproche", a-t-il ajouté.

Selon le bureau de l'Organisation des Nations-unies en Centrafrique (Bonuca), "le général Lamine Cissé, représentant spécial, a dépêché au commissariat du port, un de ses proches collaborateurs pour s'enquérir de la situation".


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